Il aura fallu attendre vingt-trois ans avant de revoir Mr. Bungle à Montréal. Certains diront, vingt-trois longues années, mais le MTelus était bien rempli pour leur passage et je ne serais pas surpris de savoir que la majorité des amateurs allaient voir cette formation pour la toute première fois. Ils étaient donc accompagnés du groupe Battles pour cette petite série de spectacles. 

C’est avec la musique expérimentale du duo Battles que commence la soirée. Le travail du batteur John Stanier captive immédiatement l’attention des amateurs et ce dernier se donne à fond. John a toujours sa marque de commerce, je parle bien entendu de sa cymbale qui est installée beaucoup trop haute. Le duo se concentre sur leur musique et interagit peu avec les amateurs et nous pouvons remarquer que plusieurs d’entre eux perdent rapidement leur intérêt après quelques titres. Les séquences préenregistrées sont bien intégrées à la musique, mais je crois que l’ajout de musiciens aurait créé davantage de dynamisme sur scène. Les musiciens ont terminé leur prestation avec l’un de leurs titres les plus connus, soit Atlas.  

Depuis leur retour il y a deux ans, Mr. Bungle a fait quelques concerts ici et là, mais ils étaient finalement de retour à Montréal. Cela dit, les membres originaux Mike Patton, le bassiste Trevor Dunn et le guitariste Trey Spruance ont décidé de jouer principalement les titres de leur démo The Raging Wrath Of The Easter Bunny. Les amateurs qui s’attendaient à un spectacle qui incorporait leurs plus grands succès ont donc été très déçus. Comme il fallait s’y attendre, Mike offre une prestation vocale impressionnante et illustre bien la polyvalence de sa voix. Bien entendu, le style musical de la soirée va dans toutes les directions et inclus des reprises d’I’m Not In Love de 10cc et de Territory de Sepultura. La foule devient hystérique durant leur reprise de Speak Spanish Or Die de S.O.D., cette dernière est bien entendu une parodie de la pièce originale (Speak English Or Die) qui, elle-même n’était pas sérieuse à l’époque. Cette dernière a tout simplement ajouté de l’huile sur le feu et c’est à ce moment que le moshpit est devenu plus agressif. Malgré l’intensité de Scott Ian et de Trey Spruance à la guitare, ces derniers bougent peu sur scène et laissent toute la place à Mike. Ce dernier interagit constamment avec les amateurs et s’amuse même à faire péter un jouet pour chien ayant la forme d’un cochon avant d’informer la foule qu’ils ont bien vieilli. Il dédie même la chanson Satan Never Sleeps à Pee Wee Herman durant le rappel. À voir la réaction des amateurs, le titre le plus connu de la soirée, ou du moins le plus apprécié, a été My Ass Is On Fire

Malgré la sélection des titres qui étaient méconnus par la majorité des amateurs, Mr. Bungle a offert un excellent concert et leur style musical éclectique à satisfait les amateurs de longue date ainsi que de nombreux amateurs qui les voyaient pour la toute première fois. 

Auteur: Albert Lamoureux

Photographe: Paul Blondé