Chick Corea + Chinese Man @ Festival de Jazz (Montreal)
Sommité du genre, Chick Corea était présent cette année au festival international de jazz de Montréal. Accompagné par ses acolytes Christian McBride et Brian Blade, Chick s’offira même le luxe de faire faire ses gammes au public de la maison symphonique. Un peu plus loin de la place des arts, c’est à l’Astral dans une ambiance plus intime que le trompettiste Takuya Kuroda séduit les amateurs.
Changement radical de genre et preuve une fois de plus de l’ouverture d’esprit du festival de jazz, le Metropolis accueillait une soirée plus tournée vers les musiques électroniques. La formation locale Poirier a ravi la poignée de fan présente en avance avec ses rythmes entraînants et colorés avant de laisser place aux français de Chinese Man. Tantôt seuls derrière les platines, tantôt accompagnés d’un chanteur en avant, Chinese Man offre une bonne et énergique prestation.
Photographe: Thomas Mazerolles
Edward Sharpe & The Magnetic Zeros @ Metropolis (Montréal)
Edward Sharpe And The Magnetic Zeros étaient de passage dans la métropole, suite à la sortie de leur plus récent album; PersonA, en avril dernier. Les spectateurs présents à Osheaga 2015 se rappeleront aisément de la performance du groupe au Parc Jean-Drapeau. Leur prestation au Métropolis, quand à elle, était plus sobre et malheureusement un peu moins éclatante.
On peut dire qu’Edward Sharpe And The Magnetic Zeros s’est fait attendre avant de finalement entrer sur scène. Sans le vouloir, on comparait ce spectacle à leur performance d’Osheaga, mais toutes les circonstances faisaient que cette soirée n’avait rien à voir avec la précédente. Nul besoin d’avoir un décor excentrique puisque le band habillait la scène complètement. 10 musiciens… je ne crois jamais avoir vu autant de personnes sur la scène du Métropolis au même moment. Le tout était plus intime, mettant la musique au premier plan, à défaut de perdre un peu la voix d’Alex Ebert par moment.
La première interprétation; Hot Coals, tiré du nouvel opus. S’enchaîna 40 Day Dream (pour mon plus grand bonheur) et un crowd request pour la troisième chanson. Le choix du public s’est arrêté sur Life Is Hard, où Ebert sorti les paroles, admettant qu’il oubliait parfois les mots.
La soirée s’est voulu un échange constant entre la foule et le groupe, ce qui créait une certaine intimité dans un Métropolis à moitié plein. On sentait parfois qu’on s’introduisait dans une session de jam, qui créait curiosité et complicité. De nombreuses interactions avec la foule ont permis à certains spectateurs d’accompagner le groupe au mélodica, de partager leur histoire et de chanter certains couplets.
Par la suite, Up From Below et Better Days ont instantanément charmé le public, mais rien de pouvait battre l’interprétation de Home qui a littéralement fait vibrer la foule. Edward Sharpe And The Magnetic Zeros ont quittés la scène, sans aucun rappel, mais la foule semblait conquise, puis satisfaite.
Auteur: Laurie Goudreau
Photographe: Laura Boisvert
Demi Lovato + Nick Jonas @ Centre Bell (Montréal)
Les critiques sont partagées concernant la tournée Future Now, mettant en vedette Demi Lovato et Nick Jonas, qui a pris d’assaut le Centre Bell samedi le 22 juillet dernier. La formule de la tournée se voulait différente des spectacles qu’on connait. Ce n’était pas une première partie vs un show principal, mais plutôt un partage de la scène entre les deux artistes pop de 23 ans, la première partie étant réservée à Mike Posner (celui qui fait de la pillule à Ibiza).
C’est sans artifices, chorégraphes, pyrotechnie, licorne, name it, que la soirée s’est déroulé et c’était totalement prévu. «On veut montrer aux gens ce qu’on est capables de faire sans tous les artifices. Tout est à propos de la musique, à propos de nos voix», explique Demi Lovato, jointe par téléphone par le Journal de Montréal. Avec ce but en tête, on peut dire que le duo a atteint son objectif avec brio.
Au lieu de voir Lovato et Jonas ensemble comme on l’aurait imaginé, c’est plutôt tour à tour que les chanteurs prenaient place sur scène. C’est Nick Jonas qui ouvrait le bal avec Levels et a interprété des compositions de ses deux plus récents albums, dont Last Year Was Complicated paru en juin dernier. Après que Nick Jonas terminait avec Chains, les lumières se rallumaient quelques secondes plus tard sur Demi Lovato qui a débuté avec Confident.
