Diterzi

30 janvier 2015 – C’est dans le cadre du festival Détours de Chant que Claire Diterzi se produit ce soir au Théâtre Jules Julien. Il est 20h10 quand j’entre dans la salle et le spectacle a visiblement commencé pile à l’heure. Claire est seule sur le devant de la scène, vêtue très simplement d’un ensemble noir. Oratrice d’un art total : théâtral, littéraire, visuel, sonore… elle est assise sur une chaise, racontant quelques anecdotes avec beaucoup d’humour. Notamment ses séances de psychothérapie illustrées par des visuels qu’elle projette sur la toile en arrière plan ou enregistrant des choeurs sur sa pédale loop. Accompagnée d’un gros poste cassettes rouge elle commence à chanter avant de rejoindre le milieu de la scène, ce qui devient tout de suite plus confortable pour les gens placés au balcon comme moi-même. Elle nous évoque aussi tous les états dans lesquels elle a déjà chanté : victime d’une migraine ophtalmique, d’un couteau dans le dos, d’une angine, plâtrée,… ainsi que de nombreux lieux, et ce soir c’est dit, elle est contente d’être là.

La salle plongée dans le noir, elle s’est placée derrière son micro avec sa guitare tandis que ses musiciens l’ont rejoint : batteur, guitariste, et un troisième agenouillé devant son synthé. Et là le premier morceau, teinté rock, explose. Je suis étonnée de la puissance et de la qualité du son qui résonne dans ce théâtre, gouverné par les coups portés contre la grosse caisse de la batterie. En arrière-plan toujours la toile sur laquelle se projettent des visuels ou laisse place aux ombres chinoises du groupe. Le deuxième titre s’enchaîne sans aucun applaudissement mais le public se rattrapera lors de la coordination suivante, le claviériste lui se lève pour passer à la basse.

S’enchaînent alors les morceaux, encore inconnus pour certains d’entre-eux puisque 69 battements par minute, son nouvel album, ne sera disponible qu’à partir du mois de mars. C’est la révolution de Claire Diterzi : investir les scènes avant de matérialiser sa création. Parmi eux : Infiniment petit (dont le clip est sorti la veille du concert toulousain), Envoie le steak, Interdit de jeter son chewing-gum, Le distributeur de temps… ou encore Vivaldi et le ukulélé, une chanson qu’elle interprète au ukulélé à la simple lueur d’une flamme de bougie projetée sur l’écran aux côtés de ses deux musiciens agenouillés. Véritable exploratrice de la musique, emmenant sa voix où elle veut, elle nous livre un live évoluant entre chant lyrique, musique décomplexée et rock baroque. Dans le théâtre résonnera même : “Je suis un PD refoulé” repris en choeur par ses musiciens, décrochant le sourire de tous, car si Claire Diterzi est toute de noir vêtue c’est en réalité un personnage haut en couleurs !

Claire Diterzi et ses musiciens quittent la scène aux environ de 21h25. Sous une évidente ovation elle revient en nous adressant un “Vous êtes irréprochables” avant de rajouter “Allez 3 de plus”. Arrive alors enfin le très attendu Roi des Forêt, titre-défouloir touchant à une rupture douloureuse, avant d’enchaîner sur un final tout en douceur avec le titre Clair-Obscur, extrait du Salon des Refusées.

Auteur : Vanessa Eudeline

Crédit Photo : Claire Diterzi