Ce soir, c’est le cow-boy Gab Bouchard qui s’empare du MTelus. Connu pour son style vestimentaire un peu rodéo mais surtout pour son fin mélange d’humour et de sensibilité dans sa musique, il monte sur scène ce soir pour régaler son public montréalais.

Le MTelus est tellement plein que je peine à trouver un tabouret pour m’assoir : Gab est très attendu icitte.

Avant le concert, je remarque un bel habillement de l’espace, avec des télés rétros disposées partout sur scène, passant des extraits de clips et des glitchs. L’ambiance 80s est confirmée par l’entrée en scène des 5 musiciens qui commencent le show avec des sons très synth wave au clavier et des sonorités pop-rock. Gab Bouchard arrive avec une guitare électrique et commence à chanter le premier titre de son dernier album Grafignes. Sa petite voix éraillée et son allure de cow-boy donne des airs montréalais au chanteur originaire de Saint-Prime. A l’aise sur scène, il a une complicité radieuse avec ses musiciens et en installe rapidement une avec son public, qui chante ses airs.  

Moi, je me sens impressionnée comme à une première date quand tu idéalises la personne en face. Il est drôle, il est talentueux, il a des jolis textes qu’il interprète comme un poète : ça force le respect ! Le Joli Cœur du Saint-Jean enchaîne les chansons et même si les textes sont plutôt moroses, il envoie directement du baume à mon cœur avec sa voix réconfortante. C’est dur à avouer mais sa présence est tellement hypnotisante que j’ai pas vraiment fait attention à tout ce qui l’entoure. Gab Bouchard est juste là et on a le goût d’aller bien et de partir une fin de semaine en campagne parce qu’on se sent léger. L’ambiance est chaude grâce aux lumières jaunes-oranges qui nous ramènent au coin du feu en automne.

Sur Ton shift est pas fini, le public sort les flashs et chante avec lui. C’est un moment assez solennel car c’est une chanson à propos du suicide ; à ce moment-là, je deviens émotionnelle. Vient le tour de Grafignes qui parle aussi d’un sujet tabou : la mutilation. Je pense que ses textes touchent beaucoup d’adolescents québécois et c’est avec raison. La manière dont il aborde ces sujets sont justes, il ne romantise rien mais parle librement.

Il joue Neige et dévoile ses sentiments, il met de l’émotion dans chacun de ses mots, il les ressent. La salle connaît presque tous ses textes par cœur et ce chœur s’accorde tellement bien au reste qu’on dirait qu’il y a eu une répétition. C’est harmonieux. Ça réchauffe.

J’ai aussi aimé la liberté des musiciens, qui nous ont offert plusieurs jams hyper funky. Le synthé aigu qui diverge beaucoup avec la batterie, le mélange est conceptuel mais quand même smooth. Ces impros donnent une autre dimension aux textes du cow-boy, plus rock en live. Gab Bouchard a fait neiger dans le MTelus mais il a réchauffé tous les gens présents ce soir grâce à sa belle aura.

Journaliste: Léna Dalgier

Crédit photo: Gab Bouchard (Photos de Presse)