Ses succès s’enchaînaient les uns après les autres, toujours avec autant d’intensité; Heart Attack, Neon Lights et Body Say. Avec une voix aussi impressionante, qui aurait cru que la chanteuse adresserait la foule du Centre Bell aussi timidement, voir nerveusement? Lovato lança un petit ‘Bonjour’ avant de s’adresser à la foule.
C’est après quelques chansons que Nick Jonas rejoignait enfin Demi Lovato sur scène. Tout d’abord au piano pour Stone Cold, en solo pour Chainsaw et un duo mémorable avec Lovato pour Close, à rendre la version avec Tove Lo presque banale. Les deux chanteurs se connaissent depuis 10 ans et ça parait; leur complicité est indéniable. Demi a terminé la soirée avec trois chansons clés; Skyscraper, Give Your Heart a Break, ainsi que Cool for the Summer. Pour un court moment on croyait encore qu’il y aurait un rappel mais en vain…
Malgré les critiques qui circulent, je dois avouer que j’ai bien apprécié la tournée Future Now. Les voix, tantôt puissante et mélodieuse de Lovato, tantôt charismatique et presque sensuelle de Jonas, habillaient littéralement la scène d’elles-mêmes, pas besoin d’artifices pour y arriver. D’après les presque 8000 fans sur place, je peux facilement dire que c’était on point (mes oreilles bourdonnent encore)!
Auteur: Laurie Goudreau
Photographe: Hao Yin
Red Hot Chili Peppers @ FEQ 2016 (Québec)
Il y a des files d’attente, puis il y a celle de Red Hot Chili Peppers. Selon Radio-Canada, il y a des campeurs qui attendent depuis 23h la veille, ainsi qu’une autre bande d’enthousiastes présents depuis 7h30! Et pour cause : la dernière fois qu’ils ont joué à Québec, c’était en 2006 au Colisée. Une décennie, deux albums, un hiatus plus tard et un nouveau guitariste, le groupe californien revient dans la Capitale pour aller brasser les Plaines, assisté d’un groupe de blues rock canadien bien spécial pour l’avant-première.
July Talk
Parions qu’on entendra plus souvent blues rock de ce groupe torontois : sur Youtube, plusieurs de leurs clips ayant chacun cumulé plus d’un million de visionnements. À Montréal, la station CHOM 97.7 diffuse régulièrement leur succès « Summer Dress ».
Au-delà des chiffres, le succès de July Talk vient entre autre de sa sonorité pesante : la basse est très présente, et la guitare a une tonalité un peu crue. Et que dire des chanteurs! Le guitariste Peter Dreimanis, intrigue la foule avec sa voix grave et rauque et son énergie sur scène. Puis, l’aventureuse chanteuse Leah Fay, avec sa douce voix, va charmer les festivaliers de plus près en marchant sur le rebord des clôtures.
En plus d’Osheaga, il est possible de revoir July Talk au Café Campus le 30 octobre et à l’Impérial Bell de Québec le 1er novembre.
Red Hot Chili Peppers
Si les gens de Québec ont attendu longtemps pour le retour des rockeurs californiens, ils n’ont certainement pas eu à patienter bien long pour une rafale de leurs plus grands succès : « Can’t Stop », « Snow » et « Scar Tissue »! Ils ont beau être âgés dans la cinquantaine, les Chili Peppers sont encore ados. Le chanteur interpelle les musiciens: “Is it you skoking all that weed in the back?” Et Will Ferrell[1] Chad Smith, le batteur, hoche la tête!
Cependant, tout n’est pas rock n’ roll chez les piments forts. À l’occasion, Anthony Kiedis, le chanteur, semble manquer de souffle et fausse à l’occasion : c’est particulièrement évident sur « Otherside ». Néanmoins, le public est bien indulgent : sur « Californication », les festivaliers répètent le refrain à un volume rivalisant le système de son. Par ailleurs, le groupe parsème dans la setlist quelques morceaux de leur nouvel album The Gateway, dont « Dark Necessities ».
Le rappel est un peu freestyle : consécutivement, il y a un solo de batterie, la guitare embarque aussi, et Flea, le bassiste, marche sur les mains avant d’entreprendre un court solo. Immédiatement après cette drôle de mise en scène, les Chili Peppers enchainent sur « All Around the World » et « Give it Away ».
