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3 août 013 – De retour pour une deuxième journée au pays des couronnes de fleurs et des t-shirts Urban Outfitters. Une foule un peu plus dense que la veille nous attendait sur le site en début d’après-midi. Au programme en cette belle journée d’été : beaucoup de groupes intéressants qui jouaient, pour la plupart, tous en même temps. Porter RobinsonC2C et Beck terminaient la journée de samedi environ à la même heure et, avec la distance qui sépare les cinq scènes, il fallait savoir bien gérer son horaire ou avoir encore un peu de batterie pour consulter l’application sur son téléphone intelligent (merci aux stations de recharge présentes sur le site!) La présence des feux d’artifice Loto-Québec pendant le set de C2C était parfaite pour clore cette deuxième journée et se préparer mentalement à aller faire la file au métro Jean-Drapeau.

Raine Maida

Pour ceux qui, comme moi, adorent Our Lady Peace, vous ne serez pas déçu par la carrière solo du chanteur, Raine Maida. Son récent hit, Montreal, rend magnifiquement hommage aux hivers froids de notre chère ville. Pour un deuxième album solo (We All Get Lighter, 2013) ça promet, même si ça ne rivalise pas avec les huit albums du groupe original (qui ont d’ailleurs valu au band deux compilations de leurs meilleurs succès et un album live). Les textes et les mélodies étant toujours aussi poétiques et distinctives, on ne peut absolument pas nier le talent de Raine Maida. Son incroyable voix, si particulière et juste, est ainsi mise en valeur avec des compositions davantage folk acoustiques que rock alternatif. Bref, le premier show du samedi est très agréable et met la foule dans l’ambiance pour ce qui suit.

Grouplove

Les membres de Grouplove sont entrés sur scène avec une allure grunge disjonctée digne des années 90, ce qui est assez surprenant lorsqu’on les entend performer une chanson aussi joyeuse et entraînante que Lovely Cup. Leurs compositions ont pourtant un petit côté edgy qui leur est propre (quoiqu’ils restent 100% indie), et l’album Never Trust a Happy Song devrait être apprécié au-delà de la fameuse chanson Tongue Tied. Une note toute particulière pour Hannah Hooper, débordante d’énergie dans son costume de squelette, qui met de l’ambiance dans la foule pour nous amener à se laisser aller un peu. Grouplove nous a livré un show complet, dynamique et très divertissant : leur répertoire est idéal pour une représentation en plein air, sous le soleil, et cela nous laisse présumer encore beaucoup de beau temps pour Osheaga 2013.

Jimmy Eat World

Une petite foule était présente pour le début de la performance de Jimmy Eat World à 14 h 50 sur la scène de la MONTAGNE. Contrainte de temps oblige, le groupe pop/punk nous a sorti un set court d’à peine 45 minutes. Et l’énergie ne manquait pas pour un lineup qui atteignait la marque des 20 ans de carrière cette année. Dommage cependant si on considère qu’une petite minorité seulement des festivaliers semblait connaitre les morceaux et entrait dans la danse. The Middle, leurs succès en 2002, sera toutefois parvenu à augmenter le niveau d’enthousiasme de la foule en fin de performance.

Stars

En plein milieu de l’après-midi, le band qualifiait Osheaga du «  best festival in the world in our hometown Montreal! ». Le chanteur Torquil Campbell s’est aussi exclamé dans un langage un peu vulgaire «  F*** Stephen Harper », ce qui lui a valu une tonne d’acclamations de la part du public. Take Me To The Riot et Your Ex-Lover Is Dead seront ensuite repris en chœur par la foule. Une belle performance pour ensoleiller et surtout réveiller le Parc Jean-Drapeau.

K-OS

Après avoir abruptement quitté la scène vendredi suite à un problème technique, K-OS s’est vu attribuer une meilleure visibilité en jouant sur une des scènes principales à 18h05 pour remplacer Miguel, qui devait lui-même remplacer Frank Ocean. Après avoir transformé la scène de la MONTAGNE en plancher de danse avec des refrains accrocheurs et une prestation énergique, K-OS ne se gênera pas pour s’arrêter au début de Sunday Morning pour blâmer la foule de son manque d’enthousiasme en lançant « this is not a computer fuc**** show, this live, make some noise Osheaga », avant de recommencer le morceau. Sa performance restera plutôt amère et, ironiquement, Bonobo qui jouait un DJ Set à la même heure à la scène du PIKNIC aurait probablement été un meilleur choix.

The Heavy

On ne s’attend pas nécessairement à voir un jeune haltérophile débarquer sur scène lorsqu’on entend How You Like Me Now? ou Short Change Hero, où la voix est digne de celle d’un bluesman expérimenté. Le groupe indie rock à saveur soul et blues, qui est jeune, dynamique et très original, est l’auteur de nombreuses chansons accrocheuses qui ont toutes été présentées à Osheaga. Toutefois, on remarque l’absence de choristes qui gâche un peu Sixteen, mais les multiples voix dans la foule essaient de compenser ce manque, et le résultat est somme toute très satisfaisant. C’est d’ailleurs avec la participation de cette belle meute de loups que les titres Big Bad Wolf et What Makes A Good Man? prennent tout leur sens. Une performance très généreuse de la part du chanteur principal qui ne fait aucun doute sur la prospérité future du groupe.

