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Oshea-what? «O she ha ga»  est la phrase qu’auraient dit les Indiens aux colons européens alors que ceux-ci tentaient d’obtenir (par les moyens du bord) des informations à propos des rapides du canal Lachine. Tout content de savoir qu’ils étaient à Osheaga, Jacques-Cartier pis sa crew étaient loin de se douter qu’en fait Osheaga voulait dire: hommes aux mains qui tremble (je ne sais pas si j’aurais été meilleur pour mimer des rapides). On raconte ainsi que ce fut la première partie de charade jouée de l’histoire. Évidemment, la traduction de ce mot n’est pas claire (à peu près autant que l’eau du canal Lachine), il y a donc plusieurs versions de cette histoire. Comme je suis chimiste et pas historienne, je vous raconte seulement ma préférée(#alwayscheckyourfact).

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Spoiler alert : Osheaga est maintenant un festival de grande envergure qui peut se vanter d’avoir des artistes de renoms mondiaux qui attirent plus de 130 000 festivaliers chaque année. À Osheaga en plus d’avoir un très bon lineup, ils mettent beaucoup d’effort sur le site: la décoration est magnifique, il y a beaucoup de sécurité et c’est toujours super propre (tous les joueurs de Roller Coaster Tycoon connaissent l’importance de mettre plein de p’tits concierges). En contrepartie, une chose que j’aurais tendance à leur reprocher, c’est le côté très commercial qui fait tendre l’expérience Osheaga bien souvent vers le paraître plutôt que l’être. Personnellement, ce qui me fait acheter des billet pour des gros festivals tel qu’Osheaga, c’est bien évidemment les headliners (#guilty). Même si je sais très bien que c’est les moments que j’apprécie le moins dans un festival (#mavieestunecontradiction). Je m’explique, durant les headliners : il fait frette, tu ne vois rien, t’es pogné à côté d’une hyperactive qui n’arrête pas de sauter pour danser/voir/se réchauffer et qui de surcroît chante mal en tabarnak (lol, that’s me right here, en train de ruiner le show de tout le monde). Tandis que les shows d’artistes moins connus sur les petites scènes durant l’après-midi, c’est juste du win! Il fait soleil, il y a de la place et tu es à la découverte d’un nouvel univers musical. Laissez-moi donc vous raconter mon périple osheagien…

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Crédit: Tim Snow / Collaboration spéciale

Jack Garratt

Jack Garratt a finement amorcé ma seconde édition d’Osheaga. Probablement que cet honneur ne le ferait pas sourciller, mais je ne lui en tiendrais pas rigueur puisque jusqu’à la mise en ligne de cet article, j’étais convaincue que j’avais été voir Frances (j’trouvais que c’était un drôle de nom pour un gros barbus, but y’know… artists…). En arrivant sur le site, sans même regarder l’horaire je me suis dirigée vers la scène de la vallée, car c’est à cet endroit qu’un an auparavant j’avais découvert Glass Animals. Je me félicite de ce bon réflexe, parce qu’il faut dire que le p’tit jack m’a surprise sur un pas pire temps. Pendant au moins deux chansons, j’étais sûre que j’écoutais un band, mais en réalité il était seul sur scène! Il chantait tout en faisant d’une main, un beat sur son drum et de l’autre un mix son ordi. Évidemment en tant que non-musicienne et level 1 en multi-tasking, c’est le genre de chose qui m’impressionne beaucoup. Toutefois, je trouve qu’il manquait de présence sur scène. Je ne sais pas si c’est dû au manque d’expérience ou bien dû au fait qu’il faisait trois trucs en même temps ou encore qu’il occupait à lui seul une scène pouvant accueillir un orchestre. De plus, il joue aussi de la guitare et du keyboard (pas tout en même temps quand même, il y a des limites au multitasking). Dit vite comme ça, on croirait peut-être à une salade de fruits cacophonique, mais c’est de la musique super chill style R&B. D’ailleurs, vous le connaissez peut-être, j’ai eu ouïe dire que sa chanson Worry passait à la radio.

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Crédit: Eva Blue / Collaboration spéciale

HI-LO

J’ai été voir HI-LO par erreur. Maintenant que j’y pense je ne sais pas même pas avec quel artiste, chanson ou chose j’ai pu le confondre, mais j’étais vraiment sûre que je le connaissais et que je tripais dessus (#vied’unefillemélangée). La première chanson Renagade Mastah a bien mis le ton à la fête pour le reste du show. C’était toute qu’une expérience de danser dans une rave d’électro avec une canne (parce que je me suis foulé la cheville la veille dans un party #yougetwhatyoudeserve). Outre le style de matriarche qu’elle me donnait, elle me permettait de faire des moves assez originaux (traduction: j’avais sûrement l’air d’une grand-mère prise de convulsions). De plus, HI-LO a fait un bon remix de la tune Sexy Back de notre Justin Timberlake national. Je dirais que c’était un move assez risqué parce que Sexy Back c’est presque religieux, mais ça s’est avéré être payant. Bref, HI-LO fut ma plus belle surprise du festival, et ce à mon plus grand étonnement parce que je ne suis pas la number one fan d’électro.

