Prophets of Rage @ Centre Bell (Montréal)
Le groupe Prophets of Rage, tant attendu depuis l’annonce de leur tournée en juin, était enfin de passage au Centre Bell! Constitué de Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk de Rage Against The Machine, B-Real de Cypress Hill, Chuck D et DJ Lord, tous deux de Public Enemy. Un supergroup qui promettait de livrer la marchandise à la sauce RATM! En ouverture, Wakrat et AWOLNATION ont réchauffé la foule.
Après les premières parties, DJ Lord a pris la scène pour s’assurer que la foule était dans la zone. Le public a particulièrement bien réagi à quelques classiques, des Jump Around (House of Pain) en passant par les Smells like Teen Spirit (Nirvana) en mélangeant un peu n’importe quoi dans le lot. Son set d’une quinzaine de minutes était un peu hit or miss, donnant encore plus le goût à la foule de voir tout le groupe sur scène.
Prophets of Rage ont commencé en force avec Guerilla Radio et Bombtrack, avant de se lancer dans My Uzi Weighs a Ton de Public Enemy. Le son n’était malheureusement pas à son meilleur, ce qui n’a pas empêché la foule d’embarquer immédiatement dans le jeu du groupe. Tom Morello était en pleine forme, épatant la galerie avec ses habituels solos remplis d’effets permis par sa maîtrise de l’électronique de son instrument. Le groupe a donné une performance pleine d’énergie, mais affichait quand même une raideur surprenante sur scène: Les musiciens ont donné l’impression de ne pas être habitués à travailler ensemble. Ils livrent définitivement sur leur promesse de “Make America Rage Again”, mais la promesse du meilleur de Public Enemy, Cypress Hill et Rage Against The Machine donne d’énormes espoirs, et Prophets of Rage tombe malheureusement un peu trop court. L’absence de Zack De La Rocha s’est définitivement faite sentir, et donne l’impression de rouler à fond en Ferrari qui a un moteur de Tercel, même si Chuck D et B-Real ont définitivement le talent qu’il faut pour exécuter les pièces.
(Rock) Superstar (Cypress Hill) et un medley de Public Enemy et Cypress Hill a enchanté le public, contenant notamment Insane in the Brain et Bring The Noise. Le groupe a aussi invité le chanteur Aaron Bruno de AWOLNATION à chanter The Ghost of Tom Joad.
Prophets of Rage ont conclu la soirée avec une composition originale, une première de plusieurs selon le groupe, intitulée Party’s Over. Ils ont terminé avec un excellent cover de No Sleep ‘Till Brooklyn (Beastie Boys), et un rappel avec Bulls on Parade et Killing in the Name Of, avec une bannière “Make Canada Rage Again“. Au final, c’est un spectacle d’une heure et demie de six hommes en colère qui vaut la peine d’être vu et qui promet, même s’il ne répond pas encore tout à fait aux attentes peut être trop élevées.
Auteur: Phil Mandeville
Photographe: Paul Blondé
Blink 182 + ADTR + All Time Low @ Centre Bell (Montréal)
Deux fois en Trois mois, quelle chance! La formation Blink 182 fait sont tour au Québec pour présenter leurs pièces classiques, en plus du nouvel album California sorti plus tôt cet été. Deuxième fois aussi après le Rockfest qu’on voit la formation avec Matt Squiba qui comble le vide que Tom Delonge a laissé l’an passé. C’est à voir maintenant si le nouveau trio saura plaire aux fans qui ont attendu longtemps avant de revoir Blink 182 en concert.
Pour nous faire patienter avant le début de la soirée, c’est le DJ Spider qui joue un set de pièce de punk-rock alternatif, mélangées avec un style électro avec ses platines. Le plancher est à peine rempli à moitié et les estrades se remplissent à compte goute. Sur la scène, autre que les platine du DJ, on devine les instruments du groupe qui ouvrira la soirée All Time Low, décoré de petits drapeaux à l’effigie du groupe et de leur étendard au-dessus de la batterie.
Les lumières s’éteignent, la salle s’échauffe et acclame les musiciens de la formation pop-punk All Time Low qui débarque en gambadant! Sans perdre de temps, le groupe attaque les pièces iconiques du groupe avec Lost In Stereo, Six Feet Under The Stars, Weightless ainsi que Dear Maria. On nous présente aussi une pièce simili-electro-punk avec Dancing With A Wolf, tiré du dernier album Future Heart. Le spectacle est vraiment divertissant et le groupe est totalement approprié pour ouvrir pour Blink 182. Pour les fans du groupe, ils seront de retour pour ouvrir pour Simple Plan, au centre Bell encore une fois, le 23 novembre prochain.
Au changement d’équipement et de décor, on se doit de donner une mention spéciale au responsable de la liste musicale qui a fait embarquer les spectateurs en attente avec une sélection de sign-along de rock classique, passant de Bohemian Rapsody à Black Betty. Très amusant!
Le deuxième groupe à animer la soirée s’avère à être le plus agressif ou hard de la soirée; A Day To Remember. La scène maintenant épurée des nombreux équipements du groupe précédent, le groupe présente un spectacle très divertissant et original. Commençant avec une mise en scène épique sous la pièce thème de l’odyssée de l’espace, suivit d’une pluie de ballons de plage au parterre pour la pièce The Downfall Of Us All. La foule qui aussitôt va partir les premiers vrais mosh-pit de la soirée sur les airs de musique hard (selon les dires du chanteur) qui nous rappelle du Four Year Strong ou du Rise Against. Au fond de la scène, de grands panneaux blancs deviennent des écrans de projection au LED qui est utilisé avec brio, passant d’animations psychédéliques au nom du groupe qui se balade avec plein de couleurs.
Beaucoup de choses se passent sur scène, choses qui rajoutent la fameuse touche originale au spectacle, avec entre autres l’ajout d’une caméra style GoPro laissée à la disposition du groupe pour filmer la foule, le band ou ce que le chanteur semble trouver intéressant. Les projections sont ensuite rediffusées sur les panneaux LED à l’arrière. Très cool et original! Au milieu de la performance, des rouleaux de papier de toilette sont envoyés aux spectateurs afin de rajouter un peu de désordre dans la salle. Des chandails gratuits sont aussi envoyés à la foule qui se garroche dessus tel des piranhas affamé. Enfin, le groupe floridien envois des serpentins sur la pièce The Plot to Bomb the Panhandle. Wow! ça fait beaucoup de choses pour un spectacle d’ouverture! Mais la musique était bonne, le spectacle était diversifié et la réception de la foule démontre qu’ils en auraient pris plus!
L’aréna maintenant pratiquement plein, la scène un nouvelle fois dégagée (quoi que cachée par un immense rideau noir)nous fait patienter avec le suspense déposé par le groupe avec un long accord de guitare électrique annonce le début du spectacle principal. Le drap tombe et le spectacle débute avec un feu d’artifice sur la pièce Feeling This. Sans prendre le temps de dire bonjours, le groupe enfile les classiques connus des vieux albums avec What’s My Age Again?, The Rockshow et First Date. La chanson plus obscure Family Reunion vient surprendre la foule, de par sa vulgarité et son côté loufoque, à se demander comment cette pièce s’est faufilée dans le setlist!
Le groupe ne prend pas le temps de niaiser; les chansons défilent rapidement sans grandes pauses comme on l’était habitué avec l’ancien guitariste-chanteur Tom Delonge, où les deux chanteurs prenaient jadis habitude de s’insulter et de jaser entre eux de temps à autre. Par contre, on a droit à beaucoup plus de pièces légendaires du groupe dont beaucoup de matériel de l’album Enema Of The State, Take Off Your Pants And Jacket et de l’album éponyme Blink 182. On délaisse heureusement (à mon humble avis) les chansons de l’avant-dernier album Neighborhoods et malheureusement les chansons des premiers albums Buddha et Chessire Cat (appart pour la pièce Caroussel). Moment légendaire où le bassiste chanteur Mark Hoppus nous annonce un moment légendaire où la pièce prochaine serait la plus hasardeuse à voir en spectacle live; Happy Holyday’s You Bastard. Pourquoi pas!
La tournée de la formation est aussi en lien avec leur nouvel album California qui, après quelques écoutes, s’avère à être un disque assez bon, qui se rapproche beaucoup du son que le groupe développait lors du début du millénaire. Les pièces Cynical, Bored To Death et Sandiego se ramassaient donc aussi dans ce spectacle et qui ont bien été reçu par la foule. L’absence de Tom a alors été excusé avec ces nouveaux titres qui avait leur personnalité propre avec le nouveau chanteur Matt Skiba.
Le groupe conclut le spectacle sans surprise avec la pièce Damnit de l’album Dude Ranch, avec en prime un petit jam du fils du batteur Travis Barker, Landon Barker, à la batterie avec Matt Skiba.
