Avant d’accueillir les maitres britanniques du power metal, Dragonforce, le public de Montréal a été initié à l’univers enflammé de Edge of paradise. Originaire de Los Angeles, ce groupe américain veut nous réchauffer avec leur puissant heavy metal. Affichant des cheveux longs, des vêtements noirs et des guitares puissantes, Edge of Paradise coche toutes les cases du genre mais se distingue par la présence de Margarita Monet. Présente depuis les débuts du groupe en 2011, sa voix claire et sa robe argentée ajoute une touche de fraicheur.

Malgré leur statut d’artiste d’ouverture, la salle était déjà bien remplie et les fans débordants d’énergie. La prestation s’est avérée solide, avec un bon mariage entre le chant et la musique. Cependant les fidèles du groupe depuis ses débuts pourraient ressentir une pointe de déception, car seuls les deux derniers albums du groupe ont été utilisés pour cette prestation. Pour les novices, Edge of Paradise s’est révélé un groupe intéressant de la scène heavy metal.

Après une courte pause, Nanowar of steel a pris d’assaut la scène. Ce groupe italien connu pour son metal parodique (dans la même veine que Ultra Vomit ou Alestorm) a offert une performance mémorable. Leur set a débuté avec la chanson à double sens Uranus et s’est poursuivie avec The call of chtulhu, mettant en scène le monstre lui-même. Ce groupe n’a aucune limite dans l’absurde, se permettant de twerker pendant Reggaeton, et même de monter une table ikea pendant la déjantée Valhalleluja. Ces excentricités ont suscité l’enthousiasme du public, qui s’est régulièrement joint en choeur aux chansons, surtout lors de la mémorable Barbagiani, une chanson qui résonne longtemps après la fin du concert.

Revenant à un registre de power metal plus classique, Amaranthe a pris la scène. Le groupe a brillamment mis en valeur son modèle à trois chanteurs, avec Elize Ryd éblouissante avec son chant clair qui s’harmonise parfaitement avec Nils Molin, le tout contrebalancé par le chant rauque de Mikael Sehlin. L’énergie était palpable avec quelques moshpits et crowdsurfing, même si l’atmosphère était moins déchainée qu’avec Nanowar. La prestation était sans fautes, enchainant avec plusieurs de leurs succès dont Fearless, Viral et Digital world et sans oublier l’incontournable Drop dead cynical.

Finalement, le point culminant de la soirée a été l’entrée fracassante de Dragonforce. Précédé d’une introduction sur la musique de Tron et une multitude de lasers, la scène s’est finalement illuminée. Maitrisant l’art du spectacle, Dragonforce a dévoilé un décor impressionnant composé de deux machines d’arcade imposantes, d’un écran géant et d’un mini vaisseau spatialcréant une expérience visuelle mémorable.

La musique de Dragonforce met en lumière les rythmes très effrénés de Gee Anzalone à la batterie, les solos endiablés de Herman Li et Sam Totman à la guitare, ainsi que l’ajout du nouveau membre Billy Wilkins. Ce dernier s’est fait connaitre sur TikTok grâce à une superbe reprise de Through the fire and flames, suscitant l’invitation de Dragonforce pour la tournée complète Warp speed Warriors.

L’interaction avec le public est saisissante, ponctuée d’improvisations endiablées et de lancers de gigantesques poulets en peluche dans la foule (pendant Power of the Triforce, évidemment. L’enthousiasme du public a même poussé le groupe à interrompre l’introduction de Doomsday party pour laisser éclater la joie du public. Le rappel a été phénoménal, couronné par une reprise de Wildest dreams de Taylor Swift avec la participation de la chanteuse Alissa White-Gluz d’Arch enemy, pour terminer avec l’incontournable Through the fire and flames. Dragonforce a fourni une performance de maitre, mais le public montréalais ne démérite pas son titre de ville de metal.

Auteur : Damien REVEILLON

Photographe : Pedro RIOT

Pour en savoir plus : Edge of Paradise, Nanowar of Steel, Amaranthe, Dragonforce