17 juin 2017 – C’est parti pour une deuxième journée placée sous le signe du soleil, de la bière et de la musique ! Le programme du jour s’annonce une nouvelle fois chargé mais rentrons directement dans le vif du sujet et parlons concerts.


Los Disidentes Del Sucio Motel (10:30-11:00 // Valley)

 


The New Roses (11:05-11:35 // Main Stage 1)

 


Verbal Razors (11:05-11:35 // Warzone)

Je décide de commencer cette seconde journée dans la bonne humeur, je pars en direction de la Warzone, accompagnée d’un soleil déjà bien haut et chaud. Nous y retrouvons les tourangeaux de Verbal Razors qui semblent, eux aussi, bien chauds, prêts à nous servir leur thrash crossover décoiffant et mettre le feu aux planches. Le Hellfest est une belle opportunité pour le quatuor, né en 2008, qui sortait son second album Misleading Innocence en 2016.
11h05, les voilà, tout sourire, qui débarquent sur la scène. Le public, bien que clairsemé, leur réserve un accueil plutôt chaleureux et les moshers les plus téméraires ne se feront pas prier pour animer le pit. C’est simple mais ô combien efficace ! Les membres de Verbal Razors sont en place et nous envoient leur compos thrashy, entraînantes à souhait, avec fougue, nous communiquant leur enthousiasme. On bouge, on remue la tête, on se régale ! Killing Snow, Contradiction, No Escape… les morceaux défilent à toute vitesse. La gaieté règne au sein de la Warzone, les premiers circles pit sont lancés et la poussière envahit déjà les lieux (masques et bandanas sont indispensables)… ça promet !

La bande nous a réservé une petite surprise, invitant Kevin, le chanteur d’Insanity Alert pour une reprise décapante d’Alcohol du groupe de punk-hardcore Gang GreenUn premier concert qui nous met en jambes pour la suite, ça fait du bien de commencer la journée avec une bonne dose d’énergie et de bonnes vibrations.

 


Carcariass (11:40-12:10 // Altar)

Le démarrage est sportif, il faut courir pour aller de la Warzone à l’Altar, les cinq minutes de battement entre les concerts sont, pour le coup, trop justes si l’on veut arriver avant le début du show suivant. C’est un autre groupe français qui va maintenant arriver, il s’agit de Carcariass. Formé en 1991, ce trio culte de death metal technique et progressif franc-comtois ne se produit que rarement sur scène et n’a pas re-sorti d’album depuis E-xtinction en 2009.

Il est clair que la bande était attendue, je constate que le public s’est massivement rassemblé sous l’Altar. J’arrive alors que le set est déjà commencé, Raphaël Couturier (chant/basse), Pascal Lanquetin (Guitare) et Bertrand Simonin (Batterie) sont en train de jouer Sideral Torment issu de l’album éponyme. Les trois confrères vont s’exécuter pendant une petite trentaine de minutes (trop petite), ils enchaînent Indians Eviction et ses superbes riffs mélodieux, alalalala qu’est-ce que ça joue bien ! Le public est captivé, nous sommes absorbés par la musique mais également en admiration devant les trois complices qui nous délivrent un set impeccable, et ce, grâce à une maîtrise technique certaine et un son bien meilleur que la veille. Quel bonheur d’entendre résonner Revenger, ce titre très prog et sa rythmique entraînante. Le chant death rocailleux de Raphaël, bien old-school s’harmonise parfaitement avec les compositions du groupe. Je prends vraiment énormément de plaisir durant ce concert et, à voir la tête des gens autour de moi ainsi que les larges sourires des membres du groupe, je ne suis pas la seule !

