Hierophant (11:40-12:10 // Temple )

J’arrive à temps pour voir les Italiens de Hierophant histoire de bien me réveiller en ce samedi matin. Là encore, nous sommes le metal extrême old school. Tout est réuni pour une bonne petite messe noire d’entrée de jeu (croix renversées, clous et maquillage cadavérique). Quant à la musique, elle officie dans le black death de la grande époque avec parfois quelques touches sludge. Et c’est d’une grande brutalité avec un son crasseux qui leur va bien. Fabio, leur frontman est comme possédé avec sa voix rocailleuse venue des entrailles de la Terre. Les titres joués sont bien évocateurs de l’ambiance qui règne : “Seeds of Vengeance”, “In Chaos, In Death. La Temple a été atomisée d’entrée. 


The Dali Thundering Concept (12:15-12:45// Altar )


Kalandra (12:50-13:30 // Temple )

La Temple ne renferme pas que des groupes brutaux death et dlack. Il y a aussi le folk. Et il y a parfois des trésors à découvrir, loin des clichés du genre un peu trop envahissant à l’heure actuelle. Kalandra est un groupe norvégien découvert dans nos contrées il n’y pas si longtemps en première partie de Wardruna puis de Leprous. Ils avaient fait forte impression alors avec leur savant mélange de rock, de trip-hop et d’ambiant. En tout cas, ils sont très attendus avec un public très nombreux. La tente semble d’ailleurs trop petite pour accueillir tout le monde. Et quand le groupe apparaît et que la charmante chanteuse Katrine entre sur scène. On se rend compte qu’elle est un peu tétanisée et émue. On se demande si elle ne va pas tomber en larmes. Mais elle se reprend vite et c’est parti pour un très beau voyage au pays des rêves. La voix envoutante sur “Borders”, le premier titre, prend aux tripes d’entrée de jeu. Et le niveau ne baissera pas par la suite sur “Slow Motion” et “Naive”, plus rock. On pense à beaucoup d’autres formations (The Gathering, Dead Can Dance…) mais les norvégiens ont su forger leur propre identité. Et pour mettre le public à genoux, quoi de mieux qu’une bonne cover de Wardruna, “Helvegen” en plus, très réussi. Le son est nickel, la setlist parfaite et c’est sous un triomphe que le groupe quitte la scène. Assurément, un des concerts de cette édition. Comme quoi, le public de Clisson est très ouvert d’esprit et c’est tant mieux. 


Fever 333 (12:50-13:30 // MainStage 2 )


Ten56. (13:35-14:15 // Altar )


Spiritworld (13:35-14:15 // Warzone )


Asking Alexandria (14:20-15:05 // MainStage 2 )


Beast in Black (16:00-16:45 // MainStage 2 )


Saor (16:00-16:45 // Temple

En tant qu ‘admirateur de bon black pagan, je vous avoue que j’ai été déçu de la  prestation de Saor en salle à Toulouse. Trop de samples, un son trop brouillon avait en partie gâché le set des ecossais. Mais je me suis dit qu’ils avaient bien droit à une deuxième chance. Et tout d’abord, très bonne surprise avec la présence de deux musiciennes supplémentaires: une violoniste et une choriste multi-instrumentiste. Voilà une très bonne idée qui va remplacer en grande partie les bandes et c’est tant mieux. Et deuxième chose, cette fois-ci le son est optimal. La musique de Saor prend une toute autre dimension. Il suffit d’entendre l’entrainant “Origins” qui ouvre le set pour se dire que la partie est cette fois-ci gagnée. Nous sommes revenus aux temps de la Calédonie Celtique. Le long “Tears Of Nation”, avec ses passages plus folk, enfonce le clou, suivi par l’excellent “Carved in Stone” qui retournera la Temple. Le groupe terminera par le plus planant “Aura” (oui, 4 titres seulement mais d’une durée de plus de 10 minutes chacun). Saor a bien su rectifier le tir de ses erreurs passées en live. Les voici dans la cour des grands du genre. 


