Ce soir, l’Impérial Bell vibre au rythme du thrash métal de Pop Evil. En provenance de Grand Rapids, Michigan, le groupe américain est déterminé à déchaîner un son qui va une fois de plus électriser la ville du rock.

Pop Evil dévoile son septième opus, Skeletons, véritable déclaration d’intention sur leur identité musicale. Avec des riffs intensifiés, un dynamisme saisissant et des messages emplis d’optimisme. Du single tumultueux Eye of the Storm aux hymnes dignes des plus grands stades tels que Sound of Glory.

Malgré un public qui arrive lentement, l’ambiance promet d’être électrique ce soir. En effet, à Québec, les fans de rock doivent se diviser entre le concert de Pop Evil et celui de Dying Fetus, qui se produit au Théâtre Capitole.

Sierra Pilot

Sierra Pilot en première partie fait résonner un son bien trash et prometteur d’une soirée résolument métal. La formation canadienne présente son dernier Phantomn Pains (septembre 2024) et leur nouveau titre Turpentine (février 2024). Avec une énergie inépuisable, les membres de Sierra Pilot se démènent pour motiver un parterre timide. Ce n’est qu’à l’arrivée de leur morceau signature, Alive, que l’assistance commence à se connecter au rock alternatif du groupe. Taylor Leith et sa voix un brin éraillée séduisent le public. En fin de performance, le groupe fait preuve de générosité en dédicaçant les affiches brandies par les fans au premier rang.

Pop Evil

La scène se prépare pour accueillir Pop Evil. Leur apparition se fait attendre de quelques minutes, mais l’anticipation parmi les fans présents en grand nombre est palpable. Ils ont manifesté leur soutien en faisant une razzia sur les produits dérivés du groupe, arborant fièrement les t-shirts à l’effigie de Pop Evil.

Pop Evil investit alors la scène avec leur titre Paranoid (Crash & Burn), tiré de leur dernier album Skeletons. Une énergie incroyable pulse immédiatement.

Ce septième opus a dominé la soirée avec six titres. Parmi les 11 titres de l’album, on retrouve Eye of the Storm, qui s’est hissé à la 5e place des chansons les plus jouées en 2022 sur le Mainstream Rock Chart de Billboard, ainsi que les singles récents, Paranoid (Crash & Burn) et Sound of Glory.

L’album regroupe également des artistes invités tels que Blake Allison de Devour the Day qui prête sa voix sur Wrong Direction, apportant des éléments de métal, d’électronique et de hip-hop au mélange unique de Pop Evil. Tous les nouveaux morceaux se sont parfaitement imbriqués dans les anciens succès du groupe, mettant en lumière leur style.

La prestation de Pop Evil est vibrante et sans faille. L’ambiance est véritablement rock, au sens propre du terme. Chaque fois que Leigh Kakaty, le chanteur du groupe, incite les fans à sauter, la puissance de leur saut fait vibrer le bâtiment entier. Ils ne sont pas nombreux ceux qui sont capables de faire vibrer l’Impérial Bell de cette manière.

La formation prend le temps entre chaque titre de faire un break d’une minute ou deux. Il faut dire que Pop Evil n’est pas venu les mains vides. Le nombre vertigineux de guitares alignées est impressionnant, le batteur est une sur haute plateforme et des rampes sont accessibles sur chaque côté pour permettre aux membres du groupe d’aller et venir entre la scène et la plateforme.

Sur le titre Be Legendary, les poings et les cornes du diable sont bien levés dans le public qui chante avec le groupe. Sur Who will we Become, le hard métal est en avant avec ce titre. La prestation du groupe est bluffante et puissante. Ils ne se ménagent pas et on comprend mieux les minis entractes entre les titres.

Leigh Kakaty, avec une sincérité touchante, présente ses excuses pour le temps écoulé avant leur retour sur scène au Québec. Il promet un retour plus prompt lors de leur prochaine tournée. Embrassant la diversité culturelle du Québec, il annonce qu’ils jouent ce soir en l’honneur de toutes les couleurs, un symbole fort pour leur titre Skeletons. Puis Kakaty déclare : « Le fait de porter des chandails noirs ne fait pas de nous de mauvaises personnes. Le fait d’écouter du métal ne fait pas de nous de mauvaises personnes non plus. Nous saignons tous de la même couleur ! »

S’ensuit Eyes of the storm, un titre épique que les fans attendaient. D’ailleurs Kakaty n’hésite pas à plusieurs reprises d’inviter le public à se déchaîner avec eux. Et la foule lui rend bien en retour. Le plancher de l’Imperial est mis à rude épreuve.

Alors que le set s’accélère et que les pauses se font plus rares, Kakaty prend le temps de mettre en lumière ses musiciens qui l’accompagnent depuis le début. Il partage une anecdote touchante sur chacun d’eux, dévoilant leurs rêves personnels.

Il enchaîne avec Survivor et l’énergie ne manque pas. Sur Waking lions Kakaty demande aux fans de sauter en rythme avec la basse et l’Imperial Bell est pris d’une secousse monumentale pour la deuxième fois de la soirée.

Avant l’interprétation acoustique de 100 to 55, le public rend hommage au groupe en scandant fièrement Pop Evil, poings tendus vers le ciel. Kakaty, une fois de plus, fait preuve d’une voix impeccable. Les lumières scintillent à travers la foule, créant une atmosphère magique. Le public, en parfaite harmonie avec Kakaty, chante en chœur sans fausse note.

Depuis le coup d’envoi du spectacle, le groupe n’a cessé de créer des liens avec son public, par le biais de regards complices et de clins d’œil. C’est sur ces notes que Torn to Pieces, aux accents de pop rock, inaugure le rappel. Leigh Kakaty, le chanteur, drapé dans un drapeau québécois pris dans le public, offre une interprétation vibrante de Trenches, extrait de l’album Onyx (2013). La soirée atteint son apogée avec Breathe Again, clôturant magistralement la performance de Pop Evil.

Nous avons tous été témoins d’un spectacle époustouflant à l’Impérial Bell de Québec ce soir. Une performance qui restera gravée dans nos mémoires pour longtemps.

Auteur et photographe : Sandra Léo Esteves