La performance des Red Hot Chili Peppers sur les Plaines d’Abraham ne passera pas à l’histoire comme étant un des meilleurs spectacles du groupe. La sonorité n’était pas optimale, la voix de Kiedis faussait à l’occasion, puis il manque toujours un peu de chimie entre Josh Klinghoffer, le nouveau guitariste, et Flea. Ceci dit, même les fans purs et durs ont bien apprécié le show : cela augure donc bien pour les amateurs qui iront les voir au festival Osheaga le 29 juillet.
[1] À voir absolument, le drum-off entre Chad Smith et son sosie, Will Ferrell!
Auteur: Mathieu Bonin
Photographe: Thomas Mazerolles
Rammstein et Gojira @ FEQ 2016 (Québec)
Les spéculations allaient bon train au cours de la journée afin de déterminer si Rammstein allait attirer plus de monde que les Red Hot Chili Peppers. D’une part, on se souvient que le groupe allemand a attiré une des plus grandes foules enregistrées en 2010. D’une autre, leur nouveau contenu depuis est minime, et la file d’attente à l’entrée était moins longue que celle des rockeurs californiens. Malgré cette incertitude, la ruée vers la scène est massive. Le régisseur sonore ne manque vraiment pas d’ironie: lors de l’arrivée des premiers courreurs, il fait jouer “Walk” de Pantera! Dans tous les cas, record de présence ou non, le show de Rammstein est très attendu, et le choix de Gojira en première partie suggère que ça va brasser sur les Plaines!
Gojira
“QUÉBEEEEEECCCC!!!!” – Joseph Duplantier, meneur de Gojira.
Le groupe français, anciennement nommé Godzilla, se spécialise dans le métal extrême. Si Duplantier avait à poser une question rhétorique, ce serait sûrement: « Pourquoi chanter quand on peut hurler? ». Ainsi, sans préliminaire, les musiciens commencent à marteler « Toxic Garbage Island »; inutile de préciser que ça bûche! Toujours soucieux du bien-être de la foule, le chanteur s’enquiert ainsi : « Est-ce que vous êtes contents, là? ».
L’occasion est parfaite pour introduire des morceaux du nouvel album Magma : l’un à la suite de l’autre, on écoute « Stranded » et « Silvera ». Chose certaine, le rythme rapide de la batterie et la férocité des guitares et de la basse pompent la foule à point. Contrairement à Apocalyptica qui précédait Rammstein en 2010, il n’y a aucun point mort pendant la performance de Gojira : leur mandat d’introduction est accompli, donc!
Rammstein
Place au théâtre!
Après une attente d’une vingtaine de minute qui a sûrement rendu bien des amateurs un peu nerveux, un décompte de 60 secondes est affiché sur les écrans géants. Le compte à rebours expiré, le rideau noir tombe et une première salve de feux d’artifice est lancée alors que le groupe de métal industriel entame le tout nouveau morceau « Ramm4 », le tout parmi les cris des festivaliers. Certes, il s’agit d’une chanson conçue pour les festivals et consiste surtout en du name-dropping de plusieurs de leurs titres; cependant, l’entrée dramatique des musiciens et, surtout, le lancer du chapeau explosif du chanteur Till Lindemann confirment que les allemands en mettront plein la vue!
À défaut d’avoir bien des nouveautés à jouer, Rammstein exécute à la place une série de morceaux plus rares. « Reise Reise », « Hallelujah » et « Zerstören » résonnent ainsi pour la première fois au Canada, et comblent bien des admirateurs plus exigeants. L’absence de nouvel album à promouvoir permet également à la troupe de revisiter les classiques de l’album Mutter tels que « Mein Hertz Brennt » « Links 2 3 4 » et « Ich Will ». Les effets pyrotechniques sont trop nombreux pour tous les énumérer; dans tous les cas, ils sont parfaitement synchronisés et émerveillent même les plus blasés du métal. Rassurez-vous : les allemands ne passent pas outre leurs méga-succès « Feuer Frei » et « Du Hast » : ce serait la révolte, autrement!
Le rappel (si on peut le qualifier ainsi) est particulièrement bien garni, tant au plus musical que visuel. Les jets de flammes sont nombreux sur « Sonne »; des confettis bleus, blancs et rouge sont projetés pendant « Amerika »; puis, lors de la finale avec « Engel », Lindemann enfile des ailes d’ange qui projettent du feu aux extrémités. Pour résumer avec un onomatopée : WOW!
Devant les acclamations soutenues du public, Lindemann ne peut s’empêcher de déclarer : « Québec, que je t’aime. Merci, merci beaucoup! ». Finalement, sur une mélodie de piano qui joue « Ohne Dich », le guitariste Richard Kruspe descend de la scène et va donner la main à des fans sur le parterre : rares sont les artistes aussi connus qui témoignent une telle reconnaissance envers leurs fans!
Fin
En sortant des Plaines, le débat s’est métamorphosé à savoir si le concert de Rammstein de 2016 était mieux que celui de 2010. D’une part, la liste des chansons est plus diversifiée et se concentre moins sur l’album Liebe Ist Für Alle Da; d’une autre, certaines chorégraphies sont très similaires au spectacle d’il y a 6 ans. Ceci dit, de tels arrangements sont très complexes et coûteux à réaliser. Et puis, qui se plaindrait de revoir la mise en scène de la baignoire en feu lors de « Ich Tu Dir Weh », le tapis roulant de « Du Riechst So Gut » ou les lancers de roquettes de « Du Hast »?
En somme, le consensus parmi les critiques, les fans finis et les néophytes est que le spectacle de Rammstein est grandiose, théâtral, spectaculaire, et pour reprendre un terme employé par 100% de la population présente, « malade ». Parions que leur prochain spectacle au Québec, qu’il soit dans un mois ou cinq ans, attirera une foule tout aussi énorme!
Auteur: Mathieu Bonin
Photographe: Thomas Mazerolles
Kaskade + Adventure Club + Madeon @ FEQ 2016 (Québec)
C’est dans une chaleur comparable au bûcher de Burning Man que l’ElectroFEQ 2016 débute. Dès 17h30, les festivaliers s’amassent vers l’avant-scène pour avoir une place de choix pour prendre part à la grande fête de musique électronique de Festival. Avant les têtes d’affiche, les organisateurs ont déniché quelques artistes moins connus.
On passera sous silence Lucky Rose et Vanic; tant qu’à dire des vacheries sur ces DJs d’EDM à saveur très commerciale… Par contre, ce n’est pas au-dessus de moi pour critiquer sévèrement le manque de professionnalisme du duo AlunaGeorge, qui non seulement est arrivé 27 minutes en retard, mais a performé pendant seulement 22 minutes! Au moins, la prestation live de la chanteuse Aluna Francis et du claviériste George Reid est intéressante : une voix chaude de rhythm & blues avec des mélodies de synthétiseur, c’est loin d’être vilain.
Madeon
Le jeune français n’a rien à cacher : ses deux surfaces de contrôle Launchpad et son mixer orientés vers le public prouvent hors de tout doute qu’il s’agit bien d’une performance en direct. En effet, c’est assez impressionnant de voir Hugo Leclercq, de son vrai nom, manipuler, en plus les instruments précédemment mentionnés, un clavier et deux laptops : un véritable chef d’orchestre, à petite échelle! Ses productions ne sont pas piquées des vers non plus. Son électro-house est divertissant et vif est particulièrement remarquable sur le succès « Technicolor ». De surcroît, le jeune français a même impressionné Ian Bussières, un métalleux notoire!
Adventure Club
Pour résumer Adventure Club succinctement: du « brostep » douteux que votre ami a trouvé quelque part sur SoundCloud. C’est l’équivalenent du fast-food pour les oreilles : certains vont apprécier, mais ceux qui recherchent quelque chose de plus raffiné vont trouver le tout indigeste. En plus, c’est un DJ set : pour s’occuper, Christian Srigley et Leighton James vont donc sautiller sur scène et jouer au MC à l’occasion. On a hâte au suivant…
Kaskade
Le DJ américain débute promptement avec « Atmosphere ». Immédiatement, on se doute que le set sera composé surtout de stadium house et accompagné d’effets visuels clinquants : lasers, jets de fumée… Bien que non dépourvues de mélodies, les productions de Kaskade manquent un peu d’âme et d’imagination; elles sont d’abord conçues pour plaire à tout le monde. Ainsi, les fêtards du ElectroFEQ vont danser et crier sur des morceaux comme « Last Chance », « Fakin’ It » et « We Don’t Stop ». Pour l’émerveillement, ça sera pour une prochaine fois. Finalement, pour accompagner le dernier morceau « Eyes », quoi de mieux que des feux d’artifice! Sans surprise, cette finale était écrite dans le ciel (!). Malheureusement, Kaskade n’a pas joué son nouveau morceau collaboratif avec Deadmau5. Pas grave, on peut l’écouter ici.
Un petit mot sur les DROGUES dans les festivals :
J’ai une théorie un peu simpliste qui explique pourquoi, encore une fois cette année, il y avait constamment des jeunes qui étaient traînés en dehors de la scène suite à un malaise quelconque. Dans un show d’EDM, les jeunes vont fêter, peu importe qui vont être DJs. Ainsi, ils vont porter peu attention à la musique, car leur but est d’être FUCKED UP, que ce soit avec de l’alcool ou d’autres substances. Une solution possible pour réduire la consommation illicite est que le festival devrait inviter des artistes de musique électroniques TALENTUEUX : lorsque la musique est spéciale, on est captivé par les sons qui nous entourent et on fait attention aux agissements de l’Artiste. Voici quelques exemples concerts qui supportent mon hypothèse : la tournée acoustique d’Above & Beyond; les partys d’Anjunadeep; Igloofest; même les soirées Funk Connection dans le sous-sol du Cercle! Pour faire une comparaison louche, c’est comme la bière de microbrasserie : on est moins tenté de se saouler avec, contrairement à de la bière légère! En somme : la qualité musicale avant la popularité.
Auteur : Mathieu Bonin
Photos (C) FEQ
Cryptopsy + Hatebreed @ FEQ 2016 (Québec)
« J’aime Selena Gomez », dixit aucun métalleux. À ceux qui préfère l’agressivité à l’artificiel, le Festival d’Été de Québec a réservé aux amateurs de métal une soirée sans compromis à l’Impérial Bell. Ça risque de hurler dans cette soirée qui passera du death métal technique au ska, tout en passant par le hardcore.
Cryptopsy
« CONFIRMED BRUTAL. »
-Captain obvious.
Ça n’a pas pris longtemps : dès les premières notes, un mosh pit se forme, et les cheveux longs commencent à tourner. Matt Mcgachy, le chanteur, depuis 2008, en rajoute : « LET’S GO, ON BOUGE, TABARNAK! » Death métal oblige, on est en droit à du chant guttural. Les paroles sont incompréhensibles : à ce stade-ci, on l’apprécie plus pour le son brut et la technique. Sinon, Flo Mounier, le batteur, est un spectacle en lui-même. Sa cadence de frappe est tout à fait hallucinante : pour jauger l’étendue de son talent, il est impératif de voir son tutoriel sur les blast beats : prodigieux! Du début à la fin, Crypstopsy performeront leur morceaux avec une rigueur absolue, pour le plus grand plaisir des fans.
Hatebreed
Alors que Cryptopsy est brutal, Hatebreed est carrément VIOLENT. Le groupe hardcore américain débute avec « Destroy Everything »; évidemment, ça devient très brusque dans l’audience, et rapidement, les « hardcore dancers » balancent leurs bras de manière incontrôlée. Dans certains cas, ils se battent littéralement, et les agents de sécurité doivent sortir ces pugilistes amateurs. Étonnant? Pas vraiment; ça arrive plutôt souvent dans des shows de hardcore. Remarquez, il y a un certain plaisir malin à voir les hardcore dancers se tapocher entre eux : aucune pitié pour ces crétins irrespectueux de la foule! D’ailleurs, le chanteur de Hatebreed, Jamey Jasta, affectionne particulièrement des circle pits : à plusieurs reprises, il en commande aux fans, et ceux si sont très enjoués de s’exécuter! Et tant qu’à continuer dans la logique hardcore, un DEUXIÈME circle pit se forme!
Le spectacle ne se limite pas à des cris violents et à une guitare qui bûche. Jamey Jasta est réellement capable de chanter, tel qu’entendu sur « Something Off » : oui, avec une voix! Définitivement, Hatebreed est un groupe qui dégage énormément d’énergie et de décibels : même le plancher de la mezzanine en vibre!
Il revient à The Planet Smashers de terminer la soirée en beauté à l’Impérial. Devant une salle presqu’aussi comble, le groupe de musique ska montréalais, accompagné de musiciens jouant de la trompette et du saxophone, réussissent à prolonger la fête bien passé minuit. Curieusement, il y a encore un mosh-pit. Heureusement, celui-ci est bien moins intense que ceux des shows de Cryptopsy, et surtout, de Hatebreed! C’est donc une fin où règne une ambiance joviale et dynamique.
Auteur: Mathieu Bonin Salvo
Photos (C) FEQ