9 juillet 2018. Lundi soir, 19h30 et une file d’attente est formée devant le Connexion Live. Ce soir ce n’est pas pour le foot que l’on s’attroupe mais bien pour du gros son. Deadly Rhythm, qui organise sa dernière date de l’été, en accord avec Alternative Live, nous  offre les japonais de Crystal Lake sur un plateau. Avant cela, on retrouve les toulousains d’Ice Cold Shot et les marseillais de Landmvrks pour se mettre en bouche. Pour l’instant il faut surtout compter sur un bon vieux retard. Les japonais sont arrivés un tantinet à la bourre – problèmes sur la route – et tout le planning en est chamboulé. Pas de quoi paniquer, le bar est ouvert, il fait chaud, alors autant en profiter pour échauffer sa gorge et son foie.

Les portes finissent par s’ouvrir et le set des toulousains n’est pas long à commencer. J’avais déjà pu voir les garçons à l’action lors de la dernière édition du Louder Fest où j’avais été agréablement surprise par leur prestation. Ce soir au Connexion Live les circonstances sont un peu différentes mais le groupe commence très fort et le public est assez réceptif. Le set va vite, les musiciens enchaînent de manière fluide et ne perdent pas trop de temps avec le blabla. Tout cela va peut être trop vite d’ailleurs, j’ai l’impression qu’au fil des morceaux le dynamisme des membres sur scène diminue et la qualité du son suit le même chemin. Cela ne semble pas déranger les quelques – déjà- fans présents dans la salle qui se chamaillent gentiment dans le pit au son des riffs énergiques d’ICS. Une bonne mise en jambe pour commencer la soirée, et surtout, un choix de programmation qui a le mérite d’être dans le même style musical que la tête d’affiche, ce qui n’est pas toujours évident. Pour les curieux qui veulent en découvrir un peu plus, le groupe vient de sortir son premier album Weakness écoutable ici.

Presque sans transition, on passe à Landmvrks ! Ce n’est pas la première fois que les marseillais passent à Toulouse mais j’ai personnellement toujours trouvé le moyen de les rater. L’heure de la séance de rattrapage est enfin arrivée. Les premières notes résonnent dans la salle et je suis déjà agréablement surprise par la qualité du son. C’est propre ! Et vous et moi qui connaissons le Connexion Live savons que c’est assez rare pour être souligné. Les cinq garçons viennent de monter sur scène et c’est déjà la kermesse devant la scène, je n’étais manifestement pas la seule à attendre leur venue. La salle n’est pas pleine à craquer ce soir, mais ceux qui ont répondu à l’appel sont au taquet. Les morceaux choisis pour ce soir sont tirés de l’album Hollow, sorti en 2016, ce qui permet aux « trves » d’entonner les paroles de chaque refrain sans trop de problème. Le set est bien équilibré, les gros moments de bagarre sont contre balancés avec des morceaux plus calmes, notamment Winter que toute la salle reprend en chœur. Les morceaux s’enchaînent et les garçons ne faiblissent pas, on arrive à la fin de la performance. Les marseillais décident de nous quitter sur Fantasy suivi de World Of Pain. Dernière grosse explosion de violence avant de dire au revoir aux amis du sud. La salle est moite, le metalleux dégoulinant et le musicien suintant. Il est temps d’aller prendre l’air, se remettre les idées en place et se préparer au typhon Crystal Lake qui se rapproche dangereusement.

CL c’est un groupe qui nous vient de l’autre bout du monde –Tôkyô pour être précise – où ils remplissent facilement des salles immenses – je le sais, j’y étais – mais qui n’a commencé à tourner en Europe que récemment. C’est donc tout naturellement leur premier passage à Toulouse est une sorte de petit miracle pour les fans. L’excitation se fait ressentir dans la salle. Pour vous donner un ordre d’idée, on est sur ce genre de concerts où le public se chauffe sur les balances. Les musiciens sont en place et moi je me faufile devant la scène car je sens que le pit va entrer en état de guerre dans peu de temps et moi je tiens à mon nez. J’avais vu juste, l’intro de Prometheus se fait entendre – coupant au passage Don’t Stop Believing de Journey, le Connexion Live sait toujours bien vous mettre dans l’ambiance entre 2 sets – Ryo Kinoshita arrive, le public explose. Sur scène comme dans le pit c’est un beau bordel qui se joue. Sur scène d’abord, malgré l’espace réduit ça saute de partout et ça headbang dans tous les sens, Shinya à la guitare et Mitsuru à la basse sont juste devant moi et ils sont déjà trempés de sueur. Le chanteur du groupe a décidé de se rapprocher au maximum du public et hurle dans son micro presque en équilibre sur le bord de la scène. Gros regret cependant, et cela continuera tout le set, de ma position, tout devant, on ne l’entend presque pas. Dans le public ensuite, autour de moi ça bouge la tête à se casser la nuque, derrière moi, ça pousse tellement que j’évite de me retourner trop souvent, mais il me semble bien qu’il faille éviter les coups de poing. Les morceaux s’enchainent Matrix, Mercury, SIX FEET UNDER … Les japonais n’ont choisi que du lourd ce soir pour le plus grand plaisir du public. Les esprits s’échauffent, on voit les premiers slams de la soirée, ils ne sont pas trop nombreux aujourd’hui – et c’est tant mieux ! Certains prennent la confiance et montent chanter sur scène en volant le micro du bassiste, ça à l’air d’amuser les musiciens donc pourquoi pas. Petite dédicace à notre cher Tom qui a trouvé le moyen de littéralement s’écrouler sur moi après sa petite incursion sur Apollo, j’ai encore les marques. Mon point d’orgue personnel de la soirée reste la reprise Rollin’ de Limp Bizkit, c’est la troisième fois que je vois CL et ils ne l’avaient jamais joué en live jusqu’à présent … Ne me jugez pas, tout le monde aime ce morceau. Le Connexion Live dans son intégralité est en eau mais le groupe nous demande de puiser dans nos dernières réserves : Apollo, ALPHA et OMEGA c’est tout un programme. Le set est passé en un éclair, mais il est déjà temps de dire au revoir aux garçons, ceux-ci ont clairement tout donné et nous quittent à grand coup de « Toulouse we love you, ai shitteru Turuzu ». À peine quelques minutes plus tard, alors que la salle se vide Ryo est déjà derrière la table de merch entrain de servir les acheteurs … L’énergie de ce garçon m’impressionne. Ils méritent tous un bon お疲れ様でした。

Cette soirée se voulait, dès le moment de son annonce, prometteuse, et elle n’a pas manqué de nous régaler. Je suis extrêmement heureuse que le public toulousain ait su accueillir les groupes comme il se doit. Merci encore à l’organisation, à la salle et aux artistes d’avoir rendu cela possible.

Auteure : Anaëlle Martin