Lorsque je reçois des albums en promo je me fais toujours un mot d’ordre d’écouter tous les titres qui se classent dans la catégorie Black Metal. Pour la plupart du temps, on a droit à des clones ou à des albums frôlant la médiocrité. Alors le travail acharné qu’est de départager le bon grain de l’ivraie est un labeur qui requiert une grande patience. Le projet solo londonien qu’est Kassad, fera paraître son premier effort après avoir pondu un EP en 2016.

La meilleure comparaison pour Kassad serait le Black Metal du groupe Norvégien Gorgoroth à l’époque de Antichrist, Pentagram et Under The Sign of Hell. C’est à dire des blast beats simples avec une texture musicale assourdie et des vocaux criards rappelant Burzum et à la fois Thomas Kronenes alias Pest. Les cinq premières pièces de l’album sont dignes d’un Black Metal cru issu de la seconde vague du genre. Tandis que Faces Turn Away et Drifting sont des moments intéressants mais diamétralement opposés au reste de l’album surtout avec le morceau qui conclue l’album, Drifting. Ce changement de cap drastique me laisse pantois et en plus d’être beaucoup trop long la pièce ne semble faire office que de remplissage. Les compositions sont déjà assez variées, quoique certaines un peu longues pour leur propos, il n’était pas requis d’apporter un effet New Age au Black Metal urbain de Kassad.

Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié l’interprétation contemporaine de la seconde vague et les pièces comme Pariah et Madness décoiffent. Tandis que Void est un passage plus posé et ambiant. La pièce d’ouverture, Shame donne le ton de l’album et semble faire effet d’avant-goût et annonciateur de l’agression promise avec quelques moments plus atmosphériques.

Finalement, ce premier opus démontre une énergie intéressante et un angle plus urbain et contemporain du Black Metal sans tomber dans le post-Black Metal. Une épuration plus soignée de l’album et un souci plus grand de l’écart entre les fréquences basses et hautes au moment de la production seraient bénéfiques à la musique de Kassad. Malgré tout, on se démarque de la masse de quelques poils significatifs.

Note: 7 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Hypnotic Dirge Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 6 juillet 2017

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Auteur : Michaël Parent