Mercredi 6 juillet – Après une édition intimiste, Pause Guitare Sud de France retrouve sa grandeur sur le site de Pratgraussals. La météo est magnifique, tout autant que la programmation de cette 26ème édition !
19h – C’est l’excellent Gaël Faye qui va ouvrir les shows de la grande scène. Auteur, compositeur et interprète, il va bluffer le public déjà nombreux et on va Chalouper au son de son rap terriblement bien écrit.
En suivant, c’est Juliette Armanet, tout en amour et en paillettes (comme sa tenue) qui va enflammer la scène. Tantôt au piano, tantôt sur l’avant scène pour être proche de son public, elle va dédicacer un titre à une jeune fan repérée dans la foule, qui sera tellement émue de se voir à l’écran, qu’elle va attendrir tout le public déjà conquis pour Le dernier jour du Disco.
La nuit tombe, et pour notre plus grand bonheur c’est Mika qui va poursuivre la soirée. Il semble ravi d’être là pour la 3ème fois. Costume rose flashy, tee-shirt avec un cœur : il ne change pas avec une bonne humeur et une générosité au programme. Debout sur un piano décoré d’ampoules pour démarrer, il va nous livrer ses plus grands tubes. Pour Big girl, il sera carrément dans le public et Love today sur la fin fera danser et chanter tout le monde.
Pour finir cette superbe soirée, c’est -M- qui va nous présenter son nouveau projet. Le sourire aux lèvres, comme toujours, il va répandre sa Révalité. L’ambiance est folle dès le début du set. Il mélange habilement ses titres populaires à ceux de son nouvel album, le cocktail étant terriblement efficace !
Place à l’émotion, sa nouvelle bassiste Ann Gail Dorsey, qui a travaillé de nombreuses années avec David Bowie, va lui rendre hommage avec une magnifique reprise de Life on Mars, me mettant les larmes aux yeux. Les tubes s’enchainent et le Machistador, encore une fois ne nous a pas déçus durant ces 90 minutes qui m’ont semblé durer finalement quelques secondes.

Jeudi 7 juillet – On va changer complètement d’univers avec une soirée placée sous le signe du rap français. C’est le breton Lujipeka qui va en premier ambiancer les festivaliers, plus jeunes ce soir et déjà surmotivés malgré la chaleur écrasante. Une bonne surprise, il met le feu, un nuage de poussière flotte au dessus du public. Il était clairement “à sa place” ce soir!

Roméo Elvis va prendre le relais pour le 2ème concert. Artiste belge, bien connu dans le milieu hip-hop pour son flow particulier et ses textes sans chichis. L’ambiance ne retombera pas et ce tout le long du set ; l’arrivée d’un facteur pour distribuer des cadeaux va ravir le public ultra chaud ce soir !

Malheureusement, une annonce telle un coup de tonnerre va confirmer l’annulation d’une des têtes d’affiche. Le rappeur Ninho est bloqué à Lisbonne (grève du personnel aérien) et ne jouera pas ce soir. La déception se lit sur les visages de nombreux fans venus spécialement pour lui.

Du coup, c’est Orelsan , qui va avancer son heure de passage pour clôturer la soirée, et quel final ! On va jumper dès le 1er morceau Du propre extrait de son album Civilisation. Tout le monde chante et danse instantanément – moi aussi ! Le show est travaillé avec des beaux visuels sur les écrans mais cela n’impactera pas la spontanéité et la générosité de cet artiste phare du rap français. Interrompu par la chute d’un caméraman sur le titre Défaite de famille, il va tout mettre en pause pour s’assurer qu’il va bien avant de reprendre le show. Il plaisante, joue aux jeux vidéos avec 2 jeunes fans mais va aussi frapper très fort avec entre autres L’odeur de l’essence. Tout était parfait, la fin sur Basique va retourner Pratgraussals !

Vendredi 8 juillet – Début du weekend, on va danser. Énormément de monde ce soir, c’est complet et 17.000 festivaliers vont se retrouver. Un peu d’attente à l’entrée, je n’ai pas pu voir la douce Ayo mais à voir les visages réjouis, elle a enchanté le début de cette soirée. Elle laisse sa place à Clara Luciani qui va nous faire danser avec ses nouveaux titres comme Respire encore le public est sous le charme. Et l’arrivée de Julien Doré pour le titre Sad and Slow créera une belle surprise et un magnifique duo. Clara “la grenade” a littéralement fait fondre la foule avec sa douceur et cette énergie tellement communicative.

Après ce très joli moment, Julien Doré, en costume rose, apparait sur l’écran géant perché sur un chariot élévateur : voilà une façon originale d’entrer en scène ! Les notes de son titre Le lac sont reconnues par l’immense foule qui va chanter avec lui tout le long du concert. Le partage avec son public est simplement magnifique : sa générosité, sa simplicité font de chacun de ses lives des moments presque intimes. Les tubes s’enchainent avec une superbe scénographie où même ses chiens Simone et Jean-Marc feront une apparition sur l’écran pour Waf. Tout était là pour nous faire sourire (le panda, les dinosaures, le karaoké), nous faire danser et nous émouvoir avec par exemple Moi lolita au piano. Un set d’une heure, légèrement dépassée pour notre plus grand plaisir. C’était trop bon, c’était trop court !

Après une bien trop longue attente poussant de nombreux festivaliers à quitter les lieux, c’est Angèle qui va clôturer cette magnifique soirée. Début du live sur l’écran géant, au bord d’un grand huit traversant des univers colorés. Elle apparait en ombre pour interpréter Plus de sens extrait de son dernier album Nonante cinq. La jeune belge propose un show coloré et millimétré accompagnée de danseurs, et assurera l’exercice délicat de chanter en dansant. C’est sympa visuellement mais le son est saturé, gâchant un peu le plaisir. Les titres connus comme Oui ou non ou Tout oublier seront bien entendu repris en chœur par les spectateurs. Un joli moment même s’il manquait un peu de spontanéité à mon goût.