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Silversun Pickups

Silversun Pickups est une formation de quatre musiciens originaires de la Californie évoluant ensemble depuis 2000. Cet hiver, le groupe d’Indie rock surtout connu pour leur chanson Lazy Eye, jouait en première partie de Cage The Elephant (que j’adooooore). Il ne m’en fallait pas plus pour que j’attende avec impatience les protégés de mon groupe idyllique. Ils ont commencé le spectacle avec leur très quelconque chanson Nightlight. Parce que c’est trop facile de juger un artiste avec une seule chanson, je reste pour savoir ce qu’ils nous réservent pour la suite. Ils jouent Well Thought Out Twinkles, Friendly Fires, Circadian Rhythm (Last Dance), etc… Pendant que je suis bored to death devant ce groupe aussi plate à regarder qu’à écouter, je ne peux m’empêcher de penser à ce cher Jon Lajoie. Je suis sûre que les adeptes de ce chanteur/humoriste satirique comprennent tout de suite ma référence à la chanson Radio Friendly Song, qui commence avec les paroles: «It starts soft like a thousand other songs that you’ve heard before, Except in this one they do a little du-du-du-du-DU-dum-du-du». Bref, je les trouve boring et peu originaux, jusqu’à ce qu’ils jouent Panic Switch. Leur tentative de faire une chanson dirty avec un refrain pseudo-épique est pathétique. Peut-être que je suis dure avec eux, mais j’avais des attentes et ils n’ont pas été à la hauteur. Je regrette d’avoir perdu de mon précieux temps à Osheaga à les écouter.

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Crédit: Pat Beaudry / Collaboration spéciale

Cypress Hill

Je ne suis vraiment pas une fan de la musique de Cypress Hill. Même que la seule chanson que je connais d’eux est Jump. Mais tout cela n’a aucune importance puisque ces deux pionniers du Hip-Hop (autoproclamés) donnent un show super cool.  Ils portent des t-shirts à leur propre effigie (je suis pas mal sûre que c’est l’équivalent de liker sont propre statut dans le monde musical), fument sur scène et chantent JUMP! JUMP! JUMP! dans touuuutes leurs tunes (c’est pour ça que c’est la seule chanson importante à connaître).

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Half Moon Run

C’est sur une scène principale et dans une case horaire de choix que le band montréalais s’est donné en spectacle pour le peuple osheagien le vendredi soir. C’est la seconde fois en une semaine (et à vie, lol) que je vois Half Moon Run en show. Je me suis, encore une fois, laissée envoûter par les douces notes de la voix d’Orlando Bloom de Devon Portielje (est-ce que je suis la seule à trouver la ressemblance frappante?). D’ailleurs, si vous avez déjà vu HMR, vous avez assurément remarqué les mimiques sensuelles presque théâtrales d’Orlando (surtout si vous êtes une fille). C’est tellement exagéré, je ne peux pas croire que les autres membres du groupe ne rient pas de lui! Je n’en démens pas moins qu’elles sont très efficaces sur moi (marry me Devonnnnn). Le groupe d’indie rock qui n’a décidément plus besoin de présentation a ouvert le spectacle avec la chanson Turn Your Love. Évidemment ils ont joué leur succès Call me in the Afternoon et She Wants To Know. Pour finalement terminer en beauté avec la chanson entre autres en vedette dans la bande, annonce d’Assasin’s Creed IV: Full Circle.

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Red Hot Chili Peppers

YESSSSS! J’ai enfin vu Red Hot Chili Peppers! C’était LE band au top de ma bucket list de band à voir, et ce depuis l’existence de ladite liste (donc au moins 50 ans). C’était une expérience inespérée que de voir ces monuments du rock performé! Ils étaient de passage au festival dans le cadre de leur tournée The Getaway World Tour mettant en vedette leur nouvel album du même nom :The Getaway (si un album s’appelle The Getaway world tour, est-ce que la tournée s’appelle The Getaway World Tour World Tour?). D’ailleurs ce n’est pas sans peine que je me suis retenue d’écouter cet album pendant des mois question de pouvoir le découvrir en live. Et quelle surprise! Personnellement, j’avais moins aimé leur dernier album I’m With You, donc je trouve que c’est un beau retour en force du groupe. J’ai particulièrement aimé la chanson Goodbye Angels qu’ils ont jouée en rappel. Par ailleurs, ils ont joué plusieurs incontournables tels que : Can’t Stop, Under The Bridge, Snow (Hey oh) et Give it Away. Je qualifierais la setlist comme «de feu» avec une seule ombre au tableau: ils n’ont pas joué Suck My Kiss (ma chanson préférée). Je pense que je vais m’en remettre though.

De plus, j’ai été surprise de voir sept musiciens sur scène. Je ne savais pas que le band au nom pimenté avait des membres invités pour leur tournée. C’est un bel ajout; ça apporte de la diversité musicale. En plus aucune chance de se faire voler la vedette par le pianiste aux pantalons rouges. J’appelle ça un win-win.

Fut un temps, je ne connaissais pas RHCP et si je me souviens bien, c’est leur style de bass qui m’a accrochée. OK j’ai menti, en vrai c’est le clip Californication qui m’a accrochée parce que les gars sont dans un jeu vidéo (à 12ans il ne t’en faut pas plus). Toutefois, cela n’invalide pas le fait que Flea est un bassiste incroyable. D’ailleurs, il nous l’a bien prouvé dans un duo enflammé avec le guitariste Josh Klinghoffer dans la chanson The Getaway. À ce jour je ne suis pas encore certaine si Flea est un bassiste, un mime fou ou bien une licorne. Peu importe l’étiquette qu’on lui donne, ses mimiques et galipettes font de lui la meilleure bête de scène qu’il m’ait été donné de voir!

Bref, c’est en force que le band emblématique de la Californie lance son album The Getaway! J’avais des attentes très élevées envers eux (on parle quand même du number one de ma bucket list) et Red Hot Chili Peppers a sans contre dit donné un show à la hauteur de sa réputation.

Auteure: Laura Paradis

Photographe: Laura Boisvert