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10 avril 2013 – Lorsque les quatre silhouettes de Tryo firent leur apparition sur la scène, les cris de la foule montréalaise remplirent le Métropolis. Ce groupe, qui partage une longue relation avec cette ville, n’avait pas fait un tour depuis 2009. Ainsi, lorsqu’il s’est présenté sur scène mercredi soir, les montréalais lui ont rappelé à quel point ils l’avaient manqué.

Le spectacle commença avec un mélange exquis de quelques classiques et de leurs nouvelles chansons engagées socialement. En effet, la foule chanta en chœur les paroles de Sortez les, Serre-moi et  J’ai des amis mais, acclama aussi des nouvelles chansons dont Ladilafé, dédié à la productrice québécoise qui jadis  avait découvert le groupe. Jonglant  entre leur musique et  des  références sur les artistes et la culture québécoise, le groupe, de vétéran de la scène, à su faire bouger la foule. Reconnu pour la durée de leur spectacle, le quatuor à su garder l’énergie et l’intimité avec la foule, malgré quelques problèmes techniques avec le piano et les microphones. Ils eurent le temps de commander des bières pendant l’une de leur chanson, de défendre l’utilisation et le double sens du mot poutine dans leurs paroles pendant une autre et juste après que Mali  ait prit  le cellulaire d’une jeune dame, pour  laisser un message de la part de la foule du Métropolis à son frère, Guizmo eu même la chance, de lui laisser son numéro de téléphone. Après avoir joué leur chanson particulièrement engagée contre l’homophobie dans le milieu du reggae, dédié à Brian Williamson, Tryo se fit évidemment rappeler sur scène et ils terminèrent la soirée en jouant une version allongée de Désolé pour hier soir remplie d’interventions satiriques qui firent bouger la foule, clairement rassasiée et satisfaite de la prestation de ces quatre coups de cœurs français.

Dans une soirée qui avait l’atmosphère de retrouvaille familiale, le groupe Tryo  a démontré qu’il sait toujours faire tenir l’équilibre entre la liberté et l’engagement. Leur arrangement composé de voix mélodique, de piano, de percussions et plus souvent de guitare (acoustique en arrière plans menée par les mains rapides de Manu sur la guitare électrique) dégage une belle variété émotionnelle et  musicale qui amène la foule à se soulever (et parfois à en soulever d’autres en crow surf !)mais, aussi à réfléchir ou se resserrer et ne pas oublier que quelques accords plaqués et un rythme peuvent tout arranger pour la soirée.

Nous leur souhaitons une deuxième prestation aussi mémorable que la première!

Mention spéciale au duo de Chantal Archambault et Guillaume Bourque pour l’ouverture de cette soirée. Pour leur première expérience sur la grande scène du Metropolis, les deux compères se sont chargé de réchauffer langoureusement la salle en nous offrant une sélection de pièces folk/bluegrass de leur cru. Simple, efficace et poétique. On aura notamment l’occasion de les retrouver aux Francofolies de Montréal cet été.

Auteur: Michael Mlakar & Paul Blondé

Photographe : Paul Blondé

Pour en savoir plus : Chantal Archambault, Tryo