J’arrive au théâtre Beanfield et je commence par une note très positive.  C’est la première fois qu’on me laisse rentrer dans une salle avec ma bouteille d’eau car ils assument, avec raison, que je ne vais pas m’en servir comme une arme. Je suis très heureuse de ce non-évènement de ma soirée.

 -à l’intérieur y’a même des fontaines pour remplir sa bouteille : je capote !!!-

Busty and the Bass est un groupe montréalais, reconnu pour son mélange de différents genres musicaux, entre jazz, funk et soul. Ici, ils sont populaires pour leur style éclectique et leurs performances énergiques. J’ai regardé leur Instagram avant de venir et WOUAH ça a vraiment l’air sick. Ce soir c’est la dernière date de leur West Coast Tour, entamé pour promouvoir leur dernier album, Forever Never Cares. Ils nous expliquent que c’est significatif pour eux puisque c’est à Montréal que tout a commencé.

La salle est jolie, les plafonds moulés, l’éclairage tamisé et la scène basse en font un endroit très intimiste. L’acoustique est excellente pour un concert unplugged. Le théâtre est rempli mais pas over-crowded, on se déplace plus facilement qu’au MTelus par exemple. Puis, c’est la première fois que je vais à un concert « d’adulte », je veux dire, la crowd est bien habillée, elle est à l’aise financièrement. C’est la tante d’une trentaine d’années qui est célibataire par choix car elle est carriériste mais elle reste iconique et elle sent bon. 

Les lumières s’éteignent et l’entrée sur scène est assez théâtrale tout en restant sobre : très moderne. Ils sont 7 en tout, je compte deux chanteurs, un trompettiste, un claviériste , un batteur, un bassiste et un tromboniste.

Il n’y a pas de scénographie particulière mise à part des lumières qui flashent. La présence des 7 musiciens est suffisante pour assurer le show. Les rythmes sont groovy, les voix sont belles et portées par les cuivres et les lumières, les perfomers sont bons. C’est vrai que le style est très éclectique, on passe des sonorités jazz à un néo-funk très 80s en un rien de temps. Les tableaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas mais on bouge la tête sur tous car la musique nous emporte. La voix féminine est hypnotisante quand elle part dans les aigus. les lumières changent de couleurs tout le temps, comme Busty and the Bass dans le fond. 

Le clavier est funky AF et je me surprends à lever la tête au ciel plusieurs fois en pensant  qu’est-ce que c’est bon. Les instruments s’accordent très bien ensemble et le mélange est surprenant et presque sensuel. C’est du miel à mes oreilles. Chaque membre a l’air de prendre du plaisir sur scène et ils transmettent toute cette belle vibe au public. Ils jouent No Angels et les cuivres prennent le dessus : le tromboniste nous offre un solo extraordinaire. Je souris du début à la fin grâce à sa performance. 

Ce sont tous des musiciens passionnés et je leur souhaite beaucoup de succès car les voir sur scène est une révélation pour moi. J’avoue qu’en entrant dans la salle, je voulais partir plus tôt mais je n’ai pas pu, ils m’ont eu avec leurs grooves naturels. L’ambiance, les instruments, la passion qui régnaient dans la salle m’a amenée dans une époque que je n’ai jamais connue. Je suis revenue au fondement du jazz ce soir et je les remercie pour ça, pour la manière qu’ils ont de tout mélanger comme pendant un jam. Ils ont pris le meilleur de chaque genre et l’ont mixé d’une telle manière qu’on tomberait presque amoureux d’eux. RnB, jazz, soul, funk : tout y est. Et la cherry on top, c’est qu’ils dansent bien. Bref, longue vie à Busty and the Bass.

Journaliste: Léna Dalgier

Crédit photo: Busty and the Bass (Instagram)