Au final, le changement de chanteur est difficile à prendre, mais il faudra s’y habituer; plus de blagues stupides aux trois secondes, une voix différente et un nouveau style de guitariste; c’est dur à accepter! Néanmoins, le spectacle était bien réussi, avec une sélection qui plait beaucoup aux nostalgiques, assez similaire à ce qu’on a pu voir au Rockfest de Montebello plus tôt cet été. Encore une fois une solide performance du batteur Travis Barker qui démontre une technique et une énergie contagieuse! Le nouvel album California est définitivement un bon ajout, quoi que très similaire aux albums du début 2000. On a quand même hâte de voir les nouveaux projets de l’ancien membre fondateur Tom Delonge avec, entre autres, son projet potentiel de réunion de Box Car Racer!
Article: Francis M.Desmarais
Photographe: Laura Boisvert
Blind Guardian + Candlemass + Napalm Death + Heavy Mania @ Heavy Montréal 2016 (Jour 2)
La deuxième journée de Heavy Montréal nous réservait quelques excellentes surprises! plus de 10,000 fans de musique lourde se sont déplacés pour profiter de la deuxième journée du festival, dont les dix minutes de pluie n’ont pas refroidi les ardeurs.
Mantar
Le duo allemand Mantar a été une des plus grandes découvertes pour plusieurs. Avec un son incroyablement lourd pour une guitare et une batterie, ils sont capables de tenir en haleine une très bonne foule pour un spectacle à 14h. Le guitariste Hanno a fait preuve d’une impressionnante maîtrise du feedback de son instrument, alors que le batteur Erinc donnait un rythme puissant. Le premier spectacle canadien du groupe était beaucoup trop court, de l’avis même du duo qui a tout donné sur scène. Pour tous les fans de sludge, doom et tout ce qui est plus lourd que lourd, Mantar est définitivement à explorer.
Hatebreed
La formation au style hardcore Hatebreed est de retour à Montréal après avoir passé au Théâtre Corona il y a quelques mois seulement. Malgré cela, de nombreux amateurs se massent rapidement devant la scène Heavy afin de thrasher et de sauter au rythme de la pièce Destroy Everything qui est jouée en levée de rideau. Comme ils nous ont habitués depuis longtemps, les musiciens sont très énergiques sur scène et Jamey Jasta interagi constamment avec la foule et pour dire à quel point ils sont heureux de revenir jouer à Montréal. Le groupe profite de cette occasion pour center leur prestation sur leur dernier album en jouant les titres Looking Down The Barrel Of Today, A.D., Something’s Off et Seven Enemies. Les amateurs sont très démonstratifs et ils feront de multiples mosh pitslorsqu’ils ne seront pas occupés à faire du crowd surfing. Encore une fois la foule démontre à quel point la formation Hatebreed est une valeur sûre dans la métropole autant en après-midi que le soir. Voilà pourquoi cette formation revient constamment dans les divers festivals.
Blind Guardian
Nombreux sont les amateurs qui se massent devant la scène Molson Canadian pour assister à la prestation de la formation Blind Guardian. Les amateurs chantent les paroles de la pièce Into the Storm dès les premières notes alors que ceux qui sont moins familiers avec leur musique assimilent tant bien que mal leur style power metal. Ayant que très peu de temps, les introductions d’Hansi sont courtes, mais ce dernier prend tout de même le temps d’interagir avec la foule et de pratiquer son français. Tenant la foule dans la paume de sa main, il la fait chanter, taper des mains et hocher la tête comme un véritable chef d’orchestre. Les amateurs ont donc eu droit à une succession de succès comme The Script For My Requiem, Fly, Time Stands Still (At The Iron Hill) et Mirror Mirror. Pour les connaisseurs, les pièces The Bard’s Song – Into The Forest et Valhalla sont le moment parfait pour démontrer leur appréciation en chantant les paroles du début à la fin haut et fort. Malgré leur prestation au Wacken il y a deux jours, les musiciens étaient en très grande forme et ont livré une prestation magistrale qui était malheureusement trop courte au gout des amateurs.
Zakk Wylde
Aimez-vous les solos de guitare? Les fans finis de Zakk Wylde, arborant fièrement leurs vestes aux couleurs de Black Label Society, auront fait trois spectacles du guitar god en trois jours, au Théâtre Corona le 5 et à Heavy le 6 avec BLS et le dimanche sous son propre nom, pour interpréter les chansons de son projet solo. Il a ouvert son spectacle sur la scène Heavy avec Sold My Soul et a joué Road Back Home, tirés du premier volume de Book of Shadows, ainsi que plusieurs titres de la suite dont Autumn Changes, Yesterday’s Tears et Lost Prayer. Zakk Wylde a pris place derrière le piano pour quelques morceaux, dont In This River – qu’il aura malheureusement joué pour la troisième fois en trois jours. Le guitar god et son groupe est toutefois paru en pleine forme, et a su mener la foule sans problème malgré que la grande majorité l’aie vu avec Black Label Society la veille.
Suffocation
Rares sont les moments où les amateurs de musique extrême peuvent faire le plein d’énergie au rythme de leurs mélodies préférées. La présence de Suffocation à la scène Blabbermouth.net était donc un endroit de pèlerinage incontournable pour ces derniers. La grande question des amateurs était de savoir si le chanteur Frank Mullen allait être présent ou non et au grand plaisir de ces derniers,Frank est bel et bien présent ce soir. Bien entendu les circle et mosh pits ont été nombreux et d’une brutalité impressionnant tout au long de leur prestation. Contrairement aux deux autres scènes, cela aura cependant l’inconvénient de créer une immense tornade de poussière. Profitant de leur premier passage au festival, la formation touche à pratiquement toute sa discographie. Les piècesCatatonia, Funeral Inception, Liege Of Inveracity et Breeding The Spawn auront été les plus dévastatrices jouées lors de cette prestation. Comme le démontre l’ampleur de la foule présente lors de leur prestation, ce style musical, bien que marginal, à bel et bien sa place dans un festival attire jeunes et moins jeunes en grand nombre.
Heavy Mania
Pendant que les gens se massaient devant Killswitch Engage, notre équipe a pris une pause de rock n’ roll. Un moment de calme dans la tempête? Non! Nous sommes allés assister au dernier match de lutte de la série Heavy Mania, qui a attiré les meilleurs lutteurs de Montréal – et quelques uns de l’extérieur – pour des matches enlevants qui ont eu lieu tout au long de la fin de semaine sur le ring spécialement aménagé sur le site. Le spectacle fait partie de Heavy Montréal depuis quatre ans, et cette année ils ont conclu la série avec un match sans règles et sans complexes: De la pure violence pour le plus grand plaisir de l’assistance. Des body slams aux descentes du coude en passant par l’inévitable saut des câbles, les lutteurs ont donné une performance hors pair, qui a fini en dehors du ring et avec un saut impressionnant d’une échelle. Bien que la lutte ne soie plus tellement à la mode, The Order of the Red Hand qui organisent l’événement (et que les fans finis reconnaîtront peut-être comme faisant partie de l’International Wrestling Syndicate) en ont fait un événement important et incontournable de Heavy Montréal.
Napalm Death
Ayant eu le temps de reprendre leur souffle pendant le changement du groupe à la scène Blabbermouth.net, les amateurs sont maintenant prêts pour affronter la brutalité de la musique grindcore de Napalm Death. L’intense introduction du titre Apex Predator – Easy Meat semble interminable, mais cela devient rapidement une chose du passé lorsque Mark ‘Barney’ Greenway arrive sur scène. Il est toujours impressionnant de voir que ce dernier possède deux personnalités distinctes sur scène. Même s’il est très calme lorsqu’il s’adresse à la foule, il devient agressif et hyperactif lorsqu’il chante. Bien entendu, les pièces Suffer The Children, Smash A Single Digit etMentally Murdered génèreront un immense pit qui soulèvera beaucoup de poussière. Ceux qui étaient venus satisfaire leur curiosité en ont eu pour leur argent en voyant ces bêtes de scène injecter autant d’énergie dans une foule. Napalm Death est un de ces rares groupes qui ne déçoit jamais en concert et leur passage au Heavy Montréal en est un autre exemple.