Les plans de tapping à la basse et à la guitare sont parfaitement réalisés, nous en auront une belle démonstration avec l’excellente Watery Grave. Bertrand n’est pas en reste, alternant entre coups de double ultra rapide et passages plus jazzy, tout en finesse. Le temps passe beaucoup trop vite et le concert touche à sa fin, Carcariass nous sert la percutante Mortal Climb en guise de final. Une prestation remarquable mais un tantinet frustrante de par sa courte durée. C’était excellent et nous en aurions bien pris une demi-heure de plus, espérons que ce passage éclair au Hellfest soit l’amorce d’un retour du trio sur les routes. Un grand bravo pour cette belle leçon musicale, cette claque !

 


The Dead Daisies (12:15-12:45 // Main Stage 1)

 


Insanity Alert (12:15-12:45 // Warzone)

Ne nous arrêtons pas en si bon chemin, et si on se refaisait un petit sprint en direction de la Warzone? Il fallait faire un choix entre le très bon black metal des québécois de Monarque et mes chouchous autrichiens d’Insanity Alert. Bien que je les ai déjà vus plusieurs fois l’an dernier, je ne résiste pas à l’appel du “crossover party thrash” d’Insanity Alert. La journée a commencé sous le signe de la bonne humeur, faisons durer le plaisir!
Né en 2011, le quatuor enchaîne les dates depuis la sortie de leur seconde galette, Moshburger en 2016. Rien qu’à voir le titre de cet opus, vous vous doutez bien que le groupe ne va pas vous servir de la musique d’intello. En effet, les autrichiens aiment la déconne et marquent les esprits grâce à leurs mises en scène délirantes et leur fougue débordante.

Les moshers patientent sous un soleil de plomb alors que la musique d’intro retentit, un sample de chiptune bien kitch qui donne le ton. Les zicos prennent place. Klemens alias Don Melanzani s’installe derrière les fûts accompagné de David à la guitare et Moosi à la basse. C’est parti, on démarre avec Confessions of a Crabman, Kevin apparaît ganté de ses pinces de crabe, c’est du grand n’importe quoi mais musicalement ça dépote ! Et oui, Insanity Alert en live c’est bien plus efficace qu’un guronsan. Les morceaux sont courts mais diablement stimulants: la foule s’active instantanément créant un énorme nuage de poussière.

Nous aurons aussi droit à l’hilarante Why is David Guetta Still Alive ? (c’est vrai qu’on se le demande). Pas de répit, les mecs nous envoient leurs titres et leur énergie débordante en pleine face, on en prend plein les oreilles et on bouffe de la poussière. S’en suit LE morceau que j’adore, Glorious Thrash et ses riffs impétueux ! Puis, Kevin enfilera sa camisole et ses lunettes flashy pour interpréter Zongo Vs. Eyeball avant la fameuse Run to The Pit, en hommage à Maiden et au moshers.

Un final au top qui clôt un set également au top ! Bonne humeur, bon groupe, bonne zic’, what else?


Ultra Vomit (12:50-13:30 // Main Stage 2)

Rien de tel qu’un bon gros concert débile dans un festival, et avec Ultra Vomit, on peut difficilement faire mieux ! Le groupe jouit d’une popularité grandissante depuis la sortie de son album Panzer Surprise, attendu comme le Messie depuis de nombreuses années. Cette notoriété vaudra au festival un record de fréquentation de la Mainstage à midi, que ce soit des fans ou des curieux, on peut vraiment dire que le groupe attire la foule. Il est 12h50 et la bande arrive sur le thème de Fort Boyard… oui oui, vraiment !

Et ce n’est que le début… il y aurait trop à dire alors je vais m’en tenir à mon top 3 des moments du concert :

  • 3 : Le “wall of chiasse” sur Pipi VS Caca… rien à ajouter je crois.
  • 2 : Le featuring d’Andreas et son magnifique costume de canard sur Je Collectionne Des Canards (Vivants)
  • 1 : Ce moment improbable ou le groupe arrive à faire faire la chenille à l’intégralité (ou presque) du public de la Mainstage sur La Ch’nille (coucou Anaëlle !). Qui d’autre qu’Ultra Vomit aurait pu faire ça ?

