La quantité astronomique de neige reçu la journée d’avant n’a pas refroidit les ardeurs des festivaliers ce jeudi le 26 janvier au Vieux-Port de Montréal pour le 15e anniversaire de l’Igloofest. Le slogan du festival de musique électronique pour cette année est : « On se retrouve dans la tempête », mais toute cette neige donnait un air féérique au décor de la scène Sapporo.

Une des choses qui m’a agréablement étonnée était l’ingéniosité des personnes présentes pour rivaliser dans leur « costume » chaud : une personne avait un manteau de fourrure, certains avaient des paillettes collées sur leur visage, d’autres arboraient des lunettes de fantaisie aux couleurs néons (même certains avaient des lumières!), mais le plus important était d’avoir un bon manteau, des gants et, idéalement, un pantalon de neige pour essayer la glissade proposée aux gens présents.

La French Touch a caractérisé la soirée pour le retour de Kavinsky dans la métropole, avec comme entrée euphonique Heidy P. de la Belle Province, ainsi que Dabeull, un autre cousin français qui a su donner le ton à la soirée avec ses choix rétros. En effet, Heidi P. proposait un set assez disco pour aider à réchauffer le dancefloor, mais les choix du set de Dabeull en a fait crier plus d’un, moi y compris. Qui ne peut pas danser sur Careless Whisper de George Michael, ou encore Maniac de Michael Sembello? Les gens se sont éclatés sous les sons du DJ avant celui que nous attention tous…

Les visuels très simples de Kavinsky clashaient à comparer à ceux de Dabeull. Les robots-grenouilles et les chats mignons ont laissés place à un Kavinsky écrit en rouge sur fond noir, ce qui reflétait une lumière presque inquiétante sur les conteneurs qui composaient le décor du festival.

Le Français n’a fait qu’une courte heure pour son set, ce qui m’a paru quelque peu décevant. En effet, pour ceux qui payaient des passes VIP à 80$ l’unité, je me serais attendu que la tête d’affiche puisse rester un peu plus longtemps. Est-ce le froid qui a calmé ses ardeurs? Reste que les festivaliers ont apprécié ses choix de pièces, avec les sons des années 80, house et synthwave.

J’ai eu un frisson quand il a mixé la version mixée de One More Time/Aerodynamic de l’album Alive 2007 de Daft Punk. Je découvrais le monde de la musique électronique lorsque Daft Punk est venu pour la deuxième et dernière fois l’été de cette année-là, et pour ceux qui s’en rappelait, un jeune Kavinsky ouvrait pour le duo légendaire de robots.

Nous avons aussi pu entendre Hey! De Gaspard Augé (la moitié du duo français Justice), mais je crois que le clou de la soirée fut lorsque les gens ont pu reconnaître Satisfaction, le succès de Benny Benassi. Les festivaliers se sont fait enlever par la basse profonde de cette pièce maintenant mythique dans la musique électronique, avant de terminer la soirée sur une version longue de Nightcall, popularisé par le film Drive, avec l’acteur Ryan Gosling.

J’ai apprécié ma soirée en général, et les gens présents aussi, mais sans aucune interaction du DJ en tête d’affiche, avec des visuels simples et une seule heure de performance, j’ai dû quitter le port avec une légère amertume en bouche. Est-ce que j’en demandais trop du producteur musical français? C’est peut-être le cas. Je me demande si un vrai spectacle d’une de ses tournée vaudrait plus le détour pour les prochaines fois.

Journaliste: Marie-Lou Plante

Photographe: Thomas Mazerolles