Jeanne Added

10 juillet 2016 – C’est parti pour Albi où se déroule le festival Pause Guitare ce soir. Il fait une chaleur épouvantable depuis quelques jours et ce dimanche n’échappe pas à la règle, moi qui me rends au festival tout spécialement pour voir jouer le Sir Elton John je m’inquiète un peu : hydrate toi Elton par pitié !

Sortir de la voiture est une véritable torture mais Jeanne Added est sur le point de monter sur scène alors pas le temps de niaiser. Forte d’une grosse expérience de la scène et d’un premier album Be Sensational sorti en 2015, la française se présente sur scène avec ses 3 musiciens pour inonder le public de sa voix si particulière. Une batterie, des claviers, des percussions et une basse, voilà ce qu’il faut à la bande pour donner vie à leur style pop indé ambiance. On démarre le set avec Be Sensational, une tribu d’irrésistibles courageux sont placés devant la scène, la plupart du festival est bien sagement assis sur le côté dans l’herbe. Les amateurs du genre ont de quoi être ravis avec ce set : une exécution parfaite des titres, une voix juste et puissante et une bonne énergie qui se dégage à coup de petites danses et de quelques vannes. Moi qui ne suis pas une grande fan je trouve tout ça assez lassant, les morceaux se suivent et se ressemblent à grand renfort de synthé et de vocalises. Parmi les morceaux interprétés Look at Them, Miss it All ou  Back to Summer permettront aux connaisseurs de bien s’ambiancer tandis que les longues parties instrumentales les feront rentrer dans une semi transe. Le set s’achève, au bout d’une heure, sous de forts applaudissements. Je me joins à eux, bien que je ne sois pas une amatrice, je sens le travail et le talent impressionnants derrière la prestation. Une petite demie heure de pause et on passe aux suivants.

Et les suivants … Les suivants c’est Feu ! Chatterton (comme le poète hein, pas le scotch). Petit aparté pour vous expliquer la position dans laquelle je me trouve. Ecrire pour un webzine, ça permet de voir des concerts que jamais on n’aurait imaginé voir un jour dans sa vie. Et le plus souvent cette phrase est positive. Il faut bien parfois une exception qui confirme la règle. Le concept de Feu ! Chatterton, à base de minimalisme et de textes torturés genre poètes maudits, est trop éloigné de ma réalité et de mon idée de la musique, je n’adhère tout simplement pas. Pour résumer : le groupe était bien (bien bien, voire trop) dans sa prestation et Arthur le chanteur a pu déclamer ses textes d’un lyrisme douteux devant la partie du festival qui n’était pas scotchée au match de footeuh. Voilà, et moi ça m’a permit d’aller chercher à manger, d’ailleurs le staff est très aimable.

Elton John

A 22h le chevalier de sa majesté monte sur scène, costume bleu à paillettes sur le dos, ses musiciens restent plus sobres. On ne présente plus cette icône de la pop anglaise, et c’est bien ça qui m’inquiétait un peu pour ce soir. Du haut de ses 69 ans et de ses quelques 5 000 concerts, ce grand monsieur a-t’il toujours l’énergie pour assurer un show de deux heures ? Hé bien oui, sans souci, et avec talent. Le set démarre sur le survolté The Bitch is Back. Pas besoin de plus pour se rendre compte que la suite ne peut être qu’excellente. Le chant est juste et les musiciens sont sublimes, seul souci qui gêne principalement le chanteur : le piano se désaccorde régulièrement pendant, ce que celui-ci explique par un petit « le piano est merde ce soir ». J’ai une petite pensée pour le garçon chargé de réaccorder la bête, tu as du t’en prendre plein la tête toute la soirée. Niveau setlist, pas de surprises, la première partie du concert est basée sur des grands classiques aux instru bien pétées et groovy : Bennie And The Jets, I Guess That’s Why They Call it The Blues,  Levon, Rocket Man, Tiny Dancer ou Goodbye Yellow Brick Road. Elton nous interprète également deux titres issus de son dernier album Wonderful Crazy Night, Looking Up et A Good Heart, qui s’intègrent très bien dans la discographie du monsieur, on reste dans son style reconnaissable.  La deuxième heure est dédiée à des morceaux plus grands publics : Your Song, Sad Songs, Don’t let The Sun Go Down On Me, I’m Still Standing, Your Sister Can’t Twist et Saturday Night’s Alright For Fighting. De quoi faire remonter pas mal d’émotions, pas la peine de se mentir, on a tous une historie avec ce genre de titres. Le festival entier est debout scotché devant la scène, les applaudissements fusent. Malgré sa mauvaise humeur apparente, Elton a assuré jusqu’ici et continue. Le rappel de ce soir c’est Candle in The Wind et Crocodile rock. Dernière grosse ovation, il est temps de regagner Toulouse, exténuées mais le sourire aux lèvres. Merci aux organisateurs pour cette soirée pleine en contrastes mais qui se termine magnifiquement.

