Amon-Amarth-Deciever-of-the-GodsLe groupe suédois Amon Amarth nous présente leur neuvième album, Deciever Of The Gods (Metal Blade, 25 juin 2013) En vingt ans de carrière, le groupe de melodic death metal a habitué son public à un son et des riffs particuliers, au point où on peut reconnaître leur musique dès les premières notes. Si leur son a changé depuis leur première démo, l’évolution musicale du groupe s’est fait à un rythme aussi lent que régulier. C’est donc en s’attendant à écouter le petit frère de l’excellent Twilight of the Thunder God (2008) et du moins excellent Surtur Rising (2011) que nos deux reviewers se sont lancés dans Deceiver of the Gods.

En ouvrant sur Deceiver of the Gods, on se retrouve avec un drôle d’animal entre les mains. La pièce ouvre sur une mélodie épiquement fromagée, le créneau typique d’Amon Amarth, et change soudainement de direction pour adopter du riffing à la sauce melodeath bien standard, sans la touche over the top épique à laquelle le groupe nous avait traditionnellement habitué. Ce type de riffing, qui rappelle des groupes comme At The Gates ou le vieux Dark Tranquility, se révèle d’ailleurs être le talon d’Achille de l’album. Le refrain, autant que la mélodie d’ouverture, crient « Amon Amarth »mais les riffs, quant à eux, sonnent comme les 50 000 riffs composés par n’importe quel groupe de melodeath depuis les 15 dernières années. Compte tenu qu’Amon Amarth ouvrent d’habitude leurs albums avec des gigantesques coups de poings dans la face, Deceiver of the Gods s’avère un peu décevante.

Certaines pièces de l’album sont, cependant, particulièrement agréables : Father of the Wolf, avec ses influences à la Manowar à peine voilées. Under Siege, avec ses riffs capables de faire tomber des pans de murs complets. Hel, plus lente, qui intègre un chant clean (une première en vingt ans). L’ajout du chanteur Messiah Marcolin (ex-Candlemass) à cette chanson apporte des saveurs différentes mais qui s’intègrent surprenamment bien dans le son d‘Amon Amarth. Il s’agit probablement de la pièce la plus mémorable de l’album, même si d’autres titres comme Coming of the Tide sonnent davantage comme le reste du matériel du groupe. Warriors of The North, quant à elle, propose exactement ce à quoi on s’attend du groupe : des riffs mémorables, un chant accrocheur et des mélodies qui font pousser le poil. Et ce pendant 8 minutes.

Il s’agit d’un album qui s’apprécie davantage à la seconde écoute. Moins catchy, un peu moins viking que leurs précédents efforts, il démontre des influences beaucoup plus marquées de melodeath, sans que cela améliore le produit final. Néanmoins, comme la pièce Hel le démontre, l’expérimentation sonore chez Amon Amarth peut donner des résultats glorieusement surprenants.

Deceiver of the Gods ne passera pas à l’histoire comme un des grands classiques d’Amon Amarth. Certaines pièces sur l’album, néanmoins, se méritent amplement une place dans les listes de lecture comprenant les meilleures pistes du groupe. Il est cependant dommage que l’album soit inégal en terme de qualité musicale.

httpv://youtu.be/5Z3spJ_z3Es

Cote : 7,5/10 ( Bon – Un voyage en drakkar avec le vent dans les cheveux… mais un soir de tempête)

Auteurs : Phil Mandeville & Alex Luca