© Sophia Khmil

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4 octobre 2015 – C’est franchement un spectacle qui sort de l’ordinaire que j’ai pu voir dimanche dernier au Théâtre Corona, comparable à une ancienne cérémonie religieuse emplie de chants en yoruba, une langue originaire du Nigéria amenée à Cuba par les esclaves au 17e siècle. Les génies derrière Ibeyi sont les soeurs jumelles Lisa et Naomi Diaz, âgées de 20 ans et d’origine franco-cubaine. Elles ont captivé l’assistance avec leurs voix magnifiques, le piano et des sons de percussions diverses, dont le cajon, un instrument de percussion folklorique duquel jouait leur défunt père avec le groupe Buena Vista Social Club. Leur musique est créée d’un mélange de R&B, électronique, downtempo et de rythmes jazz, évidemment très imprégnée de leurs origines cubaines, même si plusieurs de leurs pièces sont en anglais.

Le spectacle débute a capella alors que les jumelles allument chacune une chandelle de chaque côté de la scène. Des projections de séquences diverses dont des paysages déserts en noir et blanc, des jungles ou encore des vidéoclips de leurs chansons accompagnent leurs chants tout au long de la performance. Leurs voix paisibles et l’éclairage d’une grande simplicité ont fortement contribué caractère de cérémonie transcendantale à la performance. Parmi les pièces interprétées ce soir-là on retrouve entre autres: Oya, Faithful, Stranger-Lover, un superbe cover de Jay Electronica (Better in tune with the infinite) ainsi que plusieurs pièces écrites en hommage aux membres de leur famille: Mama Says ou encore Yanira, qui est leur grande soeur.

Chaleureuses et sympathiques, les jumelles ont interagi maintes fois avec le public, que ce soit pour parler de leurs origines, de leur album sorti plus tôt cette année ou encore pour remercier chaque membre de l’équipe de leur tournée. L’admiration de la foule était telle qu’on a redemandé deux rappels: d’abord le single River et ensuite une pièce totalement improvisée a capella pour finir. Elles ont quitté la scène seulement après avoir chaleureusement remercié l’assistance

éteint leurs deux chandelles. Un spectacle magique comme celui-là vaut fortement la peine d’être vu et revu, ne serait-ce que pour entendre quelque chose de différent.

Auteur & Photographe: Sophia Khmil