YOB @ La Dynamo (Toulouse)
6 octobre 2014 – Après le concert de Conan qui a eu lieu le 2 octobre, Noiser nous a concocté une deuxième fournée à base de doom metal. Les groupes présents ce soir nous viennent tout droit des Etats-Unis, il s’agit de Yob en tête d’affiche et Pallbearer en première partie. Les gens arriveront doucement mais sûrement, il faudra attendre environ 21h00 pour que le show démarre.
Pallbearer investi donc le plancher de la Dynamo et nous plonge directement dans une ambiance sombre et mélancolique. Le groupe réuni depuis 2008, a démarré avec un excellent premier album Sorrow and Extinction, sorti en 2012. Cette année les américains ont donné naissance à un second opus : Foundations of Burden, plus abouti que le précédent. Lorsque l’on écoute Pallbearer, on ressent une certaine fragilité, notamment grâce à la sublime voix de Brett Campbell et le son impeccable de sa Fender. Devin Holt, et son allure de thrasheux, à la guitare et Joseph D.Rowland à la basse nous inondent de la lourdeur propre au doom, accompagnés par Mark Lerily à la batterie. Le set durera pas loin de 40 minutes, on peut louanger la qualité de leur musique et leur capacité à jouer des morceaux longs d’une dizaine de minutes chacun comme The Ghost I Used To Be. Un très beau moment, alliant noirceur, délicatesse et pesanteur.
Une petite pause et un changement de configuration plus tard, et c’est Yob, référence absolue du genre, qui prend possession de la scène. Je ne suis pas très expérimentée en matière de doom metal mais je connaissais quelques morceaux du groupe ainsi que leur très bonne réputation en live.
Pour ceux qui, comme moi ne connaissent pas trop le doom : le style a été influencé par des titres tels que Into the Void ou encore Electric Funeral de Black Sabbath. Caractérisé par des tempos lents, les guitares et basses produisent des sons graves, lourds, épais. Les paroles quant à elles évoquent souvent des idées noires, le désespoir et la mélancolie.
Yob à été fondé en 1996 par Mike Scheidt qui assurent aujourd’hui encore le rôle de leader vocaliste et guitariste, il est actuellement accompagnée d’Aaron Rieseberg à la basse et du batteur Travis Foster . Un septième album a vu le jour en 2014: Clearing The Path To Ascend. Ce soir les oreganais sont en forme et vont nous envoyer du gros son. Les pédales de distorsion sont de sortie, ce qui permet à Mike et Aaron de varier les sonorités, de passer du gras au mélodique et c’est cela qui amène toute la magie à leur musique. Le frontman, souvent comparé à un gros nounours tatoué, impressionne tant par son charisme que par ses prouesses vocales et la maîtrise de sa guitare. J’aime vraiment voir ce genre de spectacle, lorsque les musiciens font corps avec leurs instruments et je ne suis pas la seule car le public acclame le trio. Le bassiste, calme de prime abord nous offrira une valse endiablée avec sa quatre cordes, sautant sur ses pédales de disto et faisant virevolter sa chevelure blonde. Seul Travis reste calme derrière ses futs battant le rythme, tantôt lent tantôt groovy. Le show nous permet également de constater que les nouveaux titres comme In your Blood passent vraiment très bien sur scène. Le groupe termine son set par la sublime Adrift The Ocean, une envolée celeste, planante à souhait. Les spectateurs sont ravis et le font savoir par de nombreux cris et de chaleureux applaudissements et les trois acolytes repartent le sourire aux lèvres après avoir serré quelques mains.
Environ 150 personnes étaient présentes ce soir pour admirer ce show magique et en prendre plein les oreilles. Le son était très fort, parfois un peu dérangeant mais c’est aussi ça le doom, ça doit faire trembler les murs et vibrer les corps. Merci à Noiser pour avoir, une fois de plus, organisé un concert d’une grande qualité. Yob est une petite merveille à découvrir en live, si vous aimez partir à la dérive vous aussi ! Les deux groupes étaient également très accessibles et communicants tout au long de la soirée, un vrai moment de partage fort agréable.
Auteur et crédit photo: Fanny Dudognon