Mykki Blanco

22 mai 2014 – C’est dans la salle du Bikini que commence la nouvelle édition tant attendue du festival Le Week-End des Curiosités. A mon arrivée, j’entends que le concert est déjà commencé et pourtant c’est sur une scène vide que j’ouvre la porte. Sec, le duo local originaire de Colomiers, a pris le parti lors de ses concerts de ne pas jouer sur scène mais dans la fosse. C’est donc entourés de leur public et en toute autonomie, puisqu’équipés de leurs propres amplis et porte-voix, que Jules Ribis (à la basse) et Xavier Tabard (à la batterie) servent un rock brut et sec, on pense alors avoir dénoté l’origine de leur nom.

Aux alentour de 22h, le New-Yorkais Mykki Blanco, artiste atypique au sein de ce milieu macho qu’est le rap, prend possession de la scène. J’aspirais à un peu plus d’excentricité de la part de celui que l’on connait pour ses travestissements, mais c’est uniquement affublé d’un caleçon qu’il apparait. Un complice aux platines, éclairage rose et boule à facette plantent le décor. Mykki Blanco balance son flow hip hop issu de son dernier opus Betty Rubble et nous fascine par son côté assumé et sa folie ravageuse : se dégageant de son caleçon pour en laisser apparaitre un 2ème à paillettes, mimant le chat faisant sa toilette, s’introduisant le micro dans la bouche, faisant monter un jeune homme sur scène avant de lui ouvrir sa chemise et de lui offrir un lap dance. Mykki surdose son show, et ça marche : le public est bouillant ! Il se faufilera à travers ce dernier pour prendre d’assaut le bar du fond de la salle et s’offrira même un slam avant son départ.

C’est l’heure maintenant pour les 4 membres de Salut C’est Cool d’envahir la scène. Envahir c’est le mot car c’est très vite un jeune public complètement décomplexé qui les rejoindra sur scène. Les 25 ans et plus (dont je fais partie) resteront eux en retrait, spectateurs de ce phénomène qui ne boude pas son plaisir à surfer sur la tendance mauvais goût old school des années 90, le tout sur une électro tektonik killer arriérée. Très souvent assimilés aux nantais Sexy Sushi, précurseurs d’une électro bordélique, les paroles de leurs chansons comme La Purée ou Le Jardinier Magicien, elles, restent désespérément cheap là où celles des Sexy Sushi sont jouissives par leur transgression.

Auteur : Vanessa Eudeline

Crédit Photo : Mykki Blanco