Puscifer (16:50-17:40 // MainStage 1


Arch Enemy (17:45-18:35 // MainStage 2)

Je délaisse pour un temps les tentes pour me faire une bonne soirée Mainstages. Il faut dire que le plateau est sacrément relevé en ce samedi après-midi. On commence fort avec Arch Enemy qu’on en présente plus. La bande à Michael Amott est, comme à son habitude, très en jambes pour en découdre devant un public acquis à leur cause. Il faut dire qu’Alissa est d’un grand charisme et que son niveau de chant est quand même assez exceptionnel, n’en déplaise aux nostalgiques de ses deux excellents prédécesseurs Angela et Johan Liiva. De plus, le groupe a décidé de se renouveler un peu avec pas moins de 5 extraits du nouvel album “Deceiver, Deceiver” sur les neufs joués aujourd’hui et ça passe tout seul en live (comme le très bon “House of Mirrors”, une belle tuerie). Bien entendu, des classiques seront également de la partie comme “My Apocalypse”, “War Eternal” et l’indispensable “Nemesis”  pour finir. Arch Enemy reste une valeur sûre en live qu’on déguste sans déplaisir. 


Myrath (17:45-18:35 // Temple )


 

The Obsessed (17:45-18:35 // Valley


Porcupine Tree (18:40-19:50 // MainStage 1

Grand représentant du rock/metal progressif cette année, on se dit que la venue de Porcupine Tree est immanquable. D’autant plus que cette reformation (le groupe était en sommeil depuis plus de 10 ans) est provisoire puisque le maître Ã  penser Steven Wilson a entrepris une carrière solo avec le succès que l’on sait faisant évoluer sa musique du prog vers la pop en passant par l’électro. Il aime prendre des risques et, alors qu’on se disait qu’il choisirait les titres les plus rock/metal et accessibles du répertoire de son groupe, il va complètement brouiller les pistes et proposer une setlist sacrément osée en festival. En effet, seul le titre d’ouverture “Blackest Eyes” tiré de l’excellent “In Absentia” avec ses grosses guitares saturées entre bien dans le moule de la musique metal. Le reste est beaucoup plus calme et planant à l’instar des extraits du dernier album “Of the New Day” et “Chimera’s Wreck”. Mais la pièce maîtresse du concert sera l’interprétation en entier d'”Anesthetize”, longue plage de plus de 17 minutes tiré de leur meilleur opus à mon goût “Fear of a Blank Planet”. Un pur chef d’Å“uvre qui permet de voir le travail du batteur Gavin Harrison, un des meilleur batteur du monde prog. Le son est nickel mais avec un perfectionnisme maniaque comme Steven Wilson, il était difficile d’en être autrement. En bref, un concert qui aura sans doute divisé. Le “grand public” a été sans doute très décontenancé par le set proposé mais les fans purs et durs seront aux anges. Et puis, c’est sans doute la dernière fois qu’on verra Porcupine Tree durant un long moment, peut-être définitivement, Steven Wilson reprenant sa carrière solo. 


Earthless (19:35-20:35 // Valley )


 

Powerwolf (19:55-20:55 // Mainstage 2

Changement de décor (ah oui, là, c’est vraiment le terme qui convient) pour l’entrée des allemands de Powerwolf Et on peut dire qu’ils ont vu les choses en grand: ruines d’une église, imagerie 3d et toute la pyrotechnie qui va avec. Musicalement, on va dire que Powerwolf  va faire du Powerwolf tout simplement. C’est a dire qu’ils sont toujours dans leur délire de power metal religieux mais avec des prêtres loups garous. Souvent ça se répète et on se dit qu’on a vite fait le tour du truc . Oui, mais voilà, sur scène, ça envoie, il faut bien le dire. Des titres entrainants comme “Amen and Attack”ou “Dancing With the Dead” mettent un feu incroyable dans la fosse. Attila Dorn, s’exprimant dans un français presque impeccable, n’a aucun mal à se mettre le public clissonnais dans la poche, bien épaulé comme à son habitude par son collègue aux claviers flack. Et les tubes déclenchent des ovations de plus en plus fortes (“Armata Strigoi” repris par des milliers de fans, ça fait quelque chose quand même!). En conclusion, Powerwolf n’a sans doute rien inventé dans le style et beaucoup vont sans doute trouver la performance trop cliché mais les allemands ont sans doute produit la plus grosse ambiance devant les Mainstages en ce samedi. Et ça, c’est imparable! 