Explosions in the Sky

Pour ceux qui ne voulaient pas avoir à faire à la foule imposante qui assistait à Macklemore, direction la scène VERTE où un groupe post-rock provenant du Texas les attendait avec leurs compositions enlevantes et une prestation sublime. Explosions in the Sky a offert un set immersif où les morceaux, d’une dizaine de minutes chacun, s’enchaînaient l’un après l’autre avec une habilité musicale hors du commun. Nul besoin de communiquer avec des paroles pour connecter avec le public, ils ont su faire passer une gamme d’émotions avec des pièces comme Your Hand In Mine, ou d’autres plus récentes  tirées de leur dernier album Take Care, Take Care, Take Care, telles que Postcard From 1952 .

C2C

Le quatuor français C2C était également de passage à Osheaga samedi. Les quatre DJs qui étaient à l’honneur au Métropolis de Montréal en avril dernier ont fait vibrer la foule présente comme jamais en mixant plusieurs de leurs succès comme Down the roadHappyDelta et, bien entendu, The Beat. La foule a même eu droit à un véritable DJ Battle lorsque le groupe lui a demandé de se séparer en deux pour encourager chacun des deux duos formés sur scène. Ambiance électrique et festive assurée.

Flogging Molly

Hourra! Un de mes rêves s’est enfin réalisé, car Flogging Molly était de la partie pour Osheaga cette année. Heureusement, leur réserve personnelle de Guinness ne les aura pas arrêtés trop longtemps aux douanes et ces américains d’origine irlandaise ont été en mesure de nous narguer avec nos Coors Light (lire verres d’eau à 8$). Le groupe est donc visiblement tout ce dont on peut imaginer d’un vieux band punk celtique, vieux parce que cela fait quand même 16 ans qu’ils performent ensemble (et aussi parce que le chanteur a plus d’un demi-siècle!)! Mais avec des morceaux tels que Drunken Lullabies, Selfish Man et Devil’s Dance Floor, on ne se sent pas vieux du tout et on gigue sans arrêt pendant les 45 minutes allouées.

Macklemore & Ryan Lewis

Macklemore et son acolyte Ryan Lewis étaient tous deux de passage au Parc Jean Drapeau samedi dernier dans le cadre du Festival Osheaga. Le rappeur britannique a soulevé les foules en enchaînant ses différents succès tels que ThriftshopCan’t Hold Us et Same Love, la dernière pièce étant accompagnée pour la première fois sur scène par Tegan & Sara. La foule hystérique d’Osheaga a même eu droit à une prestation de l’alter-ego de MacklemoreSir Raven Bowie, pour l’interprétation de We Dance. En somme, une première Montréalaise réussie pour le duo.

Imagine Dragons

Pour un groupe n’ayant qu’un seul album en carrière, Imagine Dragons est déjà connu de tous pour le single It’s Time, chanson qu’ils n’ont d’ailleurs pas manqué de jouer pour nous en ce samedi ensoleillé. Ces américains n’ont déçu personne, c’est certain : leur performance était sans faute et ils ont littéralement fait rocker la place. L’énergie de la foule, proportionnelle à celle de Dan Reynolds, le chanteur, n’a pas cessé d’augmenter jusqu’à l’apogée du spectacle avec deux gros morceaux de l’album de 2012, On Top of the World et Radioactive. Délectable.

Beck

Beck, avec le plus gros bloc de la deuxième journée d’Osheaga, avait beaucoup de poids sur les épaules. Il doit toutefois être habitué à la pression avec ses 25 années d’expérience, car le show de ce soir-là était très bien rodé et on n’a pas vu le temps passer. En débutant avec Devil’s Haircut, l’américain a mis le ton pour le reste de son spectacle et a d’ores et déjà conquis tout le monde. C’est toutefois avec Loser que la foule crie de plus belle, puis avec la finale composée de E-Pro et de Where It’s At. C’était vraiment LE show dont on peut se vanter d’avoir vu, car Beck Hansen est sans aucun doute un pilier dans l’histoire de la musique. Il a modifié le monde musical en y ajoutant des mélanges inattendus tels que la pop, le rock psychédélique, le country, le jazz, le funk, bref, pas mal tous les styles inimaginables. Et, étonnamment, sa musique reste à ce jour inégalée et toujours d’actualité. La preuve est que Beck rempli encore un endroit aussi énorme que le parc Jean-Drapeau. Un gros bravo!

Auteurs: Jeanne Mercier, Marie Claude Collin, Jonathan Brodeur, Paul Blondé

Photographe: Julien Kauffmann

Pour en savoir plus: Osheaga