Thom Yorke était de retour pour un spectacle à la Place Bell le 26 septembre dernier. La dernière fois qu’il était sur scène à Montréal, c’était avec Radiohead en juillet 2018, puis à Osheaga en 2016 avec Radiohead encore une fois.

Il a entamé le spectacle en douceur avec Interference sous un éclairage bleuté et avec les premières notes de piano qui transpercent la Place Bell, avant d’accélérer la cadence avec Brain In A Bottle et de laisser son corps s’exprimer au rythme électronique des morceaux d’Anima. C’est avec un éclairage sombre et vert que Thom Yorke a continué avec Impossible Knots, faisant danser les spectateurs.

L’Anglais de 50 ans a le don de nous transporter dans un autre univers en nous offrant un spectacle vibrant de toutes les couleurs. C’est exactement ce qu’il nous dit être le plus important par rapport à la musique et il y est arrivé haut la main: «I think the most important thing about music is the sense of escape.» Il laisse son corps osciller aux fréquences de la musique et lève les bras sous un un éclairage rouge et tamisé. Plus tard, il enchaîne avec Ladies & Gentlemen, Thank You for Coming, alors que la bass résonne dans notre poitrine et que des projections de gouttes d’encre qui se diffusent dans de l’eau se retrouvent derrière lui. Après avoir enchaîné avec Amok, morceau du projet Atoms for Peace, il poursuit avec les premières notes de Has Ended et les lignes «I woke up in a city», en s’avançant vers la foule et en laissant la musique s’emparer de son corps. Des formes psychédéliques rouges et bleues sont projetées derrière Thom qui se déhanche sur scène. Il lance un « thank you » qui est chaleureusement accueillit par les cris stridents du public.

Une image d’éclipse est projetée alors que l’artiste poursuit avec Truth Ray, de l’album Tomorrow’s Modern Boxes en laissant, encore une fois, son corps s’exprimer par le biais de la danse, à sa façon bien particulière. Il termine avec Twist avant le premier rappel.

Dès son retour sous les cris ahuris du public, Thom Yorke s’installe au piano pour interpréter Dawn Chorus de façon absolument magnifique et émouvante. Je ne me rappelle pas avoir versé une larme auparavant à un spectacle de musique, mais pour être honnête, je crois bien avoir eu la larme à l’oeil pour la première fois exactement à cet instant. On ne se trompe jamais avec les artistes qui mettent leurs âmes dans leur art et on peut en être certains avec Thom, puisqu’il parle de ses expériences personnelles dans ses chansons: «And I know I’m paranoid and neurotic, I’ve made a career out of it.» Il poursuit avec The Axe alors que les lignes « I thought we had a deal » résonnent dans la Place Bell. Il termine avec Default, morceau d’Atoms for Peace sous les cris ahuris du public avant le deuxième rappel. C’est au piano avec Unmade que l’artiste cloue la prestation de deux heures en beauté. Quelques jours après ce concert, cet dernier possède toujours une place importante dans mon coeur et je ne peux cesser d’y penser.

Auteure & Photographe : Marie-jade Morneau