Lorna Shore (20:40-21:40 // Altar )


Stray From The Path (20:40-21:40 // Warzone )


 

Iron Maiden (21:00-23:00 // MainStage 1 )

Ah! la la! voici un show qui a fait couler beaucoup d’encre. Iron Maiden est sans doute un des groupes les plus fédérateurs de la planète metal. Pour cette tournée, le groupe a décidé de se concentrer sur leur dernier opus “Senjutsu” et sur un grand classique “Somewhere in Time” pour les deux tiers du set. Du coup, beaucoup de classiques du groupe vont passer à la trappe. Quand ça s’est su, beaucoup se sont déchaînés sur les réseaux sociaux en disant qu’en 2018, c’était top et que ce coup-ci, ça va être un pétard mouillé. Bon, c’est vrai que le show best of proposé il y a 5 ans restera dans les anales mais Iron Maiden n’ayant plus rien à prouver aujourd’hui, n’est-il pas normal également que le groupe veuille sortir des sentiers battus et propose une setlist un peu plus originale? Et puis “Somewhere in Time” est sans doute un des albums les plus aboutis des britanniques. Rien que les deux premiers titres joués “Caught Somewhere in Time” et “Stranger in a Strange Land” sont de pures merveilles en live comme sur album. Pour moi, c’est toujours du grand Maiden. Bruce Dickinson est toujours en super forme comme ses acolytes, même si Nico Mc Brain aux futs et Adrian Smith commencent à ressentir le poids des années (ce dernier souffrait visiblement de l’épaule) mais ne chipotons pas trop, le niveau de jeu est élevé. Les titres du dernier album passent plutôt bien l’épreuve de la scène (mention spéciale à “Death of the Celts”, très épique). Mais le morceau de choix de cette setlist reste “Alexander The Great”, jamais interprété en live et peut-être une des meilleures compos du groupe. Quelle claque! Allez, pour le grand public, quelques incontournables comme “The Trooper” et “Fear of the Dark” toujours aussi magiques. Et c’est avec un bon “Wasted Years” que se termine le concert. Iron Maiden, c’est la grande classe, tout simplement. 


Monster Magnet (21:45-22:45 // Valley )


Voivod (22:50-23:50 // Altar )


Within Temptation (23:05-00:30 // MainStage 2 )


Clutch (23:55-00:55 // Valley)


Carpenter Brut (00:35 – 02:00 // MainStage 1 )


Municipal Waste (01:00-02:00 // Warzone

Devant la foule considérable en ce samedi soir (oui, bon, sans doute le moment de trop plein de cette édition alors que le reste du weekend, on circulait bien plutôt partout) et l’impossibilité de voir le set de The HU sous la Temple (peut-être le gros couac de cette édition, il aurait été plus judicieux de les programmer sur la Mainstage clairement). Direction la Warzone, plus tranquille. En fait, pas pour longtemps car c’est l’heure de la tête d’affiche de cette scène, les thrasheurs de Municipal Waste. Cette fois-ci, ils sont au rang qu’ils méritent sur un excellent créneau. Et ils ne vont pas manquer ce rendez-vous. Devant un parterre en feu malgré l’heure tardive, pas moins de 22 titres seront interprétés ce soir. Et oui, nous sommes dans le genre crossover qui frise le hardcore et les chansons n’excèdent pas deux minutes en moyenne. Il ne faut pas croire que c’est du n’importe quoi, bien au contraire. Il n’y a qu’à voir les riffs incroyables et les solos de Ryan Waste pour comprendre à qui on a affaire. Le frontman Tony Foresta électrise la foule qui est en fusion (on ne compte même plus les circles pits). Pas de temps mort, la journée se termine en apothéose. Bravo à Municipal Waste, un des grands vainqueurs du weekend. 

 

Photographes : Fanny Dudognon et David Vacher

Auteur : Etienne Conan