Symphony X était finalement de retour dans la métropole après avoir vu leur tournée repoussée de deux ans. Malheureusement pour les amateurs, Primal Fear et Firewind ne sont plus les premières parties et ont été remplacés par Haken et Trope. Étant un concert qui affiche complet, il n’est pas surprenant de voir une très longue file d’attente devant le Théâtre Corona pour célébrer les vingt-cinq ans du groupe à l’annonce initiale de la tournée.

La formation Trope s’exécute en duo et est constituée de la chanteuse Diana Studenberg et d’un des guitaristes du groupe alors que le reste des instruments sont préenregistrés. Leur style musical contient des éléments alternatifs et progressifs et cela fait penser à la musique de Tool par moments. Diana est excellente à la voix et est très dynamique sur scène, mais elle ne réussit pas à charmer la foule à elle seule. Ses interactions avec la foule sont très limitées et elle mentionne qu’elle est native de Montréal et qu’elle est extrêmement heureuse de jouer dans sa ville natale. Leur courte prestation de trente minutes a ravi quelques amateurs qui étaient très heureux de pouvoir les voir en concerts, mais la majorité des amateurs étaient davantage en mode découverte.

Aussitôt arrivé sur scène, le groupe Haken rejoint rapidement les amateurs en enchainant les pièces Prosthetic et Invasion tirées de leur dernier album. Le chanteur Ross Jennings capte immédiatement l’attention des amateurs et ils sont nombreux à s’être déplacés pour les voir. La formation profite de cette tournée pour jouer une nouvelle pièce intitulée Nightingale paru il y a quelques semaines et il n’est vraiment pas surprenant de voir les amateurs chanter les paroles de celle-ci. Les amateurs apprécient pleinement les nombreux changements de rythme et le dynamisme des mélodies jouées par le groupe. L’intensité monte d’un cran lors de l’enchainement des titres Cockroach King et de l’instrumental Nil By Mouth et les amateurs savourent pleinement l’énergie dégagée par les musiciens. Ross revient sur scène avec ses lunettes lumineuses et la foule sait que la prochaine pièce sera 1985. Le groupe utilisera cependant la reprise de la pièce Owner Of A Lonely Heart de Yes en guise d’introduction à celle-ci. Comme d’habitude, Richard Henshall et Charles Griffiths sont excellents aux guitares. La prestation prend fin avec Carousel, une autre pièce de leur dernier album. Les amateurs ont grandement apprécié leur prestation et auraient bien aimé qu’elle soit un peu plus longue

C’est maintenant le moment que les amateurs attendent, le retour de Symphony X. L’accueil est bruyant et les musiciens entament leur soirée en force avec le titre Nevermore, Russell Allen arrête cependant leur prestation après quelques instants, car Michael Romeo était inaudible à la guitare.  Le groupe reprend la pièce depuis le début après un changement de guitare. Les amateurs commencent le moshpit dès les premières notes de la pièce Evolution (The Grand Design) et Russell les encourage à continuer tout au long de leur prestation. Le haut niveau d’énergie se poursuit avec Serpent’s Kiss et Sea Of Lies et la foule se fait tout aussi bruyante que le groupe et l’on voit clairement que les musiciens apprécient le traitement que leur réservent les amateurs montréalais. À la grande surprise de Russell, la foule chante le refrain de la pièce When All Is Lost sans même le demander. C’est cependant avec la pièce Kiss Of Fire que la foule devient hystérique et génère un gigantesque moshpit. Russell s’adresse régulièrement à la foule et prend le temps de mentionner que le groupe a toujours bien été traité dans la métropole et que cette soirée n’est pas différente des autres. Il remarque même un amateur qui fait du crowd surfing pendant qu’il s’adresse à la foule et mentionne que cela n’arrive qu’à Montréal. Michael Romeo est excellent à la guitare et il est en excellente forme. Leur prestation se termine avec les excellentes Run With The Devil et Set The World On Fire. Les musiciens n’ont même pas le temps de se retirer en coulisse que les amateurs scandent déjà leur nom haut et fort pour les faire revenir. Sachant comment combler leur public, le groupe joue The Odyssey en guise de rappel et les amateurs ne pouvaient difficilement demander mieux. Russell interagit une dernière fois avec la foule entre deux passages de ce titre et gage de l’argent avec Michael Romeo s’il atteint une certaine note avec sa voix. Bien entendu, Russell gagne son pari, mais il donne l’argent gagné à la foule au lieu de garder cela pour lui.

Comme à leur habitude, Symphony X a su combler les amateurs et ces derniers ont encore une fois surpris les musiciens avec leur enthousiasme. L’histoire d’amour entre le groupe et les amateurs montréalais continue de grossir à chacune de leur prestation et le groupe ne se gêne pas pour mentionner que la métropole aura toujours une place spéciale dans leurs cœurs.

Journaliste: Albert Lamoureux

Photographe: Thomas Courtois