Nightwish @ MTELUS (Montréal)
Le légendaire groupe de metal symphonique finlandais Nightwish était de passage au MTELUS vendredi soir dans le cadre de sa courte tournée nord-américaine. Le spectacle était à guichet fermé depuis un bon moment et juste à voir la file qui attendait pour entrer dans la salle, ça promettait d’être un succès retentissant! Pour les accompagner dans ce périple, l’excellent et très cheesy groupe Beast In Black assurait la première partie.
Beast In Black : Du gros fun!
Je dois bien vous l’avouer, j’ai un gros penchant pour Beast In Black et, surtout depuis la sortie de leur plus récent album Dark Connection, ils font partie de mes groupes de power metal préférés. La dernière fois que je les ai vu en spectacle, c’était lors de l’édition 2019 du Heavy Montreal et leur présence était une grande exclusivité car c’était leur seul spectacle et leur toute première fois en Amérique du Nord. Tout a commencé avec la chanson Blade Runner et je crois fermement que la foule a été conquise dès les premiers instants. La voix très aigue et très puissante du chanteur Yannis Papadopoulos faisait résonner la salle et les musiciens punchaient comme sur les albums (ce qui est souvent difficile quand tes chansons contiennent beaucoup d’éléments electro). Côté setlist, on a eu droit à un heureux mélange de pièces provenant de leur trois albums avec un léger penchant vers Berserker. Les gars avaient visiblement l’air contents d’être là et même surpris par la réaction plus que positive des gens présents. Parfois, des groupes excellent en spectacle sans que, pour autant, on ressente la chimie entre les membres, mais avec Beast In Black ce n’était que du groupe fun du début jusqu’à la fin, que ce soit dans la salle ou sur scène. Beast In Black nous ont offert une grosse dose de power metal et je ne serais pas étonné de les revoir en tête d’affiche dans un futur proche!
Setlist : Blade Runner, From Hell With Love, Beast In Black, Born Again, Die By The Blade, Moonlight Rendezvous, One Night In Tokyo, Blind And Frozen, End Of The World
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Nightwish : Une très bonne prestation…mais…
Le groupe Nightwish aura toujours une place spéciale dans mon coeur. C’est le tout premier spectacle métal que j’ai vu dans ma vie il y a de cela 18 ans et c’était avec Tarja Turunen au chant pour la tournée de l’album Once. Depuis ce temps-là, je les ai vu à cinq reprise (vendredi soir était la sixième) et j’ai pu entendre les trois chanteuses différentes en live. Même si j’ai quelque peu décroché au cours des dernières années et que les plus récents albums ne m’interpellent pas tant que ça, ils ont une touche spéciale qui me pousse toujours à vouloir les revoir. Ils ont enfin eu l’occasion de nous présenter du matériel tiré de leur plus récent album Human. :||: Nature. sorti en 2020 ainsi que d’autres chansons de leur répertoire. Le tout a d’ailleurs commencé avec Noise et on a pu constater l’excellente qualité du son (mais on ne pouvait pas vraiment s’attendre à moins que ça!). Floor Jansen était en vraiment en voix comme à son habitude, malgré quelques petits accrochages comme de chanter les mauvaises paroles dans Dark Chest Of Wonders et dans Storytime, ce qui m’a fait sourciller un brin. J’ai été un peu surpris par contre par la sobriété du décor qui en réalité ne consistait qu’en un backdrop du dernier album. Pas d’écran géant, pas de pyrotechnie, rien! On nous avait habitué à du grandiose lors de leurs derniers passages en ville et, bien que c’est la performance musicale qui doit évidemment primer, j’ai été un peu déçu par la simplicité de leur spectacle (surtout avec le prix du billet assez élevé que les fans ont dû payer).
Je vais tout de suite pointer l’éléphant dans la pièce : c’était le premier spectacle à Montréal sans leur célèbre et charismatique chanteur/bassiste Marco Hietala qui a quitté la formation en 2021 et, bien honnêtement, son absence causait un vide énorme sur la scène. Les chansons qui contiennent ses parties chantées ont été reprises par Floor Jansen et Troy Donockley comme dans Planet Hell et même si ça sonnait bien, ça m’a laissé une drôle d’impression. Le poste de bassiste a été repris temporairement par Jukka Koskinen de Wintersun qui a fait du bon boulot mais qui ne brillait pas non plus sur scène. Je vais peut-être en surprendre plus d’un, mais plus je vois Nightwish en spectacle, plus j’ai l’impression qu’ils sont un peu sur le pilote automatique. Plus les tournées s’enchaînent, plus on voit les mêmes patterns revenir comme l’éternelle Ghost Love Score jouée vers la fin ou encore The Greatest Show On Earth qui termine tous leurs spectacles depuis la sortie d’Endless Forms Most Beautiful en 2015. Je ne veux pas sonner non plus comme un vieux fan aigri, mais quand tu t’es fait connaître avec des albums classiques comme Oceanborn ou Wishmaster, ça serait la moindre des choses de jouer plus qu’une chanson autre que She Is My Sin. Il y a eu certes de bons moments tout au long de leur set et dans l’ensemble c’était loin d’être mauvais, mais disons que les lieux sont de plus en plus communs et ça manque cruellement de surprises. J’aurais aussi aimer apprécier How’s The Heart en version acoustique qui sonnait à merveille si ce n’avait été de tout le monde qui parlait pendant (une plaie des temps modernes). Nightwish ont livré la marchandise comme à leur habitude, mais j’aurais franchement aimé être surpris par leur set, ce qui n’a pas vraiment été le cas.
Setlist : Noise, Planet Hell, Tribal, Élan, Storytime, She Is My Sin, Harvest, 7 Days To The Wolves, Dark Chest Of Wonders, I Want My Tears Back, Ever Dream, Nemo, How’s The Heart, Shoemaker, Last Ride Of The Day, Ghost Love Score, The Greatest Show On Earth
Auteur : Maxime Pagé
Photographe : Alexandre Guay