Kvelertak

29 octobre 2015 – Ce soir, Noiser et le collectif Antistatic nous ont donné rendez-vous au Metronum pour une programmation condensée. Les deux associations ont fusionné leurs dates, une décision qui nous évite de devoir faire un choix entre Kvelertak d’un côté et Black Bomb A de l’autre. Les toulousains sont venus en nombre pour assister à ce concert, le public est pour le moins éclectique avec une majorité de très jeunes qui profitent sans doute des vacances pour se faire une petite sortie musicale.

20h pétantes, ce sont les locaux de Black Knives qui ouvrent le bal devant une salle qui se remplie progressivement. La pénombre s’installe et l’intro retentit. Lucas Maurech s’installe derrière sa batterie pendant que le vocaliste Eric Estrade, Kevin Le Floch et Etienne Dumas aux guitares ainsi que Thomas Pedotti à la basse débarquent sur scène tous frétillants. : « Let’s get ready to ruuuumbleeeee » c’est parti !  Le quintet, entouré par un décor aux couleurs de leur album The Thirteenth Hour, est bien décidé à nous balancer franchement son metal/hardcore explosif. Le sympathique Eric nous envoie son scream bien maîtrisé et ne lésine pas sur l’interaction avec son public qui se chauffe rapidement. Les riffs sont efficaces, tantôt utlra électriques tantôt lourds à souhait, la rythmique entraînante permet à la foule de s’élancer dans une petite session de moshing (très bon enfant). Black Knives nous délivre un set propre, puissant et plein d’énergie, ça bouge autant sur scène que dans le pit et le premier wall of death de la soirée sera réalisé avec enthousiasme. N’étant pas amatrice du genre, je peux néanmoins affirmer que j’ai bien apprécié cette première partie qui a plongé le Metronum dans une ambiance véhémente.

Changement de plateau, c’est au tour de Black Bomb A de monter sur scène. Les fans sont là, impatients, la salle est comble. La réputation de ce groupe de metal, hardcore, punk, n’est plus à faire puisqu’il est en activité depuis 95. En 2014, le vocaliste Arno était de retour, après 7 ans d’absence, et c’est en suivant que l’album  Comfortable Hate a vu le jour. Les frenchy nous ont rendu visite cet été sur l’une des scènes de l’Xtreme Fest et ce soir, ils arrivent, à priori, en excellente forme. Poun et Arno au chant, Snake à la guitare, Hervé (Loudblast) à la batterie, Jacou (ex Ultra Vomit) à la basse ne font pas dans la dentelle et envoient la sauce dès les premiers accords. La foule s’agite instantanément et ne se calmera qu’une fois le show terminé: pogos, slams, wall of death, circle pit… allons-y gaiement! Les titres vont s’enchaîner, des classiques comme Lady Lazy, l’énergique Double ou encore la brutale Look at the Pain seront entonnés par les aficionados. Black Bomb A nous jouera également des nouveautés dont The point of no return. Sur scène les mecs sont, comme d’habitude, souriants, dynamiques et plein d’humour. Des chansons aux paroles engagées, de la violence musicale et un torrent d’énergie, voilà ce que déverse le quintet entre les 4 murs du Metronum. Moi qui suis, de base, absolument hermétique à cette musique, je me suis laissée emporter par la bonne humeur communicative qui s’est répandue dans la salle. Poun viendra même se baigner dans la foule. Black Bomb A a mis le feu, le public est conquis.

Les techniciens opèrent un dernier changement de décor, le beau backdrop de Kvelertak apparaît. Formé en 2007, le groupe a réalisé deux galettes, proposant des compositions pour le moins originales. Les norvégiens avaient fait une prestation marquante lors de l’édition 2014 du Hellfest et sont très attendus aujourd’hui! 22h30, la salle est plongée dans le noir, la scène s’illumine pendant que les musiciens prennent place. Les premièrs accords électriques d’Åpenbaring retentissent et le charismatique chanteur, Erlend Hjelvik fait une entrée remarquée, coiffé d’un hibou empaillé -emblématique hibou que l’on retrouve sur les pochettes de leurs albums et t-shirt devenu leur mascotte. Les morceaux vont défiler à une vitesse phénoménale, le public reprendra en chœur et en yaourt (le norvégien ce n’est pas si évident) les refrains des titres les plus connus comme Mjød ou Månelyst.  Vidar Landa, Bjarte Lund Rolland et Maciek Ofstad aux guitares, Marvin Nygaard à la basse, Kjetil Gjermundrød  à la batterie ainsi que Erlend nous balancent leur musique avec fougue. Leur savant mélange de black metal, punk, stoner, blues, hardcore ou encore heavy, est supra efficace et emporte rapidement la foule. Le Metronum tremblerait presque! C’est alors qu’ils nous balance Ulvetid, un morceau très rock’n’roll entrecoupé par des parties carrément black metal. C’est ultra intense, wow! Les coups de double pédale assénés par Kjetil sont puissants, prégnants, et la voix rocailleuse et torturée d’Erlend vous prend littéralement aux tripes. Que c’est bon! Session de headbanging obligatoire! Kvelertak nous gratifie d’une heure et demie de folie avec: OffernattBlodtørst puis, la célèbre Bruane Brenn suivie de leur morceau éponyme finiront d’aliéner le public “Kvelertak …eg sa … Kvelertak !”. C’est dans cette ambiance excellente que le groupe quitte la scène. Les clameurs s’élèvent, les norvégiens reviennent pour nous projeter la prenante Liktorn et la punchy Utrydd dei Svake en guise de final. Kvelertak nous aura offert un show phénoménal où la musicalité, l’intensité, et la technique étaient au rendez-vous. La qualité du son et le très bon show lumineux étaient également de la partie. Ce soir j’ai vu un frontman bourré de charisme à la voix transperçante accompagné par trois guitaristes aux jeux et personnalités différents mais tellement complémentaires.  N’oublions pas le duo basse/batterie qui donnent toute sa dimension à la musique. En pénétrant dans l’univers musical, riche et moderne de Kvelertak, j’ai pu déconnecter de la réalité, et ça fait un bien fou!

Merci au collectif Antistatic et à Noiser pour cette superbe soirée. Merci au Metronum ainsi qu’à Black Knives, Black Bomb A d’avoir tout donné. Enfin, un immense merci à Kvelertak d’avoir totalement embrasé nos corps et nos esprits, en ce jour off de leur tournée en compagnie des légendaires Slayer et Anthrax. On espère les revoir très vite!

Auteure: Fanny Dudognon

Photographe: Clément Costantino