En plus de renouveler avec le parc Jean-Drapeau fraîchement rénové, cette dixième édition du Heavy Montreal est aussi la dernière chance des amateurs de voir Slayer dans la province. Bien entendu, le Heavy Montreal est bien plus que cela, et les amateurs auront la chance de voir d’autres formations comme Anthrax, Corrosion Of Conformity, Gamma Ray, Quiet Riot, Evenescence, Hatebreed, Ghost et Beast In Black pendant la fin de semaine.

Ce nouveau site est très vaste et bien aménagé et contient de nombreux points d’eau de plusieurs toilettes. Malgré cela, on voit de longues files d’attente aux endroits les plus accessibles, ce qui incite bien évidemment quelques festivaliers à improviser au lieu de se déplacer vers un endroit moins central et moins achalandé. La colline est toujours utilisée et bien aménagée avec quelques terrasses et des escaliers en béton. Il est cependant dommage qu’elle n’ait plus autant d’ombre qu’avant. Cela dit, on retrouve plusieurs zones ombragées ailleurs sur le site ainsi qu’une superbe zone familiale qui inclut des jeux gonflables et un endroit pour des tatouages temporaires.

Comme c’est le cas chaque année, il est difficile de plaire à tout le monde avec le choix des groupes et cette année n’est pas une exception. Il est cependant difficile de croire qu’un amateur ne peut trouver chaussure à son pied à l’une des quatre scènes ou d’aller se divertir à l’emplacement de lutte en attendant son groupe préféré.

Une programmation pour tous les goûts !

Cela dit, le premier groupe à s’exécuter sur Scène de l’apocalypse est la formation Galactic Empire. Comme le nom l’indique, les musiciens arrivent sur scène vêtus de costumes provenant de l’univers de Star Wars. Que ce soit par curiosité ou par intérêt pour la franchise, les amateurs se massent rapidement devant la scène pour entendre les adaptations métal des compositions de cet univers. En plus d’être très bons avec leurs instruments, les musiciens donnent un excellent concert et les extraits vocaux de Darth Vader sont à point pour entamer la journée avec humour et énergie.

Parlant d’énergie, que dire de la formation Fever 333, ce trio ne fait pas seulement parler sa musique, on y retrouve aussi un batteur qui saute fréquemment et un guitariste qui fait une excursion non pas dans l’espace de sécurité devant la scène, mais sur la terrasse installée devant la ScèneHeavy pour y jouer la pièce Hunting Season en fin de prestation. Ce dernier lance même sa guitare dans la foule avant de revenir sur scène. Avec une telle énergie venant des membres du groupe, il n’est pas surprenant de voir les amateurs sauter et faire des circle pits pendant leur prestation. Parlant de ceux-ci, les amateurs se sont donné à fond devant l’excellente performance du groupe local Kataklysm et les circle pits étaient encore une fois gigantesques.

De nombreux amateurs attendaient avec impatience le retour de la formation Metal Church, mais ces derniers ont annulé leur présence pour des raisons familiales. C’est donc la formation montréalaise Anonymus qui a été appelée en remplacement à la dernière minute. Comme le groupe fête leur trentième anniversaire, il n’y avait pas un meilleur endroit pour célébrer cela et le groupe a donné encore une fois une excellente prestation. Les amateurs se sont donc poussés violemment et chantés à plein poumon avec Oscar pendant Un Pied Dans La Tombe, Envers Et Contre Tous, Décrisse, Sous Pression et Un Poing C’est Tout.

Un autre artiste qui est très apprécié du public montréalais est Devin Townsend. Ce dernier s’exécutait seul avec une guitare acoustique sur la Scène de la forêt en début de journée. Un peu tôt pour voir ce génie musical, mais celui-ci était en grande forme et, comme a son habitude, il ne se gêne pas pour raconter des anecdotes entre ses chansons. Malgré la simplicité de sa prestation, Devin offre un spectacle très intense et il donne des frissons à la foule qui s’est massée pour entendre les pièces Deadhead, Love?, Ih-Ah! et Life. Même si sa musique n’est pas pour tous le monde, Devin inclut non seulement précision et émotion, mais aussi une bonne dose d’humour dans sa musique. De plus, ce dernier s’améliore d’année en année, comme une bonne bouteille de vin. Il est cependant dommage que sa prestation soit si courte.

Les amateurs qui désiraient rester dans un terrain plus accessible attendaient avec impatience l’arrivée sur scène du groupe Quiet Riot. Mais à leur grande surprise, Frankie Banali, le seul membre de l’ère classique de la formation, n’est pas à la batterie et est remplacé par Johnny Kelly (Danzig et A Pale Horse Named Death). Même si cette formation affiche davantage un air de groupe hommage que d’une formation originale, leur prestation est très dynamique et la voix du chanteur James Durbin est puissante et juste. Comme le groupe se produit rarement dans la métropole, il est normal de voir les amateurs chanter les titres les plus connus comme Mama Weer All Crazee Now, Slick Black Cadillac, Cum On Feel The Noize et Metal Health (Bang Your Head), mais, ces derniers semblait complètement perdus lors des pièces plus obscures comme Love’s A Bitch et Sign Of The Times.

