20 décembre 2013 – Dire qu’Infected Mushroom attire une clientèle atypique tient de l’euphémisme : on peut apercevoir des glowsticks, pantalons multicolores, dreadlocks, et dans le cas d’un certain fêtard, un accoutrement de chaman. On se croirait presque dans un rave underground… Pourtant, l’admiration pour ce groupe de psytrance est beaucoup plus grande que l’on croirait.

De 22h à minuit, Martin Villeneuve s’occupe de l’ouverture. La musique n’est pas très agressante : du vocal techno, accrocheur, décontracté. Son remplaçant, Mikael Weermets, de Suède, change la donne : “If you’re here to party tonight, make some f***king noise!” De fait, le DJ interagit souvent avec la foule. Par contre, il coupe le son de sa hard house fréquemment quand il parle au micro. Et la musique semble répétitive ; ce n’est pas moi qui le dit, c’est une jeune femme impatiente de voir Infected en action!

Son souhait se concrétise vers 1h30 lorsque le kit de drums et le support à guitares sont dévoilés. Ne perdant pas de temps, le quatuor basé à Los Angeles entame immédiatement le morceau «Saeed» : avec grand renfort de guitare électrique et de batterie, le frontman Amit «Duvdev» Duvdevani chante les premières paroles du désormais classique d’ouverture des shows live du groupe. Et quelle énergie! À voir le guitariste Tom Cunningham déchiqueter les cordes de sa guitare et Erez Eisen maîtriser avec brio le clavier et la console de DJ, on constate immédiatement que ce spectacle tient beaucoup plus du show rock que d’un simple DJ set. C’est encore plus vrai avec leur cover de la chanson «Pretender» des  Foo Fighters : il s’agit d’un savant mélange de rock et de musique électronique.

La foule a évidemment droit aux populaires morceaux «Becoming Insane» et «Cities of the Future», ainsi qu’à d’autres morceaux psytrance de leur répertoire. Toutefois, Infected Mushroom ont également joué quelques morceaux de leur nouvel EP, Friends on Mushroom 2. On retient particulièrement «Trance Party», une interprétation  du groupe d’une chanson trance : c’est très original! On retrouve un breakdown et une mélodie légère, le tout rythmé par l’intensité caractéristique d’Infected. Sans contredit, le spectacle atteint son summum avec «Deeply Disturbed» : les lumières stroboscopiques s’affolent, et les hurlements de la guitare électrique sont assez stridents pour faire éclater des vitres : vive les bouchons!

En somme, voici un spectacle qui était très similaire à celui présenté cet été sur les quais du Vieux-Port. Les principales différences se résumaient surtout à des effets visuels bonifiés (écran géant à DEL, confettis, éclairage intense) et quelques chansons différentes. Infected Mushroom ont été fidèles à leur habitudes et ont performé comme des bêtes. Nul doute qu’il s’agissait d’une expérience mémorable pour ceux dont il s’agissait du premier live show du collectif israélo-américain.  On a déjà hâte à leur prochain spectacle!

Auteur: Mathieu Bonin

Crédit photo: New City Gaz

Pour en savoir plus: Infected Mushroom