28 mars 2016 : Noiser nous a convié au Saint des Seins pour une soirée en compagnie du groupe new-yorkais A Place to Bury Strangers et des locaux de Sound Sweet Sound, le rock psychédélique est à l’honneur ce soir. Il fait beau et les toulousains profitent de l’extérieur, à 20h la salle est totalement vide.

Il faudra attendre l’extinction des lumières avant de voir débarquer les premiers spectateurs. 20h40 les toulousains de Sound Sweet Sound débarquent alors que la foule s’amasse de plus en plus. Avec trois albums réalisés, dont l’excellent Sinner Songs on Movie Scenes en 2015, et de nombreuses représentations, le sextuor s’apprête à nous envoyer du lourd. Nous allons, pendant 45 minutes, baigner dans une ambiance psychédélique absolue en compagnie d’Aniéla (chant/tambourin), Pat (guitare/chant), Herbert (basse), Guilhem (batterie), Yann (flûte) et JB (guitare). On se laisse rapidement emporter au son des titres tels que Justice, Up To You ouTied On My Fall. Sound Sweet Sound distille un savoureux mélange de rock psyché et de folk agrémenté par quelques touches noise et parfois tribales. Les rythmes lents et itératifs doublés d’un effet larsen omniprésent et de réverbérations vocales vous plongent dans une atmosphère vaporeuse, presque comme dans un rêve. Le son percussif du duo tom basse/caisse claire résonne et s’accélère, la rythmique est lancinante dégageant quelque chose d’ultra sauvage. Aniéla a cette superbe voix, très puissante et sensuelle qui ressemble fortement à celle de la divine Hope Sandoval. Le groupe tout entier nous livre un superbe set qui vient des tripes, les musiciens en parfaite symbiose se lâchent totalement et l’énergie qui se dégage de la scène est incroyable. Un show authentique et prenant comme on en aimerait plus souvent. Merci!

Changement de plateau c’est au tour de A Place To Bury Strangers. Créé en 2003, le groupe est aujourd’hui composé d’Oliver Ackermann au chant et à la guitare, de Dion Lunadon à la basse et Robi Gonzales à la batterie. Le trio sortait son quatrième album, Transfixation, l’an dernier. Même si nous restons dans le rock psyché, l’univers des américains est totalement différent de la première partie. Le Saint des Seins qui est maintenant rempli d’un public assez métissé, se retrouve plongé dans l’obscurité, nous sommes envahis par la fumée. Les clameurs retentissent lorsque les américains apparaissent. C’est parti pour une heure de shoegaze et noise à fond les ballons (beaucoup trop fort à mon goût). Les sources lumineuses sont minimales, des rayons lasers sont disposés à divers endroits et s’allument par intermittence auxquelles s’ajoutent quelques subtils coups de stroboscopes. Cela confère quelque chose d’assez froid qui contraste avec le côté rock et l’énergie zélatrice des effets de distorsion. Le public est en ébullition et il fait très chaud dans Le Saint des Seins. Le son est ultra fort et dense, et n’étant absolument pas connaisseuse, j’ai un peu de mal à discerner les titres les uns des autres. J’apprécie bien la rythmique, et le côté ultra énervé qui tabasse. A Place To Bury Strangers viendra au milieu du bar, se mêler à la foule. Une fois encore le son et la lumière vont de paire, le plafond reflète les étoiles bleutées qui scintillent au dessus du trio. Je découvre un style que je ne connais presque pas, et je sombre malheureusement vite dans l’ennui. Rien à redire concernant la prestation qui était au top, je n’ai simplement pas réussi à tout comprendre et j’avais vraiment mal aux oreilles! Je pense que c’est une musique qui s’apprivoise et qu’il faut être un minimum connaisseur pour réellement apprécier.

Ravie d’avoir fait le déplacement et d’avoir pu goûter au son délicieux de Sound Sweet Sound. Même si je ne suis pas rentrée dans le show délivré par l’excellent trio new-yorkais j’aurais au moins essayé. La musique c’est ça aussi, s’ouvrir, découvrir et s’enrichir. La curiosité est tout sauf un défaut. Merci à Noiser Asso qui nous dégote toujours des groupes rarement vus dans le coin comme par exemple Author & Punisher en janvier dernier aux Pavillons Sauvages où je m’étais régalée. Prochain rendez-vous le 4 avec Gorguts. 

Auteur: Fanny Dudognon

Crédit photo : A Place To Bury Strangers