Candlemass
Pour les plus vénérables, Candlemass était le groupe qu’ils voulaient voir lors de cette édition du Heavy Montréal. Même si certains puristes mentionnaient que ce groupe était une sorte d’hommage à la formation originale vu l’absence du bassiste fondateur Leif Eidling, leur présence était leur première dans la métropole depuis leur formation et il n’était pas question de manquer cet événement. Bénéficiant de la noirceur, la musique doom métal des Suédois prend d’assaut les amateurs qui s’empressent de chanter le titre Mirror Mirror avec Mats Levén. Puissante et ténébreuse, la musique de Candlemass hypnotise une foule qui grossit à vue d’œil et leurs mélodies des guitaristes Mats Björkman et Lars Johansson transportent les amateurs dans un univers mélancolique. Centrant leur prestation sur leurs trois premiers albums, les amateurs ont été comblés et ces derniers ont célébré à pleins poumons les titres A Cry From The Crypt, Demons Gate, At Gallows End et Solitude. Ce concert était bel et bien celui qu’il fallait voir même s’il était sur la troisième scène en importance et les nombreux amateurs ont tout fait pour essayer de faire revenir le groupe sur scène pour y interpréter une dernière pièce, mais cela fut malheureusement en vain. Même si les nombreux amateurs ont attendu près de trente ans pour voir ce groupe, ces derniers ainsi qu’une bonne quantité de jeunes n’ont pas manqué leur chance de voir ces légendes et ont été grandement satisfait de cette prestation.
En conclusion…
Pour l’édition 2016 de Heavy Montréal, les fans ont eu droit à un festival un peu plus restreint. Un peu plus difficile d’y trouver son compte pour certains, mais l’affiche a su naviguer beaucoup d’écueils en étant très diversifiée. Pour l’année prochaine, à cause des travaux sur l’Île Sainte-Hélène, le festival changera encore une fois de site. Gageons toutefois qu‘evenko sera capable de présenter une affiche intéressante!
Auteurs: Phil Mandeville & Albert Lamoureux
Photographe: Paul Blondé
Sabaton + Black Label Society + Nightwish + 5FDP @ Heavy Montréal 2016 (Jour 1)
Heavy Montréal en était à sa huitième édition cette année, et a préparé un changement majeur cette année: Le festival a eu lieu sur la Plaine des Jeux du Parc Jean-Drapeau. Un site plus petit, plus intime, vraiment adapté à la quantité de gens sur place. Une belle édition du festival, qui a su réunir les rockers sous la bannière du heavy metal malgré une décroissance évidente de l’ampleur de l’événement pour l’édition 2016.
Fear Factory
L’une des premières grosses pointures à jouer sur la scène Molson Canadian est la formation Fear Factory. Pour l’occasion, les pionniers du métal industriel jouent pratiquement l’album Demanufacture dans son intégrité afin d’en célébrer ses 20 ans. C’est donc avec l’enchainement des titres Demanufacture, Self Bias Resistor, Zero Signal et Replica que la foule s’agite sans retenue. Malgré le chaud soleil du début d’après-midi qui s’acharne sur la scène, les musiciens sont très dynamiques et Burton C. Bell interagit régulièrement avec la foule. Même si la chaleur est écrasante, les mélodies de guitare de Dino Cazares des titres Flashpoint et H-K (Hunter-Killer) stimulent la foule qui ne cesse de hocher la tête et de lever les poings. La prestation du groupe est impeccable, si on fait exception de quelques passages vocaux dans le titre Body Hammer et la réaction de la foule démontre que les amateurs aiment encore grandement cet album malgré son âge. Il aurait été cependant préférable que le groupe joue les titres dans un autre ordre que sur celui de l’album afin de donner un peu plus de spontanéité à leur prestation qui s’est terminée avec l’excellente Shock (à la place du titre A Therapy For Pain qui était trop long).
Skeletonwitch
Pendant que Fear Factory se donnait à fond, le groupe américain Skeletonwitch se donnait à fond sur la Scène Blabbermouth. Adam Clemans, du groupe Wolvhammer, a remplacé Chance Garnette avec brio au chant, et son répertoire habituellement plus proche du doom a influencé les nouvelles compositions du groupe. Ils ont profité de l’occasion pour jouer quelques pièces de leur EP The Apothic Gloom (19 août, Prosthetic Records). Le mélange de plusieurs styles extrêmes qui est la signature de Skeletonwitch a lancé la foule dans un moshpit impressionnant. En une trop courte demi-heure, ils ont aussi joué des morceaux plus classiques comme Beyond the Permafrost et From a Cloudless Sky. De quoi plaire à tous les fans, et pour faire une belle découverte pour ceux qui ne les connaissaient pas!
Carcass
Le prochain groupe à s’exécuter sur la scène Molson Canadian est l’excellente formation britannique Carcass. Comme par le passé, la formation offre un chandail exclusif pour le festival et ce n’est pas surprenant de voir de nombreux festivaliers le porter fièrement en assistant à leur prestation. Jeff Walker interagit régulièrement avec la foule et ne se gêne pas pour s’exprimer en français le plus souvent possible. De plus, il profite de chaque occasion pour lancer de multiples bouteilles d’eau dans la foule afin de s’assurer que cette dernière soit bien hydratée pour continuer à thrasher. Encore une fois, leur prestation est très dynamique et Bill Steer a toujours autant de plaisir à s’exécuter sur scène. Bien entendu, la pièce The Granulating Dark Satanic Millstirée de leur dernier album a été saluée par un intense thrash, mais les excellentes pièces Heartwork et Buried Dreams se sont aussi démarquées des autres. Encore une fois, la foule démontre à quel point ils aiment ce groupe en chantant et en s’agitant tout au long de leur prestation.
Sebastian Bach
On pourrait croire que ce sont uniquement les plus vieux qui se rassemblent devant la scène Heavy pour voirSebastian Bach, mais non, nous y retrouvons aussi beaucoup de jeunes qui désirent savourer la prestation de ce dernier. Malgré quelques problèmes techniques au début, le tout se place rapidement et Sebastian en surprend tous ceux qui sont venus le voir. Jouant uniquement les succès de son ancien groupe Skid Row, les amateurs ont entendu (et chanté avec lui) les pièces comme Slave To The Grind, Sweet Little Sister, Big Guns etPiece Of Me. Ayant une apparence plus svelte que par le passé, Sebastian est très dynamique sur scène et interagit régulièrement avec la foule en français. Il profite du fait que la formation Sabaton s’installe sur la scène devant lui pour demander à la foule s’ils préfèrent Sabaton à Sebastian, au grand plaisir de cette dernière. Sa prestation vocale est aussi très respectable et il n’a pas besoin d’altérer énormément ses mélodies vocales pour rester fidèle aux enregistrements. Bien entendu, la foule sera extrêmement démonstrative sur les classiques comme 18 And Life, Youth Gone Wild et I Remember You. Sebastian Bach a non seulement donné une excellente prestation, il a été de loin le meilleur frontman de la journée et il aurait bien mérité de jouer plus tard et surtout plus longtemps.
Sabaton
Le groupe suédois est un des meilleurs novueaux ensembles heavy metal, et n’a pas hésité à en mettre plein la vue pour leur premier passage à Heavy Montréal. Sabaton était un des groupes les plus attendus du festival en étant le seul représentant du power metal, et ont tout donné sur scène, comme d’habitude. La pyrotechnie et les flammes étaient au rendez-vous, pour réveiller les ardeurs des spectateurs. De plus, le batteur Hannes Van Dahl trônait sur son impressionnant char d’assaut, qu’il n’amène pas souvent en tournée américaine. La chanson March to War, en playback, a préparé la foule à Ghost Division pour laquelle le groupe s’est lancé avec leur fougue habituelle. Le chanteur Joakim Broden avait comme d’habitude son audience dans le creux de sa main, et a mené le groupe à travers son set sans problème – sauf quand la foule a décidé de chanter le choeur de Swedish Pagans entre deux chansons, forçant le groupe à la jouer. Ils ont joué Night Witches, Resist and Bite et To Hell and Back de Heroes (2014, Nuclear Blast), quelques classiques comme The Art of War et l’inévitable Primo Victoria, en plus d’une nouvelle chanson, The Last Batallion, qui sera sur The Last Stand (19 août 2016, Nuclear Blast).
Black Label Society
Même si la formation s’est exécutée la veille au Théâtre Corona, Black Label Society est attendu de pied ferme par de nombreux amateurs à la scène Heavy. Étant toujours grandement appréciés par les amateurs, leur prestation est exactement la même que celle de la veille, sauf plus courte dans la section médiane. Comme la majorité des amateurs n’étaient pas présents au concert de vendredi, ils se sont extériorisés principalement sur les titres Bleed For Me, Heart Of Darkness, Godspeed Hell Bound et l’entrainante Stillborn. Malgré l’excellente performance du groupe, leur prestation n’est pas seulement similaire à celle de la veille, mais elle ressemble aussi à celle du Métropolis lors de son passage en 2015. Il est dommage de voir ce groupe ne pas profiter de ses multiples prestations dans la métropole pour offrir de la variété à ses amateurs en jouant un album en entier ou en jouant quelques titres de Zakk Sabbath par exemple.