Auteure : Anaëlle Martin

Photographe : Antony Chardon

Jain

En ce jeudi 7 Juillet, c’est sous un soleil de plomb que s’ouvre la 20 ème édition du festival Pause guitare à la base loisir de Pratgraussals. Une journée placée sous le signe de la diversité avec des artistes aux univers musicaux bien différents. Jain, Louane, Louise Attaque et The Avener lancent les hostilités.

Il est un peu plus de 19h quand la toulousaine Jain fait son entrée sur scène. Casquette vissée sur la tête pour lutter contre une température qui avoisine les 30° et pour seul accompagnement ses synthétiseurs et sa guitare comme à son habitude, Jain ne manque pas d’énergie. Elle danse, chante, saute et met tout en oeuvre pour secouer un public un peu endormi. Venue présenter les titres de son album Zanaka, avec l énorme succès Come qui aura pour le coup réveillé les festivaliers, nous aurons eu droit également à quelques inédit dont le titre Paris, qui dit elle, a pris un tout autre sens depuis les attentats du Bataclan en novembre dernier. Séquence émotion. C’est avec le titre Makeba que la jeune artiste termine sa prestation. Une prestation un peu mitigée à mon gout, est ce du à la chaleur ou à un public pas dès plus réceptif? Je ne sais pas, mais espère revoir cette artiste prochainement dans un autre contexte.

A 20h30, c’est au tour de Louane de se produire sur scène. Autant dire qu’à quelques minutes du coup d’envoi de la demi-finale de l’équipe de France ce n’est pas chose aisée. La jeune chanteuse s’en amuse en sondant un peu le public à savoir combien regrette d’être là et non devant le match. Au vu du nombre de festivaliers présent dans la fan zone d’un soir elle a sa réponse. Ce n’est pas un problème, cela ne l’empêche pas de faire son show devant son jeune public aux anges devant leur idole et qui n’hésite pas à reprendre en chœurs les titres de son album Chambre 12. Avenir, Jour 1, Maman….Aucun de ses tubes n’est oublié . Quelques reprises également comme Sorry de Justin Bieber ou encore un plus surprenant La mère à titi de Renaud. L’ex candidates de The Voice a sû apporter un vent de fraîcheur et combler petits et grands.

Louise Attaque

Maintenant que les enfants ont fait découvrir Louane à leur parents, c’est à leur tour de leur faire connaître Louise Attaque. Le groupe qui ne s’était pas reformé depuis 10 ans enchaîne les concerts depuis la sortie de leur 4 ème album Anomalie et sont les têtes d’affiche de nombreux festivals cet été. C’est une ambiance très rock que nous ont concoctée Gaëtan Roussel et les autres membres du groupe et ce, dès le premier morceaux, l’incontournable Ton invitation l’ambiance s’en fait ressentir. S’enchaîneront d’anciens titres repris à l’unissons tel que Lea, je t’emmène au vent ou encore Les nuits parisiennes ainsi que dès plus récents comme Anomalie. C’est avec une énergie folle qui n’a rien a envier aux petits jeunes de 20 ans que le groupe a mis le feu pendant près d’1h30 ayant même le privilège d’annoncer la victoire de la France afin de faire grimper un peu plus la température.

Une température qui va avoir le temps de bien redescendre avec The Avener. Initialement prévu à 23h45, ce n’est qu’à 00h30 et après quelques sifflet d’une foule impatiente et un brin agacée que le DJ niçois se décide à rejoindre enfin ses platines. Un public pas rancunier, qui a su pardonner rapidement ce retard et se déhancher sur des titres tels que Fade out lines ou encore To let myself go. Pratgraussals se vide peu à peu laissant les plus férus de musique électro et encore très nombreux profiter jusqu’aux dernières notes. Aux platines, The Avener ne se ménage pas et donne tout afin de clôturer cette première soirée en beauté. Réussi!

Auteur : Elodie Gallenstein

Photos : Antony Chardon