Samedi 9 juillet – Les soirées se suivent mais ne se ressemblent pas, place à la musique électronique!

C’est la belle Lūv qui va ouvrir le bal. Beaucoup moins de monde ce soir mais dès les premières notes les curieux se rapprochent. Révélation de la scène électro, elle va envoyer sa techno mélodique pendant une trentaine de minutes et c’est passé tout seul ! Un grand bravo pour ce petit bout de femme, qui je pense n’a pas fini de faire parler d’elle.

C’est Mara qui va assurer le 2ème live. DJ, chanteuse, danseuse, la belle blonde a plusieurs cordes à son arc et elle fait le job ! Robe zébrée, bottes blanches, elle va réchauffer la scène accompagnée de deux danseuses. Profondément féministe, elle ne mâche pas ses mots et nous explique que son style c’est “le fout la merde”. Je suis agréablement surprise d’un set où comme elle dit, elle va faire bouger les culs ! Ses titres connus comme Foufoune ou Point cue (Magali qu’est ce que tu fais) finiront ce set plutôt déjanté !

Dans le genre déjanté, c’est un ovni de l’univers électro qui va littéralement retourner Pratgraussals ! Marc Rebillet en peignoir (c’est sa marque de fabrique) va présenter un live qui va vraiment nous secouer. Touchant à tous les styles de l’électro, le franco-américain joue avec ses machines mais joue aussi avec le public. Il va faire monter sur scène 2 fans repérés dans la foule pour les fouetter avec un martinet. Drôle, déjanté et très bon DJ, c’était pour moi un véritable coup de cœur et le public qui a pris une douche au champagne lors d’un slam ne dira surement pas le contraire. Je n’oublie pas le moment où les musiciens de Meute sont montés sur scène avec lui pour un chouette duo et carrément mémorable !

Style plus soft avec Polo & Pan qui va assurer 1h30 de live très coloré. Mélange d’électro, de musique du monde et de chant ; ils nous racontent une histoire en musique ce soir. Tous les deux passent des platines au chant, accompagnés par moment de leur chanteuse Victoria. Le show est superbe, le son aussi, leur talent fait le reste. Leur tube Ani Kuni qu’on a tous entendu sur les ondes va nous enchanter, tels des enfants nous allons fredonner cette comptine.

Pour la suite, très attendue ce soir, c’est la fanfare allemande Meute qui va entrer en scène. 11 musiciens alliant des cuivres, des tambours et de l’électro, ça déménage ! En plus d’un light show magnifique, ils proposent des reprises comme You and Me de Flume et des titres originaux, le temps s’est arrêté le temps d’un show ce soir. Meute, c’est une valeur sûre et c’est à voir absolument !

Pour finir, le site va se transformer en dancefloor avec Bob Sinclar et Pedro Winter. Il est déjà 2h30 mais les gens sont bouillants pour danser au son de la house music. Des jolis visuels pour les accompagner au fil des tubes comme World hold on pour n’en citer qu’un. Encore une belle soirée qui s’achève presque au petit matin (4h).

Dimanche 11 juillet – Les jambes commencent à fatiguer mais prête pour quelque chose de nouveau ce soir. En effet, pour la 1ère fois Pause Guitare va proposer une soirée métal et quelle bonne idée !

N’étant pas connaisseuse de ce genre, j’ai passé une excellente soirée. Malheureusement le public n’a pas vraiment répondu présent. Les britanniques Employed to serve vont ouvrir les hostilités, les métalleux se massent devant la scène pour les premiers pogos !

C’est au tour d’un trio néo zélandais Alien Weaponry qui vont rendre hommage à leurs origines tribales. Et c’est juste très bon ! Toujours dans un autre style c’est Zeal and Ardor qui va mettre une gifle à tout le monde, mélange de black métal et d’influences negro spirituals, le set est monstrueux de qualité et de créativité.

Enfin, pour clôturer cette 26ème édition, une référence de la scène métal est là ce soir. Gojira, seulement 2 dates en France cette année (avec le Hellfest), c’est une véritable chance de les voir ce soir. Et quel kiff ! Un décompte avant le départ pour 1h30 de spectacle. Leur réputation de faire le show est largement méritée, j’ai été totalement emportée que se soit par la musique ou par les visuels. Jets de fumées et jets de confettis à plusieurs reprises pour donner encore plus d’ampleur à ce superbe live!

Les guitares étaient bien présentes ce soir à Pause Guitare !

La fête va s’achever autour de 00h30 et quelle édition magnifique, une des plus belles pour ma part. Toutes les soirées aussi différentes soient-elles, ont apporté une sacré dose de bonheur aux 52 000 personnes présentes sur les 5 soirées. J’ai rarement vu autant de sourires, la joie était palpable chaque soir. Un énorme MERCI à Arpèges et Trémolos pour l’organisation et aux bénévoles qui font de Pause Guitare un festival pour tou.te.s et toujours dans la bonne humeur.

Le Off en centre ville a connu cette année un beau succès permettant à tous de profiter de la fête, les concerts à l’Athanor ont aussi un beau succès affichant complet sur plusieurs soirées.

Félicitations à Vaslo qui a remporté le prix Magyd Cherfi, et à Léopoldine HH pour le prix du public.

J’ai déjà hâte d’être en 2023, 4 soirées seront proposées avec le retours des artistes internationaux. À l’année prochaine !