Mastodon
Quoi de mieux qu’un bon gros concert de Mastodon pour égayer un après-midi? Le groupe d’Atlanta a prouvé encore une fois qu’il était un incontournable de la scène, avec une énergie impressionnante. Ils ont joué un set très complet, avec autant de morceaux de Once More ‘Round The Sun (2014, Reprise Records) comme Tread Lightly, The Motherload et High Road que de classiques comem Crystal Skull, Oblivion et The Wolf is Loose. Avec leur son éclectique, ils ont su faire chanter la foule et la lancer dans des moshpits impressionnants. Le groupe apparaît en meilleure forme d’une année à l’autre, et c’était définitivement une de leurs meilleures performances à date.
Nightwish
Pour la première fois, la formation finlandaise Nightwish était de passage à Montréal avec son attirail utilisé pour les festivals européens, soit une immense quantité d’effet pyrotechnique. Arrivant sur la scène au son de la musique d’Hans Zimmer, les amateurs n’avaient pas besoin de plus d’incitatifs pour s’enflammer et démontrer leur appréciation une fois de plus à ce groupe. Leur prestation est bien entendue centrée sur leurs deux derniers albums et les amateurs n’hésitent pas a chanter avec Floor dès les premières notes des titresShudder Before The Beautiful, Yours Is An Empty Hope et Storytime. Il va sans dire que le son est parfait et que la production est grandiose et totalement impressionnante. On peut voir la fébrilité des musiciens sur scène car c’est la première fois que l’on peut voir l’ampleur de leur production européenne en Amérique du nord.Floor interagit régulièrement avec la foule et on voit qu’elle est parfaitement à l’aise sur tous les titres qu’elle chante. L’écran géant en arrière-plan est un excellent complément à la musique, mais c’est bien entendu la variété des éléments pyrotechniques et les flammes qui ajoutent un élément spectaculaire que nous n’avions jamais vu dans le passé. She Is My Sin, I Want My Tears Back et Nemo seront bien entendus les titres les plus appréciés par la foule. Mais on doit avouer que terminer leur prestation avec The Greatest Show On Earth est tout simplement époustouflant. Nightwish a fait salle comble à multiple reprise dans le passé, mais cette prestation restera gravée dans la mémoire des amateurs pour longtemps. Dommage que cette dernière a débuté avant le coucher du soleil.
Five Finger Deathpunch
C’est à la formation Five Finger Death Punch que revient l’honneur de clore la première journée du Heavy Montréal 2016. Même si de nombreux festivaliers portent des chandails à leur effigie et se collent à la barricade de sécurité toute la journée afin d’avoir la meilleure place disponible pour leur prestation, ils sont plusieurs à ne pas partager leur opinion. Malgré cela, ils sont plusieurs à attendre impatiemment les premières notes du titre Lift Me Up devant la scène Molson Canadian. Les musiciens sont en très grande forme et se nourrissent de l’énergie dégagée par la foule. Même si de nombreux amateurs ne sont pas “fans” de cette formation ils chanteront quand même avec Ivan Moody les paroles de la reprise du titre Bad Company à plein poumons. Les nombreux amateurs qui feront du crowd surfing sur les titres Jekyll And Hyde, Burn MF, Battle Born et Got Your Six ont eu l’excellente collaboration du personnel de sécurité et cela sera souligné par Ivan en fin de spectacle. Comme à son habitude, la formation fera monter sur scène des enfants et leurs parents tout au long de leur prestation, au grand plaisir de ces derniers. La mélodie acoustique du titre Wrong Side Of Heaven viendra nuancer les choses en milieu de spectacle et laissera la chance aux amateurs de reprendre leur souffle afin de pouvoir terminer la soirée en force. Les guitaristes Zoltan Bathory et Jason Hook sont tous deux excellents et sont très dynamiques sur scène. Comme c’est la tradition, le groupe termine leur prestation avec la pièce The Bleeding, au grand plaisir de la femmes qui se trouvent aux premières rangées. Encore une fois, ceux qui ont été témoins de l’ouragan nommé FFDP ont apprécié leur prestation et sont repartis avec le sourire aux lèvres.
Auteurs: Phil Mandeville & Albert Lamoureux
Photographe: Paul Blondé
Skrillex + Anjunabeats + Cosmic Gate + Ferry Corsten @ IleSoniq Montréal 2016 (Jour 2)
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Scène OASIS FIDO
Snails
Pour ma part, je commencais ma journée avec un all-time local favorite, Snails! Les intimes le connaissent sous le nom de Frédérik Durand, mais pour d’autres Snails est le master du vomistep. Ses fans, comme sa musique et sa personnalité, tous sont uniques en tout point. Je ne crois pas qu’il y avait une seule personne à la scène Oasis qui s’est enmerdé un seul instant. On nous a d’ailleurs annoncé pendant la journée que le DJ montréalais serait au New City Gas pour l’afterparty officiel; Skrillex B2B Snails! Durand semblait satisfait et garde toujours une bonne estime de son crowd local, tout comme le mentionnait son post Facebook attrayant à son set: “Montreal!!!! I have no words about what happenned yesterday.. Such an honor to come back home and see all the amazing support! Yall are the fucking best and cant be more proud to be from here!!! Je taime montreal et ne change jamais <3“
GTA-BTSM
Un peu comme Disclosure à Osheaga, c’est au tour de GTA d’annuler sa performance sur la scène principale. Le duo américain n’a pas réussi à se rendre à Montréal, faute de mauvais temps à l’aéroport JFK. Pour notre (mon) plus grand bonheur, c’est Black Tiger Sex Machine qui a pris d’assaut la scène, comme si leurs noms figuraient sur le lineup depuis des mois. Juste après Snails, ce fût une continuité parfaite de talents locaux. BTSM c’est un trio de montréalais qui ont commencé avec des spectacles au Belmont. Les soirées Kannibalen sont devenues des incontournables de la scène locale électro. Parle, parle, jase, jase, BTSM fait maintenant le tour du monde. On a même eu la chance de voir leurs nouveaux helmets (parce que dire des ‘casques’ c’est laite). Si vous avez manquer ce prodige parce que bouh-ouh GTA n’était pas là, Black Tiger Sex Machine sera au Théâtre Berri le 25 novembre prochain.
DVBBS
Ok first things first, on dit pas D.V.B.B.S (encore moins en français), mais plutôt ‘dubs’. Un peu comme Oliver Heldens la veille, je connaissais le nom, mais je n’avais pas trop d’intérêt pour le duo de DJ canadiens. Bon, on connait pas mal tous Tsunami, mais à part ça je voyais seulement un gars en jogging de la tête aux pieds qui semblait plus sauter et taper des mains que faire de la musique (peser sur play) comme son collègue. Tout le monde avait l’air de tripper en tout cas…
Skrillex
Avec les derniers paragraphes, je passe pour le pire public evermade à Île Soniq, mais je vous jure que j’essaie de faire des commentaires constructifs. “Bon, pas bon“. Mais on va se le dire, j’ai passer deux jours à attendre ce moment avec impatience et oh dear God… C’était un des meilleurs shows auquel j’ai assisté. J’avais déjà vu Skrillex à Osheaga en 2014, où il présentait son set dans le mothership. Oui c’était déjà epic, mais samedi dernier était à un autre niveau complètement. Il n’y avait pas de surprises en ce qui concerne le style musical de Skrillex pendant son set; du bon gros dubstep trash. On a par exemple été surpris de voir autant d’explosions, de feux, de pétards et de smoke sur scène, qui ajoutait un caractère encore plus impressionnant à la soirée. Le clou de la soirée reste toutefois la crowd. Les (environs) 10 000 personnes rassemblées à la scène Oasis étaient tous à l’unisson. Il y avait tellement d’énergie et de bonheur qui émanait de là que c’était impossible de ne pas être heureux à ce moment. Je vous jure, j’avais pour 2000$ d’équipement photographique dans les mains et je n’ai jamais autant dansé que pendant ce set, et ce avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Pour un aperçu des chansons jouées, honnêtement tout était là, de Bangarang aux compositions de Jack Ü (my fave), passant par Make It Bun Dem, avec un remix de System Of A Down par dessus tout ça. Tu ne me crois pas que c’était SI bon que ça? Va voir les vidéos par toi même et keep wishing que tu y étais. Moi je fais un tour sur Youtube et j’en ai encore des frissons.
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Scène La Vie Bud Light
N’en déplaise à ma collègue Laurie, il y a tout un monde au-delà des basses fréquences. La communauté trance de Montréal était éberluée lors du dévoilement la programmation de la scène secondaire, digne du Bal en Blanc! Et, pour la plupart, les DJs contractés réussissent à faire vivre à une foule diurne un vrai rave.
DJ Kärl K-Otik
Oubliez le typique set d’ouverture tranquille: après une courte introduction techno, Karl lâche “Need to Feel Loved”, et poursuit avec du trance. Il n’est jamais trop tôt pour ce genre de musique, et notre Carl Gilbert national le sait TRÈS bien. Cette performance énergique va définitivement donner le ton à cette journée ensoleillée. Fort heureusement, il est possible de réécouter le tout sur Podomatic.
