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6 décembre 2013 – Les projecteurs blancs illuminent la scène aux premières notes de 21 Gun Salute, conférant ainsi au Métropolis une ambiance intemporelle et mystique, à l’instar du premier album du groupe. Half Moon Run était l’un des groupes de l’année les plus attendus à Montréal et les deux salles combles en ce début décembre ne démentissent pas ce fait. En effet, Dark Eyes connaît un succès monstre dans la ville natale du groupe, mais aussi en Europe et en Australie où des spectacles ont déjà au lieu après le lancement de leur seul album en 2012. Et avec raison! Les Montréalais ont eu droit à tout un spectacle vendredi dernier.

L’éclairage monochrome laisse peu à peu la place à des jeux de couleurs qui s’intensifient au même rythme que les morceaux s’accélèrent. Avec Judgement, l’enthousiasme des fans gagne aussi du terrain et réjouit visiblement les membres du groupe, qui mentionnent au passage que le dernier spectacle avec une ambiance aussi folle était aussi à Montréal, l’an dernier au National. Le décor ne cesse de changer, notamment avec la chanson qui les a fait connaître, Full Circle, ou encore avec la performance toute en subtilité de Give Up, un des titres les plus sentis de l’album. Néanmoins, c’est avec la dernière pièce du spectacle que ce dernier atteindra son apogée. She Wants to Know se termine sur une note festive, avec un cadre de laser rouge éblouissant et, surtout, l’éclatement de deux canons à confettis, au plus grand bonheur des gens au parterre. Les deux chansons composant le rappel ont finalement mis en lumière les multiples talents du groupe avec un peu de blues très apprécié, ou encore avec un cover acoustique vraiment unique, Vampire.

Pour ma part, il ne fait aucun doute que Dark Eyes est un album qui restera dans les annales de la musique indie. Et si l’on se fie à des morceaux plus récents tels que Turn Your Love et Unofferable qui nous ont été présentés cette soirée-là (parce que, à moins d’être des « Youtube freaks », il était impossible de les avoir déjà entendus), Half Moon Run promet de rester dans la course, en tête de file qui plus est. Du côté des musiciens, bien que tous soient spécialement talentueux avec plus d’un instrument, c’est bien la première fois que je vois quelqu’un jouer à la fois de la batterie et du clavier (oui, oui, en même temps)! Chapeau, Dylan Phillips! Conner Molander est aussi particulièrement impressionnant au clavier et à l’harmonica et son plaisir de jouer est communicatif, mais c’est certainement la voix suave de Devon Portielje qui aura brisé plus d’un cœur vendredi dernier, le mien y compris. En tant que groupe, il est aussi impossible de passer outre leur bonheur d’être sur scène et de faire de la musique ensemble : tout le monde entre dans ce bonheur tangible l’instant d’une soirée mémorable.

Contrairement à Half Moon Run qui a livré un spectacle en crescendo et sans flafla, Thus:Owls est resté à un niveau minimaliste durant toute la durée de la première partie. Le groupe, sans être mauvais, loin de là, était sans aucun doute trop expérimentalement excentrique pour réussir à capter notre attention, malgré quelques rythmes accrocheurs. Avec des instruments et un style peu communs, le groupe est à conseiller pour ceux qui veulent s’aventurer plus loin dans le monde de la musique, mais pas pour une première partie de spectacle indie rock.

Auteure : Jeanne Mercier

Crédit photo : Half Moon Run

Pour en savoir plus : http://www.halfmoonrun.com/ et http://thusowls.com/