Sans conteste le coup de cœur de mon été, Chauffer Dans La Noirceur c’est la rencontre providentielle entre une presque-île isolée de Basse-Normandie et un collectif hippie écoresponsable turbo-sympathique. Le mariage polyamoureux parfait entre le militantisme écologique, l’engagement citoyen et la programmation musicale la plus wtf ever. A la fois l’eldorado du voyageur de grand chemin et le sanctuaire d’une scene locale aussi vivante qu’éclectique.

Né d’une collaboration Franco-québecoise en 1993, le festival celebrait cette fin de semaine sa 27ieme édition sous le signe du succès et d’une originalité conservée. Accueillant proche de 12.000 spectateurs et allant même jusqu’à sold-out les journées de vendredi et samedi. CLDN se démarque notamment par son combat contre le modèle conventionnel, éculé et générique sur lequel tous les autres grand rendez-vous musicaux de l’été semblent se calquer mutuellement. Un pari audacieux, comme un doigt d’honneur au processus d’uniformisation culturelle qui nous dévore tous les jours un peu plus. Mais Chauffer Dans La Noirceur c’est aussi une gigantesque famille associative avec ses 400 (!) bénévoles qui débarquent années après années pour s’improviser en Roadies du dimanche et prendre en charge une grande partie des rouages du festival.

Coté musique, des contraintes de temps ont forcé mon séjour de (trop) courte durée à la seule soirée du samedi. J’en ai quand même profité pour me dandiner sur le folklore sombre et poétique du post-punk des islandaises de Kælan Mikla. Ma mâchoire s’est ensuite décrochée devant le génie improbable du Hip Hop trisomique des Belges de Choolers Divison. Sans surprise, l’indémodable Xavier Rudd est venu une fois de plus réchauffer mon cœur et réveiller le #root en moi. La grosse claque de la soirée revient cependant à la performance solo de l’excentrique australien Kirin J Callinan et son hybride rock/électro complètement déjanté. Je vous invite à écouter son “My Moment” et imaginer l’éclairage explosif d’un set du Bal en Blanc Montréalais par dessus, c’est absurdement jouissif.

Par beaucoup d’aspects, Chauffer Dans La Noirceur me rappel avec nostalgie mon séjour au Bukta Open Air en Norvège boréale. Définitivement une de mes plus belles surprises de ces dernières années.

Le rendez-vous est deja pris pour l’an prochain !

Auteur: Paul Blonde

Photographe: Myriam Lusignan