Marilyn Manson @ Centre Bell (Montréal)
Le Centre Bell à peine vidé du chaos épique laissé par la double performance de Metallica, c’est Marilyn Manson qui prenait la relève deux jours plus tard pour poursuivre l’enchainement quasi interrompu des shows hard-rock qui pleuvent sur Montréal ces derniers temps. Annoncé comme une grande orgie musicale, célébration du renouveau d’un artiste insolite, le satanique révérant était ce jour-là le sujet de toutes les préoccupations des fondamentalistes du coin…comme à son habitude. Accompagné sur scène par les Ontariens de Die Mannequin, le renommé steam-punk et sa bande célébraient ce soir-là leur grande messe gothique dans la sobriété et la subtilité qu’on leur connait.
Mais Marilyn Manson qui annonce une évolution musicale de son art c’est un peu comme un éléphant qui rentre dans un petit magasin de porcelaine… ça passe ou ça casse. On se souviendra avec émois des albums comme Mechanical Animals et les performances scéniques qui ont suivi (voir notamment The Last Tour On Earth). C’était grotesque, c’était choquant mais c’était beau comme toute insulte à la médiocrité et au conformisme. Descendus en flamme par les critiques au cours des derniers mois, beaucoup sont ceux qui perçoivent chez Manson une régression du personnage gratuitement choquant auquel il nous avait habitués. Tel un Alice Cooper des temps moderne, l’illustre provocateur semble maintenant osciller entre le monde du showbiz et sa position autoproclamée du roi des freaks. Si ce « nouveau Marilyn » semblait parti d’avance pour décevoir les fans ce soir-là, un petit feu de bible et quelques lancées de tessons de verre dans le mosh-pit plus tard ont réussi à ranimer les pulsions spasmiques du public Montréalais.
De ce court mais intense concert, on retiendra notamment l’entrée en scène magistrale sur fond de grande bannière étoilée, un plongeon dans le pit, les jeux de lumières sur The Dope Show et la célèbre reprise du Sweet Dream de Eurythmics. Mais on gardera surtout en mémoire le désormais culte “rock’n roll AIDS beats Swine flu…”
Auteur : Paul Blondé
Pour en savoir plus : Marilyn Manson, Die Mannequin