Ce week-end, Ninho a posé les pieds sur le sol canadien pour enflammer la Place Bell.

Le chanteur a fait ses débuts dans le rap vers 2010, mais c’est à partir de 2016 qu’il a vraiment commencé à avoir l’attention du public avec sa mixtape M.I.L.S qui a été certifiée disque de platine. Depuis, sa notoriété a dépassé les frontières et il a notamment obtenu un BET Award du meilleur artiste international en 2020. Pour promouvoir son nouvel album à l’international, le rappeur a performé à Montréal samedi et le moins que l’on puisse dire est qu’il était très attendu.

Comme à chaque concert, je m’en vais récupérer mon entrée à la billetterie.  Sauf que cette fois-ci, j’ai passé une heure entière dans cette petite salle. Victime de son succès, Ninho a réussi à déplacer une grande partie de Montréal à Laval. Ça crie, ça se bouscule et chacun veut sa place. Malgré l’attente, je sens déjà l’ambiance battre son plein alors que je n’ai pas encore entendu une seule note de l’artiste. Le public est homogène, assez jeune, habillé dans les codes du rap français. Je suis très étonnée qu’il soit aussi attendu ici, à 6000 kilomètres de chez lui.

 Arrivée dans la salle 30 minutes après l’entrée en scène de l’artiste, je parviens à me faufiler à ma place assignée. Je n’ai jamais vu cette salle aussi pleine et lumineuse. Je tourne la tête et partout où je regarde, il y a des flashs de téléphone. Le public scande tous ses sons, ils filment et dansent sans cesse. J’ai rarement vu une ambiance aussi authentique.  N.I incite la fosse à bouger et ils l’écoutent aussitôt : plusieurs moshpits se forment. La salle est vraiment en feu. J’avais froid dehors mais ici, grâce à l’ambiance il fait vraiment chaud. Je trouve la musique du rappeur étonnamment fédératrice, j’ai parlé à pas mal de personnes durant ce concert, ce qui a rendu mon expérience plus mémorable. 

Pendant 1h30, Ninho n’est pas seul sur scène, un ami est là pour le backer et il a aussi son beatmaker/ ingé son. Le rappeur n’est pas connu pour sa voix de miel, alors il utilise de l’autotune. Les mixages sont bons, les basses contrôlées. Il utilise du playback, mais toujours à bon escient. La plupart des sons qu’il joue sont ses plus gros bangers, c’est-à-dire, les sons en featuring avec d’autres rappeurs. 6.3 et C’est carré le S, avec le rappeur marseillais Naps, ou encore Elle est bonne sa mère en feat avec Vegedream. Du début à la fin, l’artiste fait bouger la salle, avec une belle énergie même s’il n’a pas une présence scénique extraordinaire.

Il n’y a pas de scénographie particulière, le rappeur ne raconte pas d’histoire et pourtant le public en redemande. Sa réputation le dépasse et ses bangers se suffisent à eux-mêmes.

Journaliste: Léna Dalgier

Crédit photo: Ninho (Facebook)