JSBX 01
08 Mars 2016 – Ce soir, c’est The Jon Spencer Blues Explosion. LE trio blues/punk/rock de New York, qui se produit sur la scène du Bikini  avec en première partie, Gemma Ray, un trio Britannique exilé à Berlin. Première impression, et sûrement pas la meilleure : il est 20h et le parking du Bikini est quasiment vide. Le public toulousain ne serai-t-il plus Rock’n’Roll ?

C’est à 20h30, et devant une salle à moitié remplie (je veux rester positif), que Gemma Ray débarque avec ses bottes, son petit look rétro et sa guitare demi-caisse Hagström. Elle est accompagnée de ses deux acolytes, tous aussi vintages. Durant quarante cinq minutes, ils nous font voyager dans leur monde très seventies. Un genre musical très difficile à définir. Des influences telles que Buddy Holly ou Nick Cave sont très présentes, ainsi que des ambiances dignes des meilleures séries Z, ou même des sonorités sortant tout droit d’un film de Tarantino. Un rock rétro de très bon goût, porté par la voix soul de Gemma et une rythmique bien en place. Une ambiance contrastant avec l’esprit punk/rock de leurs hôtes. Mais elle arrive à charmer le public, enfin présent en nombre, avec sa voix rappelant PJ Harvey mais aussi avec son jeu de guitare et sa beauté. Elle est soutenue par Andy Zammit son batteur donnant le tempo et le bassiste Fredrik Kinbom qui tient la rythmique. Ce dernier prend même sa guitare Lap Steel pour quelques passages. Gemma Ray, un trio rock vintage et léger, avec une pointe de psychédélisme. Une première partie d’une excellente qualité.

Le registre sera différent pour la suite de la soirée. Le changement de matos et les quelques essais sont réalisés par les membres du groupe eux-mêmes, ce qui est assez rare pour être signalé mais très “rock’n’roll”. Jon Spencer s’empare de sa guitare et va secouer la salle de Ramonville avec toute son énergie légendaire. Après 25 ans de bons et loyaux services et un vingtième album sous le bras, les trois artistes de la grosse pomme sont toujours présents sur scènes et ils le font savoir à un Bikini pas encore totalement dans l’ambiance. Judah Bauer, toujours aussi nonchalant mais tellement efficace, distille ses notes et ses accords de guitare avec classe et sauvagement accompagné par celle de Jon et les frappes brutales de Russell Simins à la batterie. C’est donc ça le “Blues Explosion” comme aime à le crier régulièrement Jon. Pendant plus d’une heure trente il transpire (au sens propre comme au figuré) le Rock, le Punk… la musique en fait ! Il saute, se déhanche et gesticule sur toute la scène avec sa guitare comme sur une sorte de thérémine moderne. Il nous envoi toujours plus d’ondes positives. Et que dire de Russell qui martyrise sa batterie a grands coups de baguettes ?! Comment fait-il pour ne pas changer d’instruments à chaque concert avec de telles frappes puissantes et rageuses! Sans parler de la facilité et l’aisance de jeu de Judah qui, même s’il est moins démonstratif que ses deux compères, reste tout aussi efficace. Sa prestance lui suffit. Ils nous proposent la quasi totalité de leur dernier album Freedom Tower – No Wave Dance Party 2015, sorti en janvier 2015, mais n’oublient pas les 19 albums précédents. Les morceaux s’enchaînent comme des perles ne laissant aucun moment de répit. Ça tombe bien, c’est ce que tout le monde attend. Du rythme, du bon gros son bien saturé pour s’imbiber de cette musique. Un concert explosif comme a l’habitude de proposer le trio New-Yorkais.

Il est un peu plus de 23h et le concert se termine déjà. C’était juste parfait, mais on en aurait bien demandé encore. Une excellente soirée malgré une affluence un peu timide. Un concert de grande qualité si ce n’est un éclairage un peu en deçà, ce sera le seul bémol. Mais le principal était là: l’énergie, le son et l’ambiance. Merci à l’équipe du Bikini pour son accueil et aux artistes pour cette soirée.

Auteur et photographe : David Torres