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17 octobre 2015 – Le black metal à saveur internationale était à l’honneur samedi dernier à l’Alizé. Dynfari d’Islande et Negura Bunget de Roumanie, nous ont présenté leur musique teintée d’influences propres à leurs pays respectifs.

Avant tout, c’est Frostbite qui a eu la tâche de réchauffer la foule éparse de cette salle modeste. Les Montréalais nous ont présenté des morceaux de leur prochain album, Etching Obscurity. Ils n’en étaient pas à leur première prestation sur scène, mais on les sentait nerveux au départ. Après quelques minutes et une bonne réaction du public, leur présence s’est mieux fait sentir et les riffs se sont enchaînés furieusement. Krystal, vocifératrice du groupe, a une voix puissante qui accompagne à merveille les deux guitares.

Je ne sais pas ce qui coule dans l’eau en Islande, mais l’influence du post-rock teinte souvent la musique qui s’exporte de cette île isolée. Peut-être ai-je tout simplement une prédisposition à apprécier ce genre et que, par hasard, quelques groupes que j’aime sont de ce pays. Bref, Dynfari, qui fait dans le black metal atmosphérique, n’est pas sans rappeler leurs compatriotes du groupe Solstafir. La voix est plus agressive et le ton plus morose, mais on y retrouve la même grandiosité typique du post-rock et du post-metal. Dès qu’il monte sur scène, le chanteur et guitariste affiche d’emblée l’une de ses influences en arborant un chandail d’Alcest. La musique est envoûtante. On se laisse bercer en imaginant la majestuosité des paysages du pays. Le rythme est lent mais dynamique, la voix agressive mais captivante, les guitares sont parfois douces, parfois distordues. La foule a définitivement été charmée par ces dualités. Un groupe à voir.

Le clou du spectacle était bien entendu Negura Bunget, le groupe metal roumain le plus connu de tous. C’était leur second passage en sol nord-américain, y ayant déjà fait une tournée en 2012. On ne pouvait reconnaître aucun visage sauf celui de Negru, batteur du groupe, puisque depuis leurs débuts, le groupe a entièrement changé de musiciens à deux reprises. Vous comprendrez que d’assister à un concert de Negura Bunget peut laisser l’impression que c’est un groupe de covers d’eux-même. Au delà de l’inconfort face à cet historique trouble, le spectacle était magnifique. Om, l’album de 2006 qui a laissé une marque indélébile dans le paysage du black metal, a partiellement dominé la soirée. Dès le début, on a pu entendre Ceasuri Rele jouer en musique d’arrière-plan lors de l’entrée en scène des musicien. Puis, au courant de la soirée, le groupe a servi au public montréalais les pièces Cunoasterea Tacuta, Norilor et l’inoubliable Hora Soarelui. Quelques classiques du groupes étaient absents, tels que Tesarul de Lumini ou Inarborat, mais ce sera pour une prochaine fois. Malgré le fait qu’ils étaient à Montréal pour nous présenter leur nouvel album, Tau, très peu de pièces de ce dernier ont été jouées. L’un des moments forts du spectacle a sans contredit été le long crescendo de la pièce Dacia Hiperboreana de l’album Virstele Pamintului. Ça a été d’une rare intensité!

Malgré mon inconfort face au prolongement du groupe suite au départ des deux membres fondateurs, je serais le premier à m’acheter un billet si le groupe décidait un jour de revenir en ville. Ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance d’entendre résonner sur scène des pièces cultes de la longue discographie des transylvaniens!

Auteur: Luc Dubois

Photographe: Thomas Mazerolles