Ma seule déception : l’absence de Jésus de la setlist, qui aurait détonné dans un festival réputé sataniste. Mais qu’à cela ne tienne, rendez-vous en fin d’année au Bikini à Toulouse pour rattraper ça !

 


Phil Campbell & The Bastard Sons (13:35-14:15 // Main Stage 1)

Phil Campbell, si vous ne le connaissez pas, n’est rien de moins que le guitariste de Motörhead, qui a monté ce groupe avec ses 3 enfants et le chanteur Neil Starr. Suite à la mort de Lemmy en 2015, et avec cela la fin du combo mythique, Phil Campbell se consacre entièrement à ce projet, et c’est avec lui que nous le retrouvons aujourd’hui. Si nous ne sommes pas surpris que Phil soit toujours aussi bon, on est soulagés de voir que sa descendance assure autant que lui. Le groupe a bien quelques compos à nous offrir mais ce sont principalement des reprises de Motörhead qui viendront agrémenter le set, avec bien sûr les classiques Killed By Death et Ace of Spades. Une bonne surprise pour tous les fans de Motörhead !

 


Igorrr (13:35-14:15 // Temple)

 


The Treatment (14:20-15:00 // Main Stage 2)

 


Nails (15:05-15:55 // Altar)

Après une petite pause, il est temps de reprendre le chemin vers L’Altar. Nous retrouvons un groupe qui a fait parler de lui: Nails. En effet, les américains avaient annoncé leur séparation l’an dernier peu après la sortie de leur troisième album You Will Never Be One Of Us annulant également la tournée prévue en suivant.
La bande s’est donc reformée et est de retour sur les planches après un long moment sans tourner. Nous savons que Nails ne fait pas dans la dentelle proposant un mélange brutal de grind, de death; de la powerviolence qu’ils disent ! Je ne suis pas pure amatrice du genre mais, puisque je suis là et eux aussi, autant en profiter.

Les amateurs de bourrin ne seront pas déçus, les américains vont nous balancer leur haine en pleine poire et sans concession. La musique, les paroles, le jeu de scène… tout est puissant et agressif, bim prends toi ça ! Les spectateurs sont totalement emportés par la violence et l’intensité déversées sur scène et ne se font pas prier pour bouger. Dans le pit c’est l’ébullition: pogos, circle pit et bien sûr, poussière !

Je regarderai finalement le show en entier, surprise par la rage et l’énergie que dégage le groupe. Comme souvent, j’arrive à apprécier ce style en live, ça passe vraiment très bien. Cela peut sembler paradoxal mais la bonne ambiance est garantie malgré la brutalité du genre. 


Ugly Kid Joe (15:05-15:55 // Main Stage 1)

Toujours sur la Mainstage, nous retrouvons les américains de Ugly Kid Joe. Milieu d’après-midi et chaleur intense obligent, je me place à l’ombre assez loin de la scène, je vois donc peu le concert mais entend parfaitement le son. Je connais assez peu le groupe, contrairement aux gens autour de moi qui reprendront à tue-tête les tubes de la bande, principalement les titres Cats In The Cradle et Everything About You. Nous aurons aussi droit, pour la deuxième fois de la journée, à une reprise de Ace Of Spades de Motörhead. C’est vraiment la journée d’hommage à Lemmy

 


Ereb Altor (15:05-15:55 // Temple)

On change de côté, les suédois d’Ereb Altor s’apprêtent à jouer sur la scène de la Temple. Ils se sont formés en 2003 et sortaient leur tout premier opus en 2008. Malgré une mise en route assez longue, la bande s’avère pro-active, réalisant des albums presque tous les ans, et en ont aujourd’hui six. Le prochain, Ulfven est prévu pour le 16 juillet. Si le groupe officiait d’abord dans un style plutôt doom, il a évolué vers un black/viking metal plus soft. J’avais découvert Ereb Altor à leurs débuts et ai toujours beaucoup aimé leurs compositions, cependant je n’avais encore jamais eu l’occasion de les voir sur scène. J’étais ravie d’apprendre que les suédois étaient programmés au Hellfest cette année.

