On a eu droit à de la visite rare lundi soir alors que le groupe suédois Hypocrisy s’arrêtait au Théâtre Corona dans le cadre de sa tournée nord-américaine Death…Is Just The Beginning, et ce, presque dix ans après leur dernier passage dans la métropole. Pour ajouter une couche supplémentaire d’agressivité, les groupes Fleshgod Apocalypse et Aenimus assuraient la première partie de ce spectacle.

Aenimus : Beaucoup de potentiel…mais…

Le groupe américain Aenimus a été le premier à monter sur scène devant une salle très bien remplie. J’avais pris le temps d’écouter un peu leur matériel avant le spectacle et j’avais été agréablement surpris par leur tech death mélodique efficace démontrant un excellent musicianship. Dès le début de leur performance, on se rendait vite compte que la qualité du son n’était pas vraiment de leur côté alors que le tout était assez brouillon et la basse presque inaudible. Par contre, le guitariste Jordan Rush était excellent, maniant la Strandberg comme un vrai pro bien que parfois certainement parties sonnaient un peu vide, faute d’avoir un deuxième guitariste pour renforcer le tout. Mais le vrai bémol de leur prestation a été sans aucun doute la prestance scénique (ou plutôt la tentative de prestance scénique) de leur chanteur Alex Green. La plupart du temps, j’ai eu l’impression qu’il ne savait pas trop quoi faire sur scène et ses interactions avec la foule étaient maladroite. Si son vocal en album est bien défini et articulé, en live c’est une autre histoire avec une voix trop grasse pour le genre musicale où aucun mot n’était perceptible. Je ne vous le cacherai pas, tous ces détails accumulés ont carrément gâché mon expérience. Les gars de Aenimus ont beaucoup de potentiel mais ils ont encore beaucoup de chemin à faire avant de pouvoir donner une vraie bonne performance live.

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Fleshgod Apocalypse : Tout simplement grandiose!

C’était maintenant au tour de Fleshgod Apocalypse de venir pulvériser le Corona avec son death tech symphonique. On pouvait constater qu’une grande partie de la foule s’était déplacée pour eux et il y avait de la fébrilité dans l’air! C’était aussi la première fois que le groupe venait à Montréal depuis leurs changements de line-up et j’avais hâte de voir comment allait sonner le vocal de Francesco Paoli en live. C’est avec leur classique The Violation que tout a commencé et mon opinion s’est faite assez rapidement : Francesco Paoli est tout simplement excellent, autant au niveau de sa présence sur scène que de son vocal qui supplantent de beaucoup son prédécesseur Tommaso Riccardi. Le setlist était très bien balancée et le groupe a pigé dans presque toute sa discographie au grand plaisir des gens présents. On a donc vu défiler Healing Through War, Minotaur (The Wrath Of Poseidon) et The Egoism parmi tant d’autres. On a aussi eu droit à deux nouvelles chansons tirées de leur album Veleno qui sortira à la fin mai dont la pièce Fury et leur single Sugar qui rentrait au poste en s’il-vous-plaît! Un shout-out également à l’excellente prestation de la chanteuse Veronica Bordacchini dans la pièce Epilogue. Le seul petit bémol que je pourrais apporter est qu’on n’entendait clairement pas assez le vocal du bassiste Paolo Rossi, ce qui est extrêmement dommage. Ils nous ont finalement laissé avec The Forsaking tirée de leur album Agony. Fleshgod Apocalypse ont offert une prestation solide et mémorable et, honnêtement, j’en aurais pris plus. Je souhaite fortement les revoir bientôt à Montréal, et ce, en tête d’affiche!

Setlist : The Violation, Healing Through War, Cold As Perfection, Sugar, Minotaur (The Wrath Of Poseidon), Fury, Epilogue, The Fool, The Egoism, The Forsaking

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Hypocrisy : Une solide prestation!

Hypocrisy n’est clairement pas un groupe qui nous visite souvent (la dernière fois remontant au 30 mai 2010) et malgré le fait que la salle se soit quelque peu vidée après la prestation de Fleshgod Apocalypse, les fans de melodeath old-school s’étaient entassés devant la scène, prêts pour le carnage. Il est rare de voir un groupe faire une tournée sans avoir sorti de nouveau matériel depuis 2013, mais les fans étaient tout de même au rendez-vous. Tout a commencé avec Fractured Millenium tiré de leur album éponyme et c’est peut-être parce que les fans de Hypocrisy sont plus vieillissants que ceux de Fleshgod Apocalypse, mais le parterre était nettement moins agité. Même pour la chanson Valley Of the Damned qui est assez violente, le moshpit a vraiment tardé à se former. Qu’à cela ne tienne, le groupe nous avait concocté une setlist vraiment génial couvrant presque toute leur longue discographie allant de End Of Disclosure jusqu’à un medley de vieux titres plus death old school comme Pleasure Of Molestation, Osculum Obscenum et Penetralia. La voix très particulière de Peter Tägtgren a simplement tout arraché et ses interactions avec la foule étaient toujours teintées d’humour. Le moment fort pour moi a été sans aucun doute l’interprétation de leur classique Eraser où tout le monce scandait les paroles en coeur. La deuxième partie du spectacle nous a carrément décapé la face avec des pièces agressives comme Killing Art, Buried et War-Path. C’est finalement avec Roswell 57 que le groupe nous a laissé et c’était très solide. Hypocrisy ont offer une excellente performance et on souhaite fortement ne pas avoir à attendre un autre dix ans avant de les revoir en ville!

Setlist : Fractured Millenium, Valley Of The Damned, End Of Disclosure, Adjusting The Sun, Eraser, Pleasure Of Molestation/Osculum Obscenum/Penetralia, Fire In The Sky, Killing Art, Buried, War-Path, The Final Chapter, Roswell 47

Auteur : Maxime Pagé