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Jeudi 15 août 2019 – “Vous n’êtes pas là par hasard” revendique sur son site la Route du Rock, adhérent du Syndicat des Musiques Actuelles, qui milite pour l’indépendance et la diversité des propositions artistiques. Et effectivement si médias et festivalier·e·s sont là, c’est pour jouir et soutenir cette forme d’alternative qui fait face aux grands rassemblements guidés essentiellement par une logique économique.

Après une première soirée à La Nouvelle Vague avec une affiche exclusivement féminine et américaine réunissant Big Thief, Anna St. Louis et Sharon Van Etten, c’est désormais du côté du Fort de Saint-Père que les festivités continuent.

Le public est au rendez-vous et il faudra faire preuve d’un peu de patience pour parvenir à pénétrer les lieux et atteindre la scène des remparts où se produisent les australiens de Pond, emmenés par l’excentrique Nick Allbrook. Le groupe délivre son rock psychédélique, extrait de son 8ème album Tasmania, produit par Kevin Parker aka Tame Impala, que l’on retrouvera plus tard dans la soirée.

19h20 – Direction la scène du fort pour découvrir le quintet originaire de Dublin qui s’attire actuellement toutes les faveurs des amateurs de punk : Fontaines D.C. Face à son jeune leader parolier Grian Chatten et à son attitude tourmentée, impossible de ne pas penser à Ian Curtis. Sha Sha Sha et autres tubes ravageurs extraits de leur premier album, nous envoûtent sous le soleil breton de cette fin de journée. Un set exalté et exaltant, passé beaucoup trop vite.

1/2 heure de battement avant d’accueillir Ie phénomène Idles, c’est la ruée vers les foodtrucks et il faudra s’armer de patience pour récupérer une galette-saucisse à déguster devant les rockeurs anglais. Ils ont beau écumer de nombreuses scènes actuellement, le chant écorché de Joe Talbot n’a pas perdu de sa rage et Mark Bowen prend toujours autant de plaisir à se jeter dans la foule en caleçon et guitare. Pour finir et galvaniser l’instru de RottweillerFontaines D.C -signés sous le même label Partisan Records- viendront les rejoindre sur scène. De ces concerts jubilatoires dont on ne se lasse pas.

21h35 – Le groupe franco-anglais Stereolab, combinant krautrock et électro expérimentale, prend le relai du côté de la scène des remparts. Groupe influent des années 90, ce retour sur scène après 10 ans d’inactivité n’a pas vraiment transcendé cette soirée…

Très attendu ce soir, Tame Impala rejoint la scène du fort pour son unique date française de l’été. Mené par Kevin Parker, le rock psyché et vaporeux de l’australien et de ses musiciens est accompagné d’un superbe light show flanqué de lasers, tandis que les écrans projettent la captation scène en kaléidoscope et que plusieurs explosions de confettis ravissent le public. On chaloupe sur Let It Happen, dévoilé en ouverture, ou encore Borderline tandis que The Less I Know The Better viendra en rappel.

Tandis que le site se vide de quelques milliers de festivalier·e·s, c’est un projet très interessant qui prend place sur la scène des remparts. Très mystérieux, Black Midi affole les aficionados des esthétiques post-punk, noise et math-rock. A peine âgés de 20 ans, les 4 garçons déjà très matures sur scène séduisent le public présent. Un projet à suivre de près, que l’on a hâte de retrouver sur d’autres scènes françaises.

01h00 – Seuls les amateurs d’électro ont subsisté, prêts à accueillir l’artiste britannique Jon Hopkins. Oscillant entre montées techno grandioses et plages ambient apaisées, sa musique organique donne tout son sens à l’expression IDM (Intelligent Dance Music). Pour ce début de set, deux “danseuses” munies de néons dans chaque main viennent compléter le vjing.

Cette deuxième soirée prendra fin avec la talentueuse djette allemande Lena Willikens.

La soirée à suivre devait accueillir le groupe folk américain Beirut, qui venait compléter cette 29ème affiche très alléchante, malheureusement annulé suite à une laryngite aigüe de son chanteur et remplacé par les frères belges 2 Many DJ’s.
Foxwarren, le projet parallèle d’Andy Shauf, Altin Gün et sa musique psyché mélangeant modernité du rock occidental et sonorités classiques turques ou encore la techno de Paula Temple accueilleront les festivalier·e·s qui braveront la pluie malouine du vendredi.

Auteure : Vanessa Eudeline
Crédit photo officiel : Nicolas Joubard