BREAKBOT & IRFANE @ La SAT (Montréal)
Breakbot, ce nom m’évoque immédiatement Baby I’m Yours, titre hyper funky qui a marqué les esprits dans les années 2010. Je me souviens l’entendre dans une pub à la télé quand j’étais jeune mais je ne me rappelle plus pour quoi c’était. Majoritairement connu pour ce morceau, Breakbot va pourtant bien au-delà : en tant qu’artiste du label Ed Banger, il incarne cette house française qui fait vibrer les scènes internationales. Et ce vendredi soir, accompagné de son acolyte Irfane, il nous a offert un voyage musical, entre hommage et pure énergie, au cœur de la French Touch.
Les sons électrisants, mixant funk, groove, et quelques trompettes résolument 70s, nous ont fait entrer directement dans l’ambiance. Dès les premiers morceaux, mes épaules bougeaient seules, et je me retrouvais emportée dans une atmosphère très festive. Les deux artistes, concentrés mais visiblement heureux de jouer ensemble, semblaient fusionner dans ce set où chaque transition s’allongeait, prenant le temps de capter ce que voulait le public.
J’avais souvent les yeux fermés mais en les ouvrant, je remarque un détail marquant : le tee-shirt Interstella 5555 de Breakbot. Ce clin d’œil à Daft Punk et au cœur de la French Touch annonçait la couleur. Peut-être qu’il faisait simplement la promotion du film, qui revient dans les salles du monde entier le 12 décembre pour une projection exclusive.
Le duo a rendu hommage aux racines du genre tout au long de la soirée, en glissant des morceaux de Daft Punk, puis de Justice dans leur set. Cette reconnaissance explicite de ce patrimoine musical m’a vraiment touchée. Chaque titre, chaque enchaînement groovy, portait en lui un fragment de cette époque. Je voyais des mains en l’air, des chorégraphies spontanées, et ça vibrait dans toute la salle.
Ce n’était pas un b2b classique où chacun joue deux tracks puis cède la place. C’était plutôt une entraide joyeuse, presque fraternelle, chacun aidant l’autre à construire ce set qui nous emportait. Ils s’amusaient à deux mais se laissaient aussi des moments seuls. Malgré un système son qui laissait un peu à désirer, les néons et le jeu de lumière rendaient l’ambiance visuelle à la hauteur de cette énergie sonore. Vers la fin, ils ont glissé vers des sonorités plus psyché, bouclant la soirée avec une intensité qui nous ramenait au début du set, mais cette fois plus fort, plus énergique.
Au cœur de cette soirée, j’ai retrouvé le plaisir de la musique, de cet hommage à la French Touch dont Breakbot porte si fièrement les couleurs. Une soirée qui fait du bien, comme un retour en arrière vibrant, où chaque note est une nostalgie assumée. Un voyage entre disco et house pure, où les synthés rappellent une French Touch sincère.
Journaliste: Léna Dalgier
Crédit photo: Breakbot & Irfane (photos de presse)