Hatebreed est un autre groupe extrêmement populaire dans la métropole et il n’est pas surprenant de voir une marée d’amateurs attendre avec impatience que le groupe arrive sur la Scène de l’apocalypse. Cet amour est aussi partagé par les musiciens et nous pouvons remarquer que ces derniers adorent jouer ici. Le groupe fête son vingt-cinquième anniversaire et pige principalement dans l’album Perseverance. Comme d’habitude, les amateurs font du crowd surfing sans arrêt pendant la totalité de leur prestation et chantent haut et fort avec Jamey Jasta, particulièrement pendant Destroy Everything.

C’est à ce moment que les amateurs se séparent en deux, ceux qui aiment la musique lourde se déplacent vers la Scène de la forêt et du Jardin afin d’assister aux prestations des groupes Municipal Waste, Cattle Decapitation, Watain et Dying Fetus alors que ceux qui préfèrent une musique plus mélodieuse et populaire restent devant la Scène Heavy et de l’apocalypse pour voir les formations Steel Panther, Godsmack, Evanescence et Ghost.

De nombreux amateurs se souviennent sans doute que le dernier passage de la formation Municipal Waste au festival fût marqué par des circle pits autour d’arbres. Plusieurs d’entre eux voulaient répéter l’expérience, mais malheureusement pour eux, la nouvelle configuration du site ne permet pas cette activité. Ceux-ci se sont donc défoulés dans un intense moshpit alors que quelques nostalgiques ont tout de même décidé de grimper les arbres qui se trouvaient à proximité de la scène. Voir la formation Watain s’exécuter à la noirceur avec un éclairage rouge et quelques flambeaux donne littéralement des frissons. Dying Fetus est un autre groupe qui était attendu de pied ferme par une grande quantité d’amateurs. L’intensité est le mot clé de ses deux prestations et la grande quantité d’amateurs qui se sont déplacés pour voir ces groupes démontre qu’autant le death que le black metal ont bel et bien leur place dans ce festival. Du côté de Steel Panther, c’est du pareil au même depuis quelques années, sensiblement les mêmes costumes, les mêmes blagues et pratiquement les mêmes pièces mis à part All I Wanna Do Is F**k (Myself Tonight) qui paraitra plus tard cette année sur leur prochain album. Malgré cela, il y a toujours une bonne foule pour apprécier leur musique et leur style loufoque.

Du côté de Godsmack, ces derniers ont offert une autre bonne prestation centrée sur le dernier album When Legends Rise. On y retrouve bien entendu quelques crowd surfers qui se font bercer au rythme de la musique alors que d’autres n’hésitent pas à chanter avec Sully Erna, particulièrement pendant Something Different. On retrouve aussi ce dernier derrière une seconde batterie afin d’accompagner le batteur Shannon Larkin dans Batalla de los Tambores. La machine est bien rodée et les musiciens offrent une excellente prestation sans toutefois vouloir en donner plus que le client en demande.

Il s’est écoulé sept ans depuis le dernier passage de la formation Evanescence et les amateurs avaient bien hâtent de revoir Amy Lee sur la Scène de l’apocalypse. Les amateurs en quête de musique gothique se sont donc rassemblés pour démonter leur appréciation au seul groupe préconisant ce style musical. Ils ont été particulièrement démonstratifs pendant les pièces Going Under et Bring Me To Life. Le groupe centre leur prestation sur leur album éponyme et offre aussi un excellent medley composé des titres Haunted, My Last Breath, Cloud Nine, Everybody’s Fool, Weight Of The World et Snow White Queen.

Ghost

C’est maintenant le temps de voir le groupe le plus attendu de la journée. Il y a énormément de personnes devant la Scène Heavy et ces derniers démontrent beaucoup d’enthousiasme dès que la formation Ghost joue les pièces Ashes et Rats.

Cardinal Copia est vêtu de rouge et est bien entendu l’élément central sur la scène. Les vitraux de cathédrale sont en fond de scène et génèrent une belle atmosphère, mais les musiciens semblent manquer un peu d’énergie. Le groupe enchaine rapidement avec le titre Absolution mais c’est avec l’excellente Ritual que la foule se met de la partie. Même si le groupe centre sa prestation sur ses deux derniers albums plus accessibles, le groupe n’hésite pas à inclure des titres plus lourds comme Faith, Cirice et Year Zero. Comme il se doit, Papa Nihil fait une courte apparition pour son solo de saxophone durant le titre Miasma. Après une longue interlocution du Cardinal Copiavoulant que la foule crie oui à plusieurs reprises, le groupe joue finalement le titre Mummy Dust qui inclut un petit solo de Keytar. La prestation du groupe prend fin avec les pièces Danse Macabre, Square Hammer et Monstrance Clock sous les feux d’artifice Loto-Québec.

Ghost a livré une excellente performance même s’ils ont pris un certain temps à trouver leur vitesse de croisière et ils ont démontré qu’ils étaient un bon choix pour clore l’une des journées du Heavy Montreal.

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Auteur: Albert Lamoureux

Photographes: Alexandre Guay et Geoffrey Bernad