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4 septembre 2015 – Les (nombreux !) malheureux étant arrivés après le début de la prestation de Motorkiller se sont heurtés à une porte close, la soirée a été sold out très rapidement ! Phénomène de mode ou bien succès mérité ? Voyons ça !

C’est donc à Motorkiller d’ouvrir la soirée avec leur mélange étrange d’électro gothique aux tendances industrielles. On se croirait de retour à des shows de Skinny Puppy avec le vrai batteur donnant le rythme au groupe. Electro oblige, le groupe est relativement statique et coincé derrière ordinateurs et tables de mixage. Une prestation à la qualité altérée par l’apparition au dernier morceau d’une chanteuse dénotant complètement avec l’attitude et l’esthétique du groupe. Un écran en arrière montre des images diffuses en noir et blanc de paysages industriels post apocalyptique pas vraiment coordonnés avec la musique et qui finalement ne servent pas tant la prestation. De bonnes idées donc mais aussi pas mal de choses à revoir…

Les chanteuses cataloguées dans la pop ont en général assez peu de chance de rentrer dans mon champ auditif. Par contre une chanteuse de ce genre qui reprend Black Spell of Destruction, issu du premier album de Burzum, là ça m’interpelle. Alors je creuse un peu. Et j’y découvre une musicienne très inspirée, dont la folie musicale me rappelle celle de Björk, mais ce côté sombre et pesant si bien maîtrisé et si bien accordé avec sa voix cristalline en fait quelque chose d’assez unique. Le visuel en concert pourrait passer pour gothique (c’est surement pour ça que Motorkiller a été ajouté en ouverture) mais la musique n’a pas grand à voir avec ça et va bien plus loin qu’un simple délire en noir. Le public est d’ailleurs très hétéroclite ce soir : on croise autant de hipsters que de métalleux arborant des tshirts d’Emperor.

Dès les premières notes de Carrion Flowers, fraîchement sorti d’Abyss, le petit dernier du groupe, l’ambiance est placée. Le son est très bon et rend vraiment justice à la musique du groupe. Je suis littéralement hypnotisé par Chelsea. La scène très peu éclairée décuple l’ambiance éthérée et lourde. Cependant, malgré ce manque de lumière, on dirait qu’on ne voit que les grands yeux de Chelsea. Le set de plus d’une heure nous permet de passer allègrement d’Abyss (2015) à l’excellent Apokalypsis (2011) sans oublier Pain is Beauty (2013). La prestation live apporte vraiment quelque chose de plus qu’une simple écoute (ce qui n’est clairement pas toujours le cas, tant de groupes n’arrivant pas à créer quelque chose d’intéressant sur scène). Ici pas de lances flamme ou de marionnette géante mais le groupe arrive à créer une ambiance très spéciale qui rend leur show unique et hypnotisant. Une perle !

Auteur & Photographe : Thomas Mazerolles