Hier soir Alex G s’arrêtait à Montréal pour un show au MTelus dans la dernière ligne droite de son God Save the Animals Tour.

Avec la sortie de son album éponyme et cette nouvelle tournée, l’artiste pennsylvanien prouve qu’il se trouve désormais dans une situation plutôt intéressante; à savoir qu’il fait absolument ce qu’il veut.

Je m’explique.

L’auteur-compositeur-interprète d’à peine 29 ans s’est rapidement fait un nom dans la communauté indie en collaborant très tôt avec des étoiles montantes telles que Frank Ocean tout en travaillant activement sur ses propres projets. En sortant presque un album par an à travers les années 2010 et en modifiant constamment ses propositions et ses sonorités, Alex G s’est bâti au fil du temps une importante fanbase presque aussi hétéroclite que sa discographie.

Et ça se voyait dans la salle. Des jeunes comme des moins jeunes, des intellectuelles introverties comme des gars qui cherchaient la moindre occasion pour partir un mosh pit; c’était un joyeux bordel.

Ce qui est intéressant, c’est que le multi-instrumentiste a atteint un très grand succès sur la scène alternative sans aucun hit en particulier. Il n’a pas vraiment de “single”, pas de chanson qu’il traîne comme un boulet (exactement le contraire de ce qui se passe avec Steve Lacy en ce moment, en gros).

Il pourrait honnêtement passer 1h30 à jouer n’importe laquelle de ses compositions et ça donnerait un bon show pareil. Chacun finit par y trouver son compte.

D’un côté, ses fans sont assez dévoués (et indulgents?) pour apprécier tout ce qu’il propose, et de l’autre, ses musiciens de tournée sont assez rodés pour le suivre dans n’importe quel délire. Leur chimie sur scène et la qualité de leurs impros auraient d’ailleurs suffi à rendre n’importe quelle setlist intéressante.

Cela dit, ça n’enlève rien à la qualité du show qu’ils nous ont offert. C’était très solide.

Petit bémol peut-être, le léger manque d’interaction avec le public. C’est sûr qu’après avoir enchaîné une vingtaine de dates, le bonhomme doit être fatigué, mais ça aurait été le fun d’avoir autre chose que le classique Montreal! / thank you so much / this is our last song / have a good night!

Après, ça va aussi avec le personnage. On parle quand même d’un gars qui se gêne pas pour sortir son cell sur scène juste histoire de regarder l’heure entre deux chansons du rappel. Mais on l’aime quand même. Surtout qu’il a été particulièrement généreux dans ce même rappel, prenant les request du public provenant des quatre coins de sa discographie.

Encore une fois, il fait ce qu’il veut.

Journaliste: Jérémie Picard

Crédit photo: Alex G (Facebook)