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21 mars 2016 : Je me rends à Bordeaux… et oui encore… il faut dire que la programmation 2016 est plutôt dense et surtout, de qualité. 21 mars…c’est le retour du printemps et un petit concert de black metal me semble de circonstance pour fêter la fin de l’hiver. Trois excellents groupes sont réunis ce soir: Harakiri For The Sky, The Great Old Ones et Der Weg Einer Freiheit.
Nous embarquons donc à bord de l’Iboat, charmant ferry avec restaurant, club et salle de spectacle, le cadre est vraiment sympa. Les copains qui ont mangé un bout à bord se sont d’ailleurs régalés!

Il est 20h10 est les premières notes résonnent déjà, vite, allons voir ce qui se passe sous nos pieds. Ce sont les autrichiens d’Harakiri For The Sky qui ouvrent les hostilités. Cette jeune formation a été créée en 2011 par les deux artistes, Matthias Sollak dit M.S ( auteur, compositeur et multi-intrumentiste) et Michael Kogler alias J.J (auteur et chanteur). Sur scène, ce n’est pas un duo que l’on retrouve mais un quintet avec Thomas Dornig à la basse, Marrok à la guitare (également bassiste d’Heretoir que j’adore) ainsi que Mysz Roditeljic à la batterie. Le groupe nous sert un subtil mélange de black metal atmosphérique et post rock. Les compositions, certes pas innovantes restent recherchées, elles durent en moyenne 8 minutes et sont obscures et lénifiantes. Harakiri For The Sky débute avec la sublime Calling the rain, single de leur futur album III:TRAUMA. Je ferme les yeux et me laisse rapidement emporter par ces mélodies où douceur et sombre violence se marient parfaitement. Le son n’est pas excellent mais très correct. Les autres titres sont issus du précédent opus Aokigahara comme par exemple Jhator. La voix écorchée de Michael est un peu fragile, j’adhère néanmoins et rentre complètement dans l’ambiance et l’univers d’Harakiri for the Sky. J’ai la chair de poule et mon cœur s’emballe, suivant le rythme des coups de double pédale. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi ni comment mais je suis partie très loin et quand j’ouvre les yeux je réalise que je ne suis pas seule… 30 minutes ce fût trop court mais les autrichiens seront présents au Summer Breeze, pour une deuxième régalade.

21h, après un changement de décor, c’est au tour des locaux de The Great Old Ones d’investir les planches. J’avais écrit un beau pavé sur leur prestation au Metronum en septembre dernier que vous pouvez retrouver ici. Les bordelais sont à la maison et l’accueil est beaucoup plus chaleureux que précédemment. J’avais adoré leur show en 2015, c’est donc avec un immense plaisir que je repars pour un petit tour au cœur des Montagnes Hallucinées. Nous retrouvons les deux vocalistes/guitaristes Benjamin Guerry, Jeff Grimal, le guitariste Xavier Godart, Sébastien Lalanne à la basse ainsi que Léo Isnart à la batterie, toujours encapuchonnés et accompagnés par l’ombre de Cthulhu. Le décor est un peu moins mis en valeur ce soir à cause de l’espace réduit, mais encore une fois il suffit de fermer les yeux et de se laisser porter par cette sublime vague de froid musical. The Great Old Ones nous balance ce bon post black metal puissant et carré. Après l’intro Je ne suis pas fou, qui vous plonge direct dans l’ambiance “lovecraftienne” résonne la percutante Antartica. Comme à l’accoutumée, tout est parfaitement exécuté, The Great Old Ones nous délivre un set intense d’environ 45 minutes. Impossible de rester hermétique face à cette violente beauté. Les mélodies vous transportent, la rythmique lancinante vous darde et le divin duo vocal vous hypnotise. C’est bon tout simplement ! Le groupe nous quittera malheureusement trop vite mais très largement acclamé par un public conquis. Merci !

Ultime changement de plateau, je constate avec joie que la salle de l’Iboat est bien remplie en ce lundi soir. Il faut avouer qu’un si beau plateau black metal dans le sud-ouest ça n’est vraiment pas courant, alors savourons! C’est aux alentours de 22h que les allemands de Der Weg Einer Freiheit font leur apparition. Formé en 2009, le groupe se compose du vocaliste et guitariste Nikita Kampra, de Sascha Rissling à la guitare également, de Tobias Schuler à la batterie ainsi que Giuliano Barbieri à la basse. Le quatuor, qui sortait son troisième album Stellar l’an dernier, a également fait un passage remarqué au Hellfest 2015. C’est donc devant un public trépignant que démarre le set de Der Weg Einer Freiheit. Les quatre jeune hommes ont un look plutôt moderne, à première vue on pourrait penser qu’il s’agit là d’un groupe de prog ou de hardcore… Que nenni ! Les membres de DWEF font dans le black/post black et ils le font parfaitement bien. Accrochez vos ceintures, nous sommes partis pour une heure de pure intensité. Le set démarre sur Eiswanderer, un titre surpuissant qui s’abat comme un coup de massue avec une rythmique foudroyante, envoyée par le tueur qu’est Tobias Schuler, dès les premiers accords. Les morceaux sont hyper équilibrés, le son des guitares est à la fois mélodieux et agressif. Le chant black déchirant de Nikita est maîtrisé à la perfection et vous prend littéralement aux tripes. Je remarque que, comme moi, la plupart des gens ferment les yeux, complètement absorbés par cette pugnacité musicale. Certains passages rapides vous happent alors que d’autres, plus lents et lourds vous plongent dans un état purement cataleptique. Le black metal de de Der Weg Einer Freiheit est saisissant, et débordant d’émotions avec des tueries telles que  Der Stille Fluss, Posthum ou Requiem. Encore une fois c’est chair de poule party. Les allemands m’ont tout simplement mis une énorme claque !

Je ne regrette absolument pas le déplacement, Harakiri For The Sky, The Great Old Ones et Der Weg Einer Freiheit m’ont fait voyager, chacun dans leurs univers. Noirceur, mélancolie, rêverie, beauté… Les sensations et les émotions étaient au rendez-vous, c’était tout simplement magique ! Merci à L’Iboat de nous avoir permis d’assister à cette splendide soirée.

Auteure: Fanny Dudognon

Photographe: Joël Ricard