Kreator + Arch Enemy @ Le Bikini (Toulouse)
01 décembre 2014 – Nous attaquons le dernier mois de l’année avec une double affiche décoiffante : Arch Enemy/ Kreator. Les deux groupes seront accompagnés de Drone ainsi que de Slamdown. SPM Prod nous en a fait voir de toutes les couleurs en 2014, en ce 1er décembre, pas question de déroger à la règle. On se retrouve donc au Bikini pour l’ouverture des portes à 18h30.
Il est tôt et le Bikini est encore un peu vide, mais pas le temps de traîner, à 18h40 Slamdown monte sur scène. Originaire de Cologne, le groupe existe depuis 2012. Inspirés par divers courants musicaux les allemands produisent un metal unissant death mélo, riffs thrash et groovy usant parfois de quelques sonorités hardcore. Ils ont pour le moment réalisé trois démos et nous en découvrirons quelques morceaux ce soir à l’instar de Hell or High Water et Zombie. Sur scène, ils envoient une bonne énergie, Malte à la guitare et Kevin à la basse occupent bien la scène. Michael alterne voix claire et voix gueulée, ça manque de coffre et certaines parties sonnent malheureusement faux. Rien à redire sur Jason à la batterie qui assure son rôle sans plus ni moins. Pas évident d’ouvrir lors d’un tel concert, le groupe est jeune et a sans doute besoin de plus d’expérience pour me convaincre…ou pas.
Quelques minutes à peine s’écoulent avant que Drone ne prenne le relais à 19h. Le groupe a sorti son 4ème album DRONE en avril dernier à l’occasion de sa 10éme année d’existence. Pour moi et beaucoup d’autres, c’est une vraie bonne découverte ! Leur musique n’est pas sans rappeler les groupes américains tels que Machine Head , Lamb of God, Fear Factory ou même Trivium: du bon groove metal bien thrashy. Le groupe va investir la scène du Bikini et nous offrir une excellente prestation. Moritz Hempel s’impose avec sa voix rauque, son look grunge et sa belle présence scénique. Ils joueront essentiellement des titres de leur opus de 2012 : For Torch And Crown comme Deepest Red ou Making Believe. Les trois musiciens assurent également, Fabian à la basse, Marcelo à la guitare et Felix derrière les futs. Riffs lourds et groovy , refrains efficients et investissement, un combo convainquant qui aura permis de réveiller le public et de nous mettre en jambes pour la suite. Une trentaine de minutes passée à vitesse grand V, ils peuvent revenir, les toulousains ont largement apprécié le metal puissant et efficace de Drone.
Les équipes s’activent pour changer le décor avant l’arrivée du groupe de death mélo Arch Enemy. Créée il y a presque 20 ans par Michael Amott, la formation a connu de nombreux changements et 2014 n’est pas en reste. Angela Gossow, qui officiait depuis 2001 en tant que chanteuse et icône du groupe décide de céder sa place afin de se consacrer au management. C’est la québécoise Alissa White-Gluz (The Agonist) qui devient sa remplaçante. Une grosse modification qui se voit doublée du départ de Nick Cordle (à la guitare depuis 2012) à quelques jours de la tournée EU, Christopher Amott reviendra succinctement pour assurer les dernières dates aux USA. Enfin, Arch Enemy annonce la prise de poste par Jeff Loomis qui brillait auparavant au sein de Nevermore. Le groupe nous rend donc visite avec du sang neuf et un nouvel album, War Eternal, à défendre. Le public les attend de pied ferme, curieux de voir la nouvelle formation à l’œuvre. 19h50 les lumières s’éteignent. Les musiciens se mettent en place sur l’intro du dernier opus et attaquent en force avec son titre éponyme. Alissa qui alimentait de débat quant à ses capacités vocales ne va pas décevoir. En effet, la jeunette a tout pour elle, jolie, elle se débrouille aussi bien sur les morceaux récents que sur les anciens et fait preuve d’une présence incroyable. Mr Amott nous a déjà offert de meilleures prestations, ce soir il semble ailleurs même si techniquement son jeu est irréprochable. Heureusement le reste du groupe est au top, Daniel est toujours aussi efficace derrière sa batterie, il nous assène de coups de double pédale, ça envoie ! Sharlee, bien que réservé, assure à la basse avec le sourire, quant à Jeff, il est juste brillant! Il a su s’imprégner des morceaux en un temps record et nous délivrer un set impeccable ! Le son était un peu trop fort et le set bien trop court. Une heure durant laquelle les titres : Ravenous, My Apocalyspe, Under Black Flags We March, No Gods/No Masters…se suivront, enflammant le Bikini. Arch Enemy nous offre en guise de final un combo percutant avec We Will Rise et Nemesis. Un show presque parfait ! Vivement le Hellfest.
Dernier changement de plateau, c’est un décor aux couleurs de Phantom Antichrist, dernier album en date de Kreator, qui habillera à scène. Un des plus grands groupes de thrash et pour cause, 30 ans d’existence : 30 ans que les allemands écument les salles et festivals sans jamais s’essouffler. Le Bikini est à nouveau plongé dans le noir vers 21h30, In the Year 2525 de Zager & Evans résonne, accompagné d’une projection sur grand écran. Le public bouillonne, le groupe fait une arrivée fracassante sur Violent Revolution. Un morceau qui va introduire un set puissant et équilibré, avec un melting-pot des meilleurs titres de leur discographie. Avec Kreator on ne rigole pas ! Mille Petrozza et ses trois compères ont sorti le grand jeu, murs de spots, fumigènes, vidéos et thrash attitud. Une mise en scène bien orchestrée et un jeu de lumière paramétré au millimètre pour un résultat impeccable ! Le son était également très bon. Civilization Collapse, Phobia, Enemy of God, Impossible Brutality, Hordes of Chaos et bien sur Pleasure to Kill… de quoi se faire péter les cervicales ! Dans la salle c’est l’euphorie, headbang, pogos, Miland commandera circle pit et wall death à maintes reprises et le public s’en donnera à cœur joie. Ventor frappe sa batterie avec fougue, nous régalant de blast et de groove, Sami enchaîne ses accords avec décontraction. Speesy, le nonchalant, fait vrombir sa basse et headbang comme un fou. Quant à Mille, aussi à la guitare, il nous prouve une fois encore son talent de showman, il est en forme et son chant est excellent. Le groupe s’en va reprendre son souffle (et nous aussi) et nous revient avec The Number Of The Beast d’Iron Maiden, qui sera reprise en cœur par la foule. Un hommage plus thrashy certes mais qui n’en perd par sa beauté pour autant. Kreator achèvera le set sur Warcurse, People Of The Lie et enfin Flag Of Hate. L’occasion pour Mr Petrozza de faire joujou avec son CO2 gun, aspergeant son public de fumée, pas vraiment indispensable mais les plus grands ont le droit de s’amuser aussi non ?. Un concert de 90 minutes, décoiffant, fatiguant mais surtout magistral ! Kreator prouve une fois encore que le thrash allemand n’est pas mort (oui je suis poète).
Merci à SPM Prod, qui nous comble de bonheur et au Bikini pour cette soirée de dingue qui restera dans les mémoires. Un big up à Drone qui fut la chouette découverte du jour. C’est courbaturés mais ô combien comblés que les spectateurs quittent la salle. Rendez-vous le 10 décembre pour une dernière date de bourrin avec Aborted + Origin au Metronum.
Auteur : Fanny Dudognon
Photos: Antony Chardon