Équipe Anjunabeats
Pour le grand bonheur de bien des amateurs, la maison de disque anglaise a envoyé trois représentants pour animer ÎleSoniq. Le débarquement britannique commence ainsi avec Jason Ross (pourtant américain), qui démarre en trombe avec “Gone” de Genix. Immédiatement après, il enchaîne avec son propre morceau “Atlas”, qui comporte un breakdown à l’atmosphère baléarique. On comprend mieux pourquoi il a été retenu pour effectuer la nouvelle compilation Anjunabeats Worldwide 06 : Jason ne déçoit vraiment pas!
Deuxième en ligne, le londonien Ilan Bluestone donne littéralement l’impression de se substituer à Above & Beyond par moments : non seulement a-t-il fait jouer leur remix de “Salva Mea 2.0”, mais il a immédiatement enchaîné avec “Peace of Mind” et même “Black Room Boy” un peu plus tard. Que de bons souvenirs de l’édition 2015! Évidemment, Ilan ne néglige pas ses propres productions: “Dynamic”, “Bigger Than Love” et “43”, tous d’excellents morceaux trance.
La série se poursuit avec Andrew Bayer, moins éclatant toutefois que Jason et Ilan. Le britannique a sélectionné des chansons à saveur un peu plus commerciale, ponctuées de gros drops, comme England et Nobody Told Me. D’autres morceaux, comme “Memories”, sont bien plus plaisants à l’oreille. Il serait malhonnête de qualifier ce set comme étant mauvais; par contre, force est de constater qu’il est moins apprécié et moins constant en terme de qualité que ceux précédents.
Cosmic Gate
Dix-sept ans de carrière en duo ne sauraient mentir : Claus et Stefan maîtrisent plus que jamais le savant art de constamment se renouveler dans le trance. Qu’en pensent les fans du genre les plus dévoués? À en demander un individu arborant un tattoo du logo de A State of Trance: “Amazing!”. C’est également le qualificatif qu’on emploie lorsque les allemands font joué le sublime remix de “Wasting My Young Years” par Maor Levi et Kevin Wild. Les récents morceaux “Fair Game” et “Embargo” plaisent également aux festivaliers. L’unique déception du set est survenu alors que le duo s’apprêtait à diffuser le classique “Exploration of Space”: alors que la foule s’attendait à l’original de 2001, ou même la réinterprétation de 2013 (le Back 2 The Future Remix), c’est plutôt le très EDM Third Contact remix qui a été retenu. Néanmoins, Cosmic Gate ont largement compensé avec une finale plutôt old school: l’éternel “Fire Wire”, même dans sa réédition de 2011, réussit à combler les adeptes, dont l’auteur de ses lignes.
Ferry Corsten
Gouryella est le nom d’un projet commun de deux DJs néerlandais (Ferry Corsten et Tijs Verwest, aka Tiësto), ayant vu le jour en 1999. Alors que Tiësto s’est enfui vers le EDM, Ferry, de son côté, a dépoussiéré ce vieux projet l’an dernier avec deux nouveaux titres, et une tournée de spectacles cette année. Pari réussi?
Oui.
Absolument.
Sans l’ombre d’un seul doute.
Dès les premières notes[1] du refrain de “Gouryella”, le morceau éponyme à l’inception du projet, les festivaliers sont transportés dans une autre dimension; ça tombe bien, en arrière-plan, les séquences vidéos ont pour thématique l’exploration de l’univers et de la nature! Ferry enchaîne carrément toute la discographie: “Ligaya”, “Gorella”, “Voema”, “Walhalla”, “Tenshi”… L’effet nostalgique se fait évidemment sentir. Ceci dit, les nouvelles productions “Anahera” et “Neba” sont également prisées, tant par les fêtards d’Île Soniq que par les clients de Beatport.
Le passage de Ferry Corsten au New City Gas en 2014 est presque passé inaperçu. Pas cette fois-ci: sur Twitter, les remerciements du DJ sont sincères. Regardez son énorme sourire: l’homme est ravi! Définitivement, Gouryella fait vivre des moments magiques. Une heure, ce n’est définitivement pas assez: la prochaine fois, on rallonge la soirée avec du System F?
Gareth Emery
En comparaison à un Ferry plutôt muet, le DJ irlandais n’hésite pas à faire le MC pour animer la foule. Cela fonctionne jusqu’à un certain degré: alors que le producteur néerlandais était captivant du début à la fin, M. Emery peine à se distinguer musicalement. On ressent encore une ambiance de musique big room. Ceci dit, il est indéniable que Gareth effectue un retour progressif à ses sources trance, surtout en glissant des chansons de Arty, Ashley Wallbridge et Michael Woods. C’est franchement une bonne chose, sachant que le marché de l’EDM est saturé. On lui laissera encore un peu plus de temps!
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Scène Neon
Comme dans les éditions précédentes, c’est l’endroit de prédilection pour aller relaxer entre deux spectacles qui brassent. En 2016, on retrouve même plusieurs hamacs à proximité de la scène. Ainsi, on peut carrément prendre une sieste pendant que des DJs comme Pomo et Bondax vont jouer de la musique un peu plus décontractée, comme du deep house. Par manque de temps, cette scène a malheureusement été négligée par les deux journalistes de Thorium Magazine. Par contre, l’équipe vous recommande chaudement le détour en 2017.
[1] Pour les curieux, c’est mi-sol-si, si-do-mi, si-do-mi, si-do-sol.
Auteurs: Laurie Goudreau & Mathieu Bonin
Photographe: Laurie Goudreau
The Chainsmokers + Zeds Dead + Zedd @ IleSoniq Montréal 2016 (Jour 1)
La troisième édition d’Île Soniq a encore une fois pris d’assaut le Parc Jean-Drapeau, mais cette fois-ci elle se limitait au Parterre du parc puisque la Plaine des Jeux était réservée à Heavy MTL. Île Soniq et Heavy MTL en même temps? Le move était risqué, mais bien calculé. Je n’ai pas remarqué un seul clash de son entre les deux festivals, à l’exception des déplacements entre les scènes et sur le parc. L’organisation était A1, rien à redire là-dessus. Île Soniq nous proposait un lineup a saveur très trance, électro, house, dubstep. On avait hâte de découvrir et de redécouvrir près d’une cinquantaine d’artistes qui se sont emparer des trois scènes du festival. Près de 15 000 personnes, d’une moyenne d’âge de 16 ans, étaient présentes sur le site, en chest, en minuscule tops et en booty shorts. Le good side d’avoir une crowd aussi jeune était l’incessante énergie qui émanait de TOUS les sets de la journée. Ça dansait, chantait, sautait, créait des totems humains et ce sans une goutte de bière (parce qu’ils sont mineurs you know…). Mais je suis convaincue qu’il y avait 1001 façon de sneak in un 2onces de crème de menthe volé dans le bar de leurs parents pour turn up comme il se doit.
Jour 1 du festival, plutôt EDM et électro. DJ après DJ, on se croyait toujours dans le même set. Les mêmes chansons revenaient souvent d’une scène à l’autre (allo Sandstorm et Seven Nation Army!) et on se lassait rapidement, quitte à changer de scène pour varier un peu la cadence.
Marshmello
Ayant gardé son anonymat pendant un certain temps, on sait finalement que c’est Dotcom qui se cache derrière le masque/casque de Marshmello. Son set électro/trap/drum n bass était impatiemment attendu par plusieurs, puisque (d’après mes souvenirs) c’est le premier passage du DJ américain dans notre métropole. Et son passage fût plus que remarqué! Une foule assez nombreuse était rassemblée à la scène Oasis Fido, et d’après la langue de Molière, ça brassait en titi!
Oliver Heldens
Je connais le nom, j’ai des amis qui ca-po-te en entendant ‘Heldens’ et il était récemment de passage au Beachclub, mais ça ne faisait pas de moi une de ses plus grandes fans. Le DJ et producteur néerlandais occupait la scène Budlight pour un looooong 1H45. En repassant par là quelques trentaines de minutes plus tard j’ai réellement dit, de mon bon québécois sans jugement ‘Yé encore là lui?‘. L’artiste de 21 ans avait l’air on top et chacun semblait apprécier ses sons house et progressif, mais moi j’ai continuer mon chemin.
Zomboy
Sans trop m’attarder à Oliver Heldens, je me dirigeais rapidement à la scène Neon pour un maigre 15 minutes de Zomboy, et dieu sait que j’aurais voulu y rester plus longtemps. Non Zomboy ce n’est pas Zombie Boy, a.k.a Rick Genest, mais plutôt un DJ anglais aux tonalités dubstep et drum n bass. Un peu dans la même vibe que Zeds Dead, Zomboy nous a offert un set assez trash merci comme je les aime.
