img_9579

Le Métropolis accueillait ce soir, dans le cadre du festival Montréal en Lumière, l’auteur-compositeur-interprète français Yann Tiersen.

Oeuvrant dans un registre classico-électrique en mélangeant astucieusement les envolées instrumentales et expérimentales avec un soupçon de punk énervé, Yann Tiersen réussit parfaitement à déstabiliser un public.

Souvent à contre-jour ou dans une pénombre violette douteuse, Yann Tiersen et ses copains semblent enfermés dans une bulle artistique que, malheureusement, les fans ne parviendront pas à percer. Dommage, car le talent de la bande est indéniable. Toutefois, ce cruel manque de partage et d’échange avec l’audience fait de cette performance instrumentale époustouflante une performance pouvant manquer légèrement de volume et de relief. La musique est puissante et il est impossible, à l’écoute, de ne pas sentir sa peau se décoller des os et les frissons voyager d’un bras à l’autre.

Il semble que ce spectacle a été conçu pour ceux qui sont capables de profiter d’envolées instrumentales sans véritablement avoir une interaction avec les artistes. On peut naturellement pardonner à Yann son attitude qui s’apparente en tout point à une grande timidité. Mais quand un public montréalais hurle «vive la Bretagne», mon petit Yann, quel intérêt à répondre en anglais?! En effet, le petit français semble être conquis par le nouveau monde, et, malheureusement, adressera la plupart de ses remerciements au public montréalais...en anglais. On notera aussi certains de ces titres dont le petit «fuck me» issu de son dernier poussin: Dust Lane. L’accent français donne à cette petite interjection pleine de poésie un charme indéniable. En attendant, il aurait été apprécié que monsieur Tiersen ose se servir un peu plus de sa langue natale face à un public qui n’en demande pas moins.

Somme toute, un spectacle de Yann Tiersen est une expérience curieuse et intéressante pour ceux qui, comme moi, n’en ont pas l’habitude. La musique y est belle, mais c’est un courant électrique qui semble un peu à sens unique.

Auteur: Lauren Gouilloud

Pour en savoir plus: Yann Tiersen