La scène est sobre, décorée d’un backdrop et de bannières aux couleurs du nouvel album. Les festivaliers offrent un accueil plutôt chaleureux aux vikings qui apparaissent grimés d’un maquillage couleur sang, parés de  cuir et de clous. La musique résonne agréablement sous la Temple, là encore, le son est meilleur que la veille. Ereb Altor nous livre son viking black metal aux sonorités doom  très inspiré et souvent comparé au mythique Bathory. Les titres défilent, les mélodies s’infiltrent dans nos oreilles, le jeu des suédois est propre, la voix de Crister (aussi à la guitare) est un régal. Les spectateurs semblent absorbés par l’univers sombre et pénétrant des scandinaves, certains planent totalement, d’autres en profitent pour se détendre et siester à l’ombre, bercés par la douceur des propos. Je passe un bon moment en compagnie d’Ereb Altor jusqu’à ce qu’une nana vienne se poster devant moi et faire une étrange danse, complètement barrée, à tel point que je n’arrive plus autant à apprécier le show. Dommage car la prestation était vraiment bonne.

 


Pretty Maids (16:00-16:50 // Main Stage 2)

 


Frank Carter & The Rattlesnakes (16:45-17:35 // Warzone)

Changement de scène pour voir de la grosse baston avec Frank Carter sur la Warzone. J’avais découvert son groupe au Bikini de Toulouse, en première partie de Biffy Clyro, je savais donc à quoi m’attendre, et j’étais quand même loin d’imaginer la folie que ça allait être ! Dès les premières minutes de ce concert explosif, Frank va slammer dans le public pendant une chanson, avant de se lever sur ses jambes et “marcher” sur la foule, comme Jésus marchait sur l’eau en son temps ! Il fera ainsi la chanson suivante entièrement debout, porté par des gens qui ont dû transpirer à grosses gouttes… Frank Carter est vraiment venu là pour nous donner une leçon de punk, et ce n’est pas fini ! Quelques morceaux plus tard, il va alors demander au public de réaliser le plus gros circle pit du Hellfest… mais alors que celui-ci s’exécute, Frank, insatisfait, va donc demander de faire le circle pit autour de la régie en face de lui, soit un cercle de plusieurs dizaines de mètres de diamètre ! La folie, je vous dis… Le concert aura au final duré 50 minutes, mais je n’ai pas vu le temps passer tellement le groupe a mis le feu. Si vous ne les avez jamais vus et que vous aimez le punk, allez-y les yeux fermés !

 


Steel Panther (16:55-17:55 // Main Stage 1)

Je quitte rapidement la Warzone après le concert de Frank Carter, et débarque à temps pour voir les 20 dernières minutes du concert de Steel Panther sur la Mainstage 1. J’arrive donc pile à temps pour le sexy time du concert, quand le chanteur Michael Starr invite les filles du public à monter sur scène et à montrer leurs seins… une cinquantaine de jeunes filles se retrouvent donc sur les planches, dont la moitié environ se pliera à la demande du chanteur, ce qui fera un peu plus que les 17 Girls In a Row de la chanson qu’ils joueront à leurs côtés. Le frontman va alors en prendre une dizaine sur la plateforme devant la Mainstage 1 pour la chanson suivante, Gloryhole, qui danseront très sensuellement entre elles et avec lui… Il fait très chaud aujourd’hui non ? Le morceau fini, les filles repartent de cet intermède dans le public, comblées d’avoir pu passer ce moment avec les panthères du heavy metal. Et c’est sur une petite dernière, Party All Day (Fuck All Night), que les Steel Panther vont quitter la scène sous les applaudissements d’un public conquis.

 


Decapitated (17:40-18:30 // Altar)

17h40, énième stop sous l’Altar, nous passerons cette fois-ci un moment en compagnie de Decapