Woodkid, producteur musical français (en plus de ses autres titres d’activités qu’il a à sa ceinture) était de retour ce mardi dans la ville aux milles clochers au MTelus pour pouvoir présenter les pièces de son plus récent album, S16. Après plusieurs reports des suites de la pandémie, Yoann Lemoine de son nom de naissance était attendu de pied ferme par ses fans montréalais.

En effet, la salle du MTelus était pleine à craquer, et l’ambiance était fébrile. Les spectateurs étaient à épaule à épaule, et beaucoup de racoins de la pièce étaient bondés, même si en temps normal, ils sont évités puisqu’ils n’offrent pas une bonne vue de la scène. Pour ma part, j’étais aussi excitée que la foule pour ce spectacle, puisque la dernière fois que l’artiste était en ville remonte à 2018. Pour ma part, la première fois que j’ai pu voir Woodkid était la jeune moi de 2012 à Osheaga, un an avant la sortie de son premier album, The Golden Age. Cette édition du festival était parmi une des meilleurs auquel j’ai pu assister, et le souvenir du passage de Woodkid au festival, qui nous a fait danser moi et mes amis sous la grosse pluie battante, nu pied, restera parmi mes souvenirs de mes spectacles les plus marquants pour moi.

Nous avons eu droit en première partie Awir Leon, un jeune chanteur et producteur de musique indie-électronique qui se rapprochait beaucoup au style de l’artiste principal. Au départ de sa prestation, les gens n’ont que peu porté attention et continuaient de parler jusqu’à ce que Awir Leon, habillé tout de blanc avec un chapeau style « bucket hat », commence à danser un style de danse se rapprochant le hiphop, son entrain nourrit par les applaudissements de la foule. Il aura certainement gagné des admirateurs ce soir, incluant moi-même. À la fin de ses morceaux, l’ambiance était au paroxysme.

Le spectacle commence un peu en retard, mais quand même en force avec deux violonistes, un violoncelliste, un tromboniste et un saxophoniste, un percussionniste, un claviériste et un batteur qui nous introduisent à l’univers musical de Woodkid par une introduction qui fait vibrer autant la salle, l’air que les cœurs des spectateurs. Enfin! Ce que nous attendions depuis deux ans!

L’artiste ne se fit pas prier et enchaîne avec Iron, un des singles qui l’a propulsé sur la scène internationale. Cette chanson, comme il l’expliquait par la suite, est assez spécial pour lui, et sera toujours relié à Montréal pour lui. En effet, rappelons-nous qu’Iron est un titre que le studio de jeux vidéo Ubisoft Montréal a utilisé comme bande sonore pour la bande-annonce de Assassin’s Creed : Revelations à l’E3, ce qui a donné une visibilité mondiale au chanteur français. Puisque Woodkid n’est pas que chanteur et musicien, il est aussi réalisateur et graphiste, et cela s’est fait ressentir par les projections, tantôt élégantes, tantôt hypnotisantes. Yoann Lemieux avait de l’énergie à revendre, voyageant entre la plateforme sur lequel il est apparu, avant de descendre aux côtés de ses musiciens pour s’adresser au public.

S’en suivit d’un gros plan du visage de Woodkid en projection derrière et sur la plateforme sous l’artiste pour accompagner Pale Yellow de son nouvel album, S16, avant de faire surchauffer la salle figurativement parlant avec des images de tourbillons de fumés et de feu pour Reactor, alors que la salle surchauffait littéralement avec la chaleur créée par les personnes qui dansaient.

Le Français a pris un moment plus intime pour expliquer d’où l’idée des pièces de The Golden Age, et par la suite, S16, lui sont venus en blaguant par le fait même que c’était une idée géniale de sortir son album au début de la pandémie. Pour lui répondre, je crois que le public a pu tout de même l’apprécier.

Dans les moments notables du spectacle, on peut penser à lorsqu’un puissant I love You a résonné dans la salle, ou encore quand que le public a entonné The Golden Age avec le chanteur. Cependant, le clou du spectacle a été le rappel, avec Goliath et une superbe reprise allongée de Run Boy Run. Les gens étaient si ectasiques d’avoir ce morceau que pendant plusieurs minutes, ils ont chanté l’air de la 2eme partie de la chanson. Les percussionnistes et Woodkid lui-même se sont amusés à scinder la salle en partie pour faire chanter soit le balcon, la partie de gauche ou la partie de droite du MTelus, avant de refaire la seconde partie de la pièce au plus grand plaisir du public.

Woodkid a avoué pendant le spectacle qu’il adorait Montréal, et le public d’ici lui a bien rendu.

Journaliste: Marie-Lou Plante

Photographe: Thomas Courtois