14 juin 2018. Deadly Rhythm et Alternative Live ouvrent les portes du Rex de Toulouse en cette belle soirée de juin pour accueillir la tournée européenne de Plini, guitariste émérite tout droit venu du pays des kangourous. Le prodige du rock progressif australien s’est accompagné des formations Mestis et Arch Echo pour nous offrir une soirée de qualité. En attendant, je suis devant la salle où une petite file d’attente de « true » s’est déjà formée à l’entrée.

La soirée démarre avec le quintet Arch Echo devant un public assez restreint, ce qui n’est pas très étonnant puisque les toulousains, ce ne sont pas les plus assidus en terme de première partie. La jeune formation, forte d’un EP éponyme sorti en 2017, propose un son qu’ils qualifient eux-mêmes de « progressive fusion ». Leurs compositions sont complexes et exécutées avec virtuosité sur scène … Et c’est peut être ça le problème. Je vois pendant ce set beaucoup de technique et un rythme assez soutenu mais je n’arrive pas à accrocher, le groupe manque encore un peu de profondeur. Il faut également compter durant ce set sur une batterie EXTRÊMEMENT présente. C’est simple, la plupart des solos de guitare sont couverts par le bruit incessant de coups de butoirs assénés sans ménagement à de pauvres fûts qui n’ont rien demandés à personne. La salle se remplit progressivement tandis que ce set d’ouverture touche à sa fin. Rien de transcendant donc, mais les garçons sont encore jeunes, ils ont le temps de gagner en maturité.

En parlant de maturité – attention transition vous étiez pas prêts – c’est le quotta « expérience » de l’affiche qui monte sur scène. Mestis, ou le projet de prog initié par Javier Reyes membre, entres autres, d’Animals as Leaders – et si à ce niveau vous n’avez jamais entendu parler d’AAL je ne peux plus rien pour vous. Le guitariste est accompagné sur scène de Joe Lester à la basse et Dave Timmick à la batterie. Le trio était attendu à Toulouse et même si la salle n’est pas comble, les fans ont répondu présent à l’appel pour venir voyager au son des compositions épurées des musiciens. Les morceaux interprétés sont pour la plupart tirés de Polysemy (Mt Pleasant, papillon, Uno mas more, Manifestacion) sorti en 2015, mais les musiciens nous donnent également un avant-goût de la prochaine production du groupe avec le titre Sedosa. Il n’est pas besoin de préciser que le tout est effectué d’une main de maître et que le son s’est rééquilibré au niveau des balances, le tout permettant à tout le public de voyager au son serein et assuré de la guitare de Javier. Le temps file pendant ce set et le fameux « we only have two songs left » tant redouté par les aficionados est prononcé, mais comme ces deux derniers morceaux sont Pura Vida et Media Noche on ne va pas trop en vouloir au groupe.

Après la performance pleine de générosité des gars de Mestis, il est temps de passer au main event ; Plini s’installe sur scène et les rangs se resserrent devant la scène. Le guitariste et sa clique démarrent en force avec Salt + Charcoal et l’ambiance est déjà électrique dans la salle. Chaque morceau ce soir se termine par une ovation de la part du publique. Le musicien, les yeux perdus dans le vague, réussit à créer une complicité avec la salle en renommant par exemple Heart par le nom d’un spectateur ou en bizutant son guitariste Jake. C’est toujours risqué pour des musiciens anglophones de tenter des blagues avec les français, le malaise peut très rapidement s’installer … Heureusement ce soir tout le monde est assez réactif pour créer de vrais moments de marrade. Le set monte en intensité avec Cascade, Away, Other things ou Moonflower. Il va sans dire que le tout est exécuté à la perfection, l’australien sachant s’entourer de zicos’ tout aussi talentueux que lui. Nous sommes assez chanceux ce soir pour avoir droit à un encore (« parce que on n’en fait jamais mais on est en France et c’est un mot français quand même »). Après nous avoir régalés pendant ce set d’un grande qualité, les garçons nous quittent sur Electric Sunrise.

Merci aux organisateurs, au Rex et aux groupes pour cette très belle soirée.

Auteure : Anaëlle Martin.