The Chainsmokers
Le duo américain était lui aussi attendu de plusieurs, et ce grâce à leurs chansons qui ont rapidement pris d’assaut les ondes radio dans les dernières années. C’était auparavant un de mes groupe favori, mais maintenant le tout est un peu trop mainstream. On connait The Chainsmokers avec #SELFIE, Roses et encore plus récemment avec Don’t Let Me Down. Don’t get me wrong, j’adore ces chansons, mais j’ai eu l’impression d’entendre la même chose toute la journée.
Zeds Dead
‘Zed’s Dead Baby’ À défaut de ne pas trop aimer la vibe de Zedd, je me suis concentré le plus possible sur Zeds Dead à la scène Budlight. J’adore ce duo canadien, j’adore leur vibe deep house dubstep, j’adore Lost You. Je ne crois pas avoir manqué un seul show de Zeds Dead dans notre métropole, et leur set à Île Soniq ne ferait pas exception à la règle. Les 20 premières minutes étaient insane, Zeds Dead comme je les aime, mais après ces quelques minutes, il commencait à avoir un peu trop de flafla pour plaire à tout le monde. Des remixs qui n’allaient pas trop avec le son initial et s’en déclina une performance plus EDM qu’autre chose.
Zedd
Zeds Dead suivi de Zedd, ça mélange même les fans les plus aguerris. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre du DJ allemand. Zedd oeuvre majoritairement dans le électro house, mais son set avait une touche plutôt EDM (le mot d’ordre de la journée faut croire). J’ai patienter, à savoir si Zedd allait me conquérir comme nouvelle fan… C’était loin d’être le cas. J’ai attendu, mais 45 minutes plus tard j’étais déjà dans le métro à rêver à la journée suivante.
Auteure: Laurie Goudreau
Photographe: Paul Blondé
M83 + Grimes + Gramatik + Radiohead @ Osheaga Montréal 2016 (Jour 3)
Ah Osheaga, le temps passe trop vite avec toi! On est sur un nuage de hype le vendredi, on se calme un peu le samedi, et le dimanche passe à la vitesse grand V. On cligne des yeux un peu trop vite et on se ramasse pour une dernière fois dans le lineup infernale du métro Jean-Drapeau. C’est déjà le bon moment pour poster un selfie, throwback thursday, toute le kit on est déjà nostalgique. Recap de la dernière journée d’Osheaga 2016 (et mon éternelle déception envers Disclosure).
MØ, Le Matos, The Cat Empire, The Strumbrellas, RÜFÜS DU SOL
En arrivant sur le site, c’est la voix envoûtante de MØ qui parvient à nos oreilles. On connaît la chanteuse pop danoise pour sa chanson Kamikaze, mais surtout pour sa collaboration avec Major Lazer et DJ Snake pour Lean On, chansons qui closait son set sur la Scène de la Rivière. MØ sera de retour le 30 novembre pour une prestation au Théâtre Corona! Direction Scène Piknic Electronik pour voir Le Matos, band montréalais qui excelle en synthwave électro. Tout se faisait en live sur la scène et on peut dire que le duo n’a pas passé inaperçu. Certes, il y a une plus petite foule à 14H sur le site d’Osheaga, mais Le Matos a fait mon top 3 de la journée.
De retour à la Scène de la Rivière, on s’installe pour The Cat Empire. Shame on me, je ne connaissais pas le groupe, mais facilement une dizaine d’amis m’ont fortement conseillé d’aller à leur performance. Le groupe était d’ailleurs en performance la veille au Théâtre Corona. Une chose est certaine, c’est que le style ska-jazz du groupe australien est un perfect fit avec l’ambiance festivalière d’Osheaga. Huit membres qui se donnent sur scène, dont Ollie McGill, Ryan Monro et Felix Riebl qui ont steal the show avec leurs prestations musicales et vocales, ça donne un assez bon show merci.
La (très, très) dure réalité d’un journaliste à Osheaga, c’est de passer maximum 30 minutes à un stage et devoir passer d’un bout à l’autre du site pour couvrir un maximum de shows. La Scène Verte et la Scène de la Vallée, les deux plus éloignées du festival, sont celles que j’essaie d’aller le moins souvent (lire ici: essayer de sauver du temps et de l’énergie). Je m’y suis tout de même rendue pour The Strumbrellas. Quelques tests de sons sur la Scène de la Vallée, avant l’heure prévue, empiétaient sur St. Lucia à la scène voisine; un move que j’ai trouvé de mauvais goût… Le groupe canadien interprétait ses compositions indie pop, dont la plus populaire et actuelle Spirits. Une grande foule était rassemblée, mais le son n’était simplement pas à la hauteur. Année après Année, c’est toujours la même chose et The Strumbrellas n’a malheureusement pas fait exception à la règle. Le groupe était en double performance cette journée là, puisqu’ils se rendaient au Théâtre Corona le soir même pour une autre prestation, chapeau!
On est passé rapidement à la scène Piknic Electronik pour voir RÜFÜS DU SOL, trio australien dance alternatif. C’était ok, mais sans plus. Peut-être que mon passage écourté a biaisé mon opinion du groupe, mais en une vingtaine de minutes, c’était seulement des reprises de la scène électro, rien d’authentique.
Grimes
J’avais beaucoup d’attentes pour Grimes et le spectacle auquel j’ai assisté n’était nullement ce que j’avais en tête. Tout semblait trop calculé, trop intense, mais pas assez intense en même temps. Claire Boucher dansait frénétiquement, jouait quelques instruments et chantait comme elle le pouvait. Après avoir mentionné à répétition qu’elle s’excusait puisqu’elle était malade, on voulait la prendre en pitié, mais le spectacle n’était simplement pas à la hauteur. Oui, un spectacle de Grimes c’est sensé être weird, mais la Grimes qui était sur scène ne présentait aucun talent musical, encore moins vocal. #sorrynotsorry
M83
Ce groupe est facilement mon favori de la journée (faut de l’absence de Disclosure)! Le groupe français s’est emparé de la Scène de la Rivière tout juste après la performance de Grimes, et quel soulagement. M83 a sur faire danser la foule du début à la fin grâce à des compositions rythmées à la synthpop électro. Nul besoin de connaître toutes les chansons du groupe pour embarquer dans le mood. Midnight City (LA toune du groupe) est sorti il y a déjà cinq ans et pourtant les quelques milliers de fans chantaient à l’unisson, étant plus que ravis d’entendre cette chanson en live. Le prochain passage de M83 dans la métropole n’est pas encore prévu, mais j’y serai à 100%.
Gramatik Live
Sauf si vous étiez sous une roche dimanche dernier, vous sauriez que Disclosure a dû annuler sa performance à Osheaga, faute de vols annulés. J’ai versé une larme (ou 4 ou 5) et je stalkais la page Facebook du groupe pour des nouvelles de dernière minute mais en vain. Je dois avouer que mon highlight du dimanche n’était pas Radiohead (no hate), mais plutôt Disclosure, que je n’avais pas eu la chance d’aller voir à leur dernier passage au Métropolis. Bon ok, c’est dit, j’étais vraiment déçue. Virement de situation pour l’équipe d’Osheaga, c’est Gramatik Live qui occupera la Scène de la Montagne avant Radiohead. Certains étaient déçus que le set original d’une heure ait été remplacé par un maigre 40 minutes, mais on peut dire que c’était un coup de chance pour Gramatik. Passer d’une foule potentielle de 2000 personnes à près de 35 000 personnes rassemblées à la scène principale, c’est un pas pire upgrade d’après les mots de mon boss.
Gramatik c’est toujours bon, mais Gramatik Live c’est encore mieux! Denis Jašarević avait l’air heureux et son set était out of this world. Bien que ce n’était pas le même style original que Disclosure, Gramatik a su conquérir de nouveaux fans (je suis certaine que sa page Facebook a doublé de likes en une soirée). Le DJ slovénien a même été invité last minute au afterparty du New City Gas, où Disclosure y a présenté un DJ Set le soir même.
Radiohead
Comme mentionné un peu plus haut, Radiohead n’était pas en tête de liste pour mon dimanche à Osheaga. Pour avoir vu le band en prestation au Centre Bell, je me demandais vraiment de quoi ils auraient l’air sur un stage de festival. Les commentaires étaient mitigés quant à leur passage à Lollapalooza deux jours avant Osheaga; soit c’était boring, soit c’était le spectacle d’une vie. La prestation du groupe a été devancée à 20H35, compte tenu de l’annulation de Disclosure. Ils ont tout de même offert une prestation de deux heures, où 45 000 festivaliers étaient rassemblés devant la Scène de la Rivière.
