Australian Pink Floyd Show – Un hommage et une redécouverte @ Place Bell (Laval, Québec)
Ce soir-là, en entrant dans le Centre Bell, il y a une sorte de magie dans l’air, une tension presque palpable qui flotte au-dessus de la foule rassemblée. Les lumières sont tamisées, et une brume légère enveloppe la scène, prête à révéler le spectacle. Je suis là, avec une curiosité mêlée d’excitation, impatiente de voir ce que le Australian Pink Floyd Show a en réserve pour nous. Je ne les connaissais pas avant qu’ils décident de passer à Montréal, alors j’attends de voir leur capacité à capturer l’essence même de Pink Floyd.
Quand les premières notes retentissent, quelque chose en moi vibre immédiatement. Speak to Me commence, et soudain, la Place Bell se transforme en cosmos. Les couleurs dansent sur les murs, des faisceaux de lumière traversent l’air comme des comètes. Ils nous plongent directement dans Dark Side of the Moon, l’album qui représente pour moi, l’essence même de Pink Floyd. L’exactitude de chaque note, le soin apporté à chaque détail. C’était comme si le groupe original était là devant moi.
Je ferme les yeux pendant Breathe, laissant la musique m’envelopper complètement. C’est ça, je me suis dit, le rock psychédélique à son apogée. Ce genre de musique qui n’est pas seulement à écouter, mais à ressentir, à vivre de tout son être. Les solos de guitare qui font voyager dans l’espace, les riffs qui font vibrer de la tête aux pieds. Je suis emportée, perdue dans cet univers sonore où le temps est suspendu.
Puis il y a eu Time, et le battement des horloges a résonné à travers toute la salle. Les visuels sont à couper le souffle : une explosion de couleurs et de formes psychédéliques qui bougent avec la musique, créant une sorte de symphonie visuelle. Je crois que j’ai ressenti ce que ce devait être, cette première fois, lorsque Pink Floyd jouait ces morceaux pour un public qui découvrait encore ce que voulait dire psychédélique.
Mais ce qui m’interpelle le plus, c’est l’ambiance. Il y a une sorte de communion dans la salle, une connexion tacite entre nous tous, une énergie collective qui pulse avec chaque note. Nous sommes tous là pour la même raison, se laisser emporter, voyager. Je ressens une émotion pure qui monte en moi à chaque morceau qu’ils jouent.
Quand ils interprètent Shine On You Crazy Diamonds (Parts I-V), je sens les larmes monter. C’est comme entendre la voix de l’âme elle-même crier dans le vide avec intensité. Quand les notes s’éteignent, je regarde autour de moi. À ce moment-là, nous sommes tous des enfants de la lune flottant dans l’espace.
En sortant, je me sens légère, comme si j’avais laissé une partie de moi dans cette salle, comme si j’avais traversé quelque chose de plus grand que moi. Et peut-être que c’est ça, le véritable pouvoir du rock psychédélique : nous emmener là où nous n’avons jamais été. Une musique qui ne se contente pas de nous divertir, mais qui nous transforme, qui nous fait ressentir.
Et je me dis peut-être que, finalement, ce que nous cherchons tous, c’est cet instant suspendu, ce moment où le monde s’efface, où la musique prend le dessus, où tout semble possible. Peut-être que c’est ça, l’essence même de Pink Floyd, et peut-être que c’est là que réside la vraie magie du rock psychédélique.
À la fin de la soirée, j’ai pensé qu’il serait peut-être temps pour moi d’explorer au-delà de Dark Side of the Moon et Wish You Were Here ; de m’aventurer dans d’autres albums, d’autres voyages. Parce que, finalement, chaque morceau, chaque note est une porte ouverte vers un nouvel univers.
C’était à la fois un hommage et une redécouverte, une plongée dans l’inconnu de ce que je pensais connaître.
Journalite: Léna Dalgier
Crédit photo: Australian Pink Floyd Show (photos de presse)