Jeudi 7 juillet 2016 – Les Déferlantes ouvre les portes du Parc Valmy d’Argelès-sur-Mer, sous un soleil digne du Sud de la France, avec 3 scènes principales où les artistes vont se succéder pendant 4 jours : la Scène Pression Live, l’après midi à l’ombre des pins, et les scènes du Château et de la Mer en soirée; une quatrième scène a vu le jour cette année : la Scène Planet Catalunya, dans les hauteurs vers les bars afin d’accueillir des DJ set. Pour cette 10ème édition l’affiche est partagée entre groupes électro et hip-hop pour les jeunes avec Paul Kalkbrenner, Synapson, Nekfeu, Casseurs Flowters, BigFlo & Oli… et artistes pop/rock des plus anciennes générations avec The Offspring, Elton John, Skunk Anansie, Louise Attaque ou encore Les Insus. Une programmation que l’on aurait pu imaginer plus ambitieuse mais qui ne nous a pas empêché de nous régaler sur la couverture de cet événement aux côtés des déferleurs !

15h30 – Avant l’ouverture du festival a eu lieu une conférence de presse sur l’organisation One au sein de laquelle Cali (parrain du festival) et Tryo s’engagent activement. One est une organisation internationale cofondée par Bono (chanteur de U2) dans le but de combattre l’extrême pauvreté. Pour One la lutte contre l’extrême pauvreté n’est pas une question de charité, mais de justice et d’égalité. Ainsi pour eux, récolter des signatures afin de faire pression sur les gouvernements semblent plus judicieux que des donations. Une nouvelle lettre ouverte vient d’être proposée autour du slogan ”la pauvreté est sexiste”. Cette dernière a été signée en primeur à la clôture de la conférence par Cali et les membres du groupe Tryo. Pour faire comme eux et de nombreux déferleurs tout au long du festival n’hésitez pas à apporter votre soutien avec une simple signature sur leur site internet.

17h00 – La Scène Pression Live prend vie avec un jeune groupe de reggae local, Ghetto Studio, qui propose des textes tant français que catalans sur des mélodies pop et une musique bien rythmée. S’enchaîne avec une tout autre énergie, plus primitive mais non moins rythmée le groupe Siwané. Le chanteur semble habité et nous transporte aisément dans son univers sous le rythme de ses percussions.

19h00 – La Scène de la Mer ouvre les festivités avec Bigflo & Oli, largement accueillis par un jeune public de déferleurs. Les deux frères toulousains n’hésitent pas à descendre dans le public avec un drapeau français pour montrer leur soutien à l’équipe de France qui s’apprête à jouer la demi-finale ce soir là. S’ils rythment leur flow avec un beatbox, ils prennent le risque d’entonner quelques parole de La Bohême de Charles Aznavour, largement reprise en cœur par le public. Ces deux-là donnent beaucoup pour le show en jouant une battle rap habillés de peignoirs de boxeurs ou encore en se prêtant au jeu de Rémi Gaillard, celui-ci se faisant un plaisir de slamer dans le public.

20h00 – Dans un tout autre registre, on retrouve Patrice sur la Scène du Château, qui, plus tôt dans l’après-midi, a donné un concert “improvisé” sur la Plage du Racou. Les déferleurs n’auront donc la primeur de l’énergie communicative de Patrice. Tant de good vibes se dégagent du répertoire de cet artiste ! Un reggae soul extrait de son dernier The Rising Of The Son et des précédents, qui vous pose tout en douceur. Le public ne s’y trompe pas en reprenant en cœur avec lui le refrain de l’entraînante Soulstrom. Un artiste qui ne déçoit jamais.

21h00 – Place au rock sur la Scène de la Mer avec Skunk Anansie qui déchaîne les déferleurs portés par la charismatique Skin. Dès la 3ème chanson, elle nous offre un slam dans le public et n’hésitera pas à redescendre une deuxième fois à proximité du crash barrière. Plus de 20 ans d’existence pour ce groupe qui présente quelques titres de son sixième album Anarchytecture marqué par des influence electro comme dans Love someone else. Le public danse, apprécie et reprend avec la chanteuse les classiques comme Hedonism. Elle rend également hommage à des personnalités célèbres partis trop vite comme Amy Whinehouse, Kurt Cobain, James Dean qui défilent sur un écran derrière elle sur le titre Beauty is your curse. On retiendra aussi son petit intermède soulignant son passage au Bikini à Toulouse le 14 février 2017.

23h00 – Ils ont bercé ma jeunesse dans les années 2000 et c’est avec un grand plaisir que je retrouve Tryo sur la Scène de la Mer. S’ils reprennent de grands classiques entonnés largement par le public comme Les extrêmes ou encore L’hymne de nos campagnes où ils sont rejoint par Cali sur scène, ils présentent de nouveaux textes tout aussi engagés politiquement. Leur nouvel album qui sortira en octobre s’appelle Vent debout, écrit pour les déçus de la gauche du quinquennat écoulé. Alors que l’écran de fond de scène affiche les couleurs arc-en-ciel du drapeau de la communauté homosexuelle, ils terminent par une chanson qu’ils dédient aux récentes victimes d‘Orlando.

00h00 – Dernier concert aux influences rock de la soirée. Bloc Party éteindra la Scène du Château. Quand on voit la masse musculaire du chanteur Kele Okereke entrer sur scène, sa guitare entre les mains, on se demande si celle-ci ne va pas se briser sous ses doigts. Si l’on se réjouit d’écouter leur anciens titres comme Banquet ou One more chance, on peut ressentir non sans plaisir le virage electro qu’a pris le groupe dans leur dernier album Hymns.

01h00 – On retrouve Paul Kalkbrenner sur la Scène Mer, le cœur lourd et l’esprit ailleurs, après la victoire de l’équipe France face à l’Allemagne en quart de finale. Le DJ berlinois a délaissé son maillot de foot aux couleurs de son pays et s’allume un joint pour se consoler. On est loin de sa performance à Garorock l’an dernier et on ressent bien l’amertume de la défaite tout au long de son set, mais cela n’empêchera pas les quelques jeunes déferleurs encore présents de danser.

Auteure et Photographe : Emilie Sablik