Pour les vrais fans de Radiohead, on peut croire que le show était une réussite totale. Quelques points ont fait en sorte que ce n’était pas un total succès pour ma part… La qualité du son laissait à désirer, mais seulement dans la section qui se trouvait derrière la console de son et ce jusque sur la colline. Le style célèbre du groupe, optant pour des sons alternatifs, pur et dark, laissait parfois place à des silences ou des tonalités très subtiles. C’est dans ces moments qu’on remarquait facilement le peu d’attention que portait la foule. Les conversations fusaient de partout, brisant des silences qui auraient été mélodieux si toute la foule avait été en synergie. Des centaines de festivaliers quittaient et les quelques autres, fans à moitié, attendaient que le groupe joue Paranoid Android, Karma Police ou Creep, titres qui ont longtemps été boudés par le groupe mais finalement interprété en rappel. Bref, je peux comprendre l’émoi et le hype qui découle de la présence de Radiohead à Osheaga, c’est un géant dans le monde de la musique, mais j’ai peine à comprendre comment le groupe aurait été perçu quelques minutes après avoir danser intensément sur Disclosure (si tel avait été le cas) lorsque celui-ci propose à la foule de se tenir sur ses pieds pendant deux heures, à se balancer ici et là de droite à gauche. Je préfère terminer un festival sans voix, fatiguée d’avoir danser autant et en ayant mal au pied que de ne plus avoir de feu dans mon lighter pour avoir attendu 3 tounes sorties dans les 90s.
Auteure: Laurie Goudreau.
Photographe: Paul Blondé.
Cypress Hill + Half Moon Run + Red Hot Chili Peppers @ Osheaga Montréal 2016 (Jour 1)
Oshea-what? «O she ha ga» est la phrase qu’auraient dit les Indiens aux colons européens alors que ceux-ci tentaient d’obtenir (par les moyens du bord) des informations à propos des rapides du canal Lachine. Tout content de savoir qu’ils étaient à Osheaga, Jacques-Cartier pis sa crew étaient loin de se douter qu’en fait Osheaga voulait dire: hommes aux mains qui tremble (je ne sais pas si j’aurais été meilleur pour mimer des rapides). On raconte ainsi que ce fut la première partie de charade jouée de l’histoire. Évidemment, la traduction de ce mot n’est pas claire (à peu près autant que l’eau du canal Lachine), il y a donc plusieurs versions de cette histoire. Comme je suis chimiste et pas historienne, je vous raconte seulement ma préférée(#alwayscheckyourfact).
Spoiler alert : Osheaga est maintenant un festival de grande envergure qui peut se vanter d’avoir des artistes de renoms mondiaux qui attirent plus de 130 000 festivaliers chaque année. À Osheaga en plus d’avoir un très bon lineup, ils mettent beaucoup d’effort sur le site: la décoration est magnifique, il y a beaucoup de sécurité et c’est toujours super propre (tous les joueurs de Roller Coaster Tycoon connaissent l’importance de mettre plein de p’tits concierges). En contrepartie, une chose que j’aurais tendance à leur reprocher, c’est le côté très commercial qui fait tendre l’expérience Osheaga bien souvent vers le paraître plutôt que l’être. Personnellement, ce qui me fait acheter des billet pour des gros festivals tel qu’Osheaga, c’est bien évidemment les headliners (#guilty). Même si je sais très bien que c’est les moments que j’apprécie le moins dans un festival (#mavieestunecontradiction). Je m’explique, durant les headliners : il fait frette, tu ne vois rien, t’es pogné à côté d’une hyperactive qui n’arrête pas de sauter pour danser/voir/se réchauffer et qui de surcroît chante mal en tabarnak (lol, that’s me right here, en train de ruiner le show de tout le monde). Tandis que les shows d’artistes moins connus sur les petites scènes durant l’après-midi, c’est juste du win! Il fait soleil, il y a de la place et tu es à la découverte d’un nouvel univers musical. Laissez-moi donc vous raconter mon périple osheagien…
Jack Garratt
Jack Garratt a finement amorcé ma seconde édition d’Osheaga. Probablement que cet honneur ne le ferait pas sourciller, mais je ne lui en tiendrais pas rigueur puisque jusqu’à la mise en ligne de cet article, j’étais convaincue que j’avais été voir Frances (j’trouvais que c’était un drôle de nom pour un gros barbus, but y’know… artists…). En arrivant sur le site, sans même regarder l’horaire je me suis dirigée vers la scène de la vallée, car c’est à cet endroit qu’un an auparavant j’avais découvert Glass Animals. Je me félicite de ce bon réflexe, parce qu’il faut dire que le p’tit jack m’a surprise sur un pas pire temps. Pendant au moins deux chansons, j’étais sûre que j’écoutais un band, mais en réalité il était seul sur scène! Il chantait tout en faisant d’une main, un beat sur son drum et de l’autre un mix son ordi. Évidemment en tant que non-musicienne et level 1 en multi-tasking, c’est le genre de chose qui m’impressionne beaucoup. Toutefois, je trouve qu’il manquait de présence sur scène. Je ne sais pas si c’est dû au manque d’expérience ou bien dû au fait qu’il faisait trois trucs en même temps ou encore qu’il occupait à lui seul une scène pouvant accueillir un orchestre. De plus, il joue aussi de la guitare et du keyboard (pas tout en même temps quand même, il y a des limites au multitasking). Dit vite comme ça, on croirait peut-être à une salade de fruits cacophonique, mais c’est de la musique super chill style R&B. D’ailleurs, vous le connaissez peut-être, j’ai eu ouïe dire que sa chanson Worry passait à la radio.
HI-LO
J’ai été voir HI-LO par erreur. Maintenant que j’y pense je ne sais pas même pas avec quel artiste, chanson ou chose j’ai pu le confondre, mais j’étais vraiment sûre que je le connaissais et que je tripais dessus (#vied’unefillemélangée). La première chanson Renagade Mastah a bien mis le ton à la fête pour le reste du show. C’était toute qu’une expérience de danser dans une rave d’électro avec une canne (parce que je me suis foulé la cheville la veille dans un party #yougetwhatyoudeserve). Outre le style de matriarche qu’elle me donnait, elle me permettait de faire des moves assez originaux (traduction: j’avais sûrement l’air d’une grand-mère prise de convulsions). De plus, HI-LO a fait un bon remix de la tune Sexy Back de notre Justin Timberlake national. Je dirais que c’était un move assez risqué parce que Sexy Back c’est presque religieux, mais ça s’est avéré être payant. Bref, HI-LO fut ma plus belle surprise du festival, et ce à mon plus grand étonnement parce que je ne suis pas la number one fan d’électro.
Silversun Pickups
Silversun Pickups est une formation de quatre musiciens originaires de la Californie évoluant ensemble depuis 2000. Cet hiver, le groupe d’Indie rock surtout connu pour leur chanson Lazy Eye, jouait en première partie de Cage The Elephant (que j’adooooore). Il ne m’en fallait pas plus pour que j’attende avec impatience les protégés de mon groupe idyllique. Ils ont commencé le spectacle avec leur très quelconque chanson Nightlight. Parce que c’est trop facile de juger un artiste avec une seule chanson, je reste pour savoir ce qu’ils nous réservent pour la suite. Ils jouent Well Thought Out Twinkles, Friendly Fires, Circadian Rhythm (Last Dance), etc… Pendant que je suis bored to death devant ce groupe aussi plate à regarder qu’à écouter, je ne peux m’empêcher de penser à ce cher Jon Lajoie. Je suis sûre que les adeptes de ce chanteur/humoriste satirique comprennent tout de suite ma référence à la chanson Radio Friendly Song, qui commence avec les paroles: «It starts soft like a thousand other songs that you’ve heard before, Except in this one they do a little du-du-du-du-DU-dum-du-du». Bref, je les trouve boring et peu originaux, jusqu’à ce qu’ils jouent Panic Switch. Leur tentative de faire une chanson dirty avec un refrain pseudo-épique est pathétique. Peut-être que je suis dure avec eux, mais j’avais des attentes et ils n’ont pas été à la hauteur. Je regrette d’avoir perdu de mon précieux temps à Osheaga à les écouter.
Cypress Hill
Je ne suis vraiment pas une fan de la musique de Cypress Hill. Même que la seule chanson que je connais d’eux est Jump. Mais tout cela n’a aucune importance puisque ces deux pionniers du Hip-Hop (autoproclamés) donnent un show super cool. Ils portent des t-shirts à leur propre effigie (je suis pas mal sûre que c’est l’équivalent de liker sont propre statut dans le monde musical), fument sur scène et chantent JUMP! JUMP! JUMP! dans touuuutes leurs tunes (c’est pour ça que c’est la seule chanson importante à connaître).
