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22 Septembre 2011 – Arcade Fire a électrisé la Place des Arts hier soir devant près de 100 000 spectateurs, qui avaient afflué des quatre coins de la métropole montréalaise acclamer les enfants prodiges rentrés au bercail.

C’est que 2011 aura été l’année de la consécration pour le band montréalais : des ventes au plus haut des charts dans le monde entier, des honneurs comme s’il en pleuvait dont un Grammy « album de l’année »…une fierté nationale, presque un élément de cohésion entre un Canada français et anglophone qui se regarde bien souvent en chien de faïence. C’est dire si ce concert symbole, ce geste de remerciement au public montréalais pour son soutien infatigable, était important. Quelques inconditionnels mais également des familles, simplement pressentant que quelque chose de mémorable était sur le point de se produire, ont commencé à s’amasser plusieurs heures en avance, avec les poussettes, les fauteuils dépliables (rapidement repliés sous la pression de la foule bien évidemment…quelle idée!!), les pique-niques préparés avec soin, les bières à la main. En première partie?

Kid Koala et Karkwa. Le premier, seul sur scène avec ses platines et son déguisement…de koala bien évidemment, a plongé la Place des Arts dans une vibe énergique, mixant vieilles chansons et beats hip hop. Absolument rafraîchissant. Avec même un moment hors du temps, poétique et un brin vintage lorsque les premières notes de Moonriver ont retenti…la voix douce et mélodieuse d’Audrey Hepburn, diffusée à pleines enceintes, avait quelque chose de magique et d’intemporel (bien que le remix en soi n’ait pas été d’une grande originalité admettons-le). Karkwa a enchaîné avec un show qu’on aurait peut-être souhaité plus entraînant mais qui a agi comme une excellente introduction rock aux idoles tant attendus!

21h. La scène prend des allures de music hall. Arcade Fire fait irruption. Explosion générale. Ready to start…Le concert est lancé. La foule s’enflamme! Un jeu de vidéos habille la scène, couchers de soleil, palmiers sentant bon les vacances, films muets en noir et blanc s’enchaînent avec humour. Le show est beau et à la hauteur des attentes. Il se poursuit d’ailleurs dans une ambiance survoltée, sur un mélange de chansons extraites des trois derniers albums du groupe. Avec quelques grands moments dont No cars go et The Suburbs…des titres si faciles à fredonner que la foule entière s’y donne à cœur joie. On pourrait presque éteindre les micros, la Place des Arts a pris le relais. Moment rare. Témoin d’un grand moment de musique et d’entertainment. C’est que le band, s’écoute très bien sur scène, leur énergie est contagieuse, de même que leur générosité et leur brin de folie. La foule est incroyable, jeunes et plus âgés se pressent jusque dans les rues adjacentes, sur la pointe des pieds, regards tentant de percevoir la scène à travers les grillages alentours, d’autres dansant en pleine rue, montant sur les voitures et se faisant rabrouer par la police.

Arcade Fire a littéralement mis le feu à cette ville qu’ils aiment tant et qui le leur rend bien. Alors qu’importe si les échanges avec le public ont été si fragiles et hésitants. Les Arcadiens sont de véritables showmen, à découvrir encore et encore. Inlassablement!

Auteur : Sarah Meublat

Crédit Photos : Arcade Fire

Pour en savoir plus : Arcade Fire