Half Moon Run
C’est sur une scène principale et dans une case horaire de choix que le band montréalais s’est donné en spectacle pour le peuple osheagien le vendredi soir. C’est la seconde fois en une semaine (et à vie, lol) que je vois Half Moon Run en show. Je me suis, encore une fois, laissée envoûter par les douces notes de la voix d’Orlando Bloom de Devon Portielje (est-ce que je suis la seule à trouver la ressemblance frappante?). D’ailleurs, si vous avez déjà vu HMR, vous avez assurément remarqué les mimiques sensuelles presque théâtrales d’Orlando (surtout si vous êtes une fille). C’est tellement exagéré, je ne peux pas croire que les autres membres du groupe ne rient pas de lui! Je n’en démens pas moins qu’elles sont très efficaces sur moi (marry me Devonnnnn). Le groupe d’indie rock qui n’a décidément plus besoin de présentation a ouvert le spectacle avec la chanson Turn Your Love. Évidemment ils ont joué leur succès Call me in the Afternoon et She Wants To Know. Pour finalement terminer en beauté avec la chanson entre autres en vedette dans la bande, annonce d’Assasin’s Creed IV: Full Circle.
Red Hot Chili Peppers
YESSSSS! J’ai enfin vu Red Hot Chili Peppers! C’était LE band au top de ma bucket list de band à voir, et ce depuis l’existence de ladite liste (donc au moins 50 ans). C’était une expérience inespérée que de voir ces monuments du rock performé! Ils étaient de passage au festival dans le cadre de leur tournée The Getaway World Tour mettant en vedette leur nouvel album du même nom :The Getaway (si un album s’appelle The Getaway world tour, est-ce que la tournée s’appelle The Getaway World Tour World Tour?). D’ailleurs ce n’est pas sans peine que je me suis retenue d’écouter cet album pendant des mois question de pouvoir le découvrir en live. Et quelle surprise! Personnellement, j’avais moins aimé leur dernier album I’m With You, donc je trouve que c’est un beau retour en force du groupe. J’ai particulièrement aimé la chanson Goodbye Angels qu’ils ont jouée en rappel. Par ailleurs, ils ont joué plusieurs incontournables tels que : Can’t Stop, Under The Bridge, Snow (Hey oh) et Give it Away. Je qualifierais la setlist comme «de feu» avec une seule ombre au tableau: ils n’ont pas joué Suck My Kiss (ma chanson préférée). Je pense que je vais m’en remettre though.
De plus, j’ai été surprise de voir sept musiciens sur scène. Je ne savais pas que le band au nom pimenté avait des membres invités pour leur tournée. C’est un bel ajout; ça apporte de la diversité musicale. En plus aucune chance de se faire voler la vedette par le pianiste aux pantalons rouges. J’appelle ça un win-win.
Fut un temps, je ne connaissais pas RHCP et si je me souviens bien, c’est leur style de bass qui m’a accrochée. OK j’ai menti, en vrai c’est le clip Californication qui m’a accrochée parce que les gars sont dans un jeu vidéo (à 12ans il ne t’en faut pas plus). Toutefois, cela n’invalide pas le fait que Flea est un bassiste incroyable. D’ailleurs, il nous l’a bien prouvé dans un duo enflammé avec le guitariste Josh Klinghoffer dans la chanson The Getaway. À ce jour je ne suis pas encore certaine si Flea est un bassiste, un mime fou ou bien une licorne. Peu importe l’étiquette qu’on lui donne, ses mimiques et galipettes font de lui la meilleure bête de scène qu’il m’ait été donné de voir!
Bref, c’est en force que le band emblématique de la Californie lance son album The Getaway! J’avais des attentes très élevées envers eux (on parle quand même du number one de ma bucket list) et Red Hot Chili Peppers a sans contre dit donné un show à la hauteur de sa réputation.
Auteure: Laura Paradis
Photographe: Laura Boisvert
Gab Rhome Entrevue
En retrait des Plaines d’Abraham et du brouhaha de la Grande-Allée se trouvent plusieurs endroits plus discrets sur la rue St-Joseph. Ainsi, si on désire sortir, mais ne pas faire la fête à s’en déchirer les tympans, il est possible de prendre part à une soirée de musique électronique décontractée à des bars comme le District St-Joseph, comme en ce 9e jour du Festival d’Été de Québec.
M.I.M. (Andrei Herran) ouvre la soirée avec une introduction très marquée par le disco: le funk est on-ne-peut plus présent! Par le biais de la 3e chaîne du mélangeur, il ajoute une trame de fond de drums de house: cela a pour effet d’ajouter une touche moderne aux chansons disco. Loin de céder sa place pour la soirée, M.I.M. ne sera jamais trop loin de la scène, prêtant souvent main forte à Gab Rhome.
C’est dans un tel effort collaboratif que Gabriel Rhéaume (de son vrai nom), natif de Québec, prend le contrôle des platines. Pendant trois heures, sa performance est marquée par une grande infusion de tech house : parmi les morceaux joués, on écoute « I Got You » de Lucio Aquilina, « Crackhouse » de Peter Horrevorts et « Danza Danza » de Kaiserdisco. Comme style de musique, c’est plus sec, et c’est voulu: on veut laisser le rythme de la batterie et de la basse s’exprimer. Mais, de l’aveu même du principal intéressé, ça manque un peu de dynamisme pour la foule; il adapte donc son set en conséquence. Ainsi, plus tard dans la soirée, on peut entendre quelques morceaux issus de l’univers Anjunadeep comme « Kill For Love » de Clarian et « Falling » de Cubicolor. Ça culmine avec le dynamique morceau “Personal Space” de Yotto, qui, selon Gabriel, effectue une transition parfaite entre le deep et le progressif. Les spectateurs ne peuvent demander mieux pour danser sur le parterre.
Gab Rhome et M.I.M. prouvent une fois de plus que la musique électronique peut être douce et tempérée, sans rien sacrifier de la teneur musicale. Parallèlement, en marge d’ÎleSoniq, on pourra assister aux spectacles d’Andrew Bayer au New City Gas et Pomo au Newspeak. Idéal pour ceux qui veulent expérimenter une portion du festival électro!
NDLR – Véritable gentleman, Gab Rhome a pris le temps de répondre à quelques questions concernant son parcours musical ainsi qu’un bref aperçu de ses prochains projets. Il fournit même des conseils à ceux qu’ils désireraient percer dans l’univers de la musique électronique!
Thorium : Quel a été l’élément déclencheur pour te mettre à la production de musique?
C’est venu très naturellement : je suis dans le milieu de la musique depuis que j’ai 6 ans et j’ai une nature très curieuse. Lorsque j’ai découvert la musique électronique, j’ai tout de suite voulu comprendre le processus derrière la création.
Thorium : Qu’est ce qui est venu avant: le mixing ou la production?
Production, mixing dans les secondes suivantes.
Thorium : Avec quels outils t’es-tu initié à la composition de chansons?
Un vieil ordinateur portatif, Cubase et beaucoup de courage pour surmonter le manque d’équipement. J’ai développé le système très vite après les premiers gigs et sorti pour un setup entièrement analogique.
Thorium : Comment es-tu entré en contact avec Anjunadeep?
Ce sont eux qui m’ont contacté : après avoir essayé de signer une de mes chansons sur All Day I Dream en licensing, ils ont exprimés le désir de me signer comme artiste officiel. Le responsable du A&R et moi sommes devenus de très bons potes peu après, ayant fait des sets back to back en Égypte, Bahreïn et New York jusqu’à maintenant.
Thorium : Quelle a été ta réaction quand un des membres d’Above & Beyond t’as demandé de faire le Guest Mix sur l’émission ABGT?
Très grande fierté, car ce sont les premiers artistes d’électroniques que j’ai écouté religieusement. Un sentiment de coming full circle!
Thorium : Parle-nous de ton expérience à la résidence d’Anjunadeep en juin!
Très bonne expérience; j’ai toujours aimé la foule anglaise et les événements Anjunadeep sont le genre d’endroit où tu es libre d’explorer musicalement, car ils ont une clientèle tellement diverse. À refaire!
Thorium : Outre ta prochaine édition du podcast Anjunadeep, d’autres surprises à venir
J’ai un nouvel opus qui vient tout juste de sortir sur Kindisch, 3 remixes qui sortent d’ici l’automne et d’autres trucs secrets pour Anjunadeep. Je serai à Black Rock City pour Burning man et j’ai aussi une tournée en Asie pour octobre.
Thorium : Quels conseils donnerais-tu à ceux qui désirent se lancer dans la production de musique électronique?
De développer sa patience: ça prend souvent plusieurs années avant d’avoir un résultat qui soit à la hauteur des labels importants. Il est très important de ne pas se dépêcher de sortir sur la première étiquette qui veut signer: de sortir sur une mauvaise maison peut amener beaucoup plus de négatif que de positif.
Thorium : Enfin, pourquoi un nœud papillon à la place d’une cravate?
Je suis un jour tombé dans une rivière à courant très rapide. Les cascades me poussant sur les rochers jusqu’à faire une commotion cérébrale, je ne me rappelle de rien. Tout ce que je sais c’est qu’en me réveillant, il y avait un nœud papillon qui me faisait du bouche-à-bouche et m’a ainsi sauvé la vie. Depuis ce jour je le porte constamment à mon cou.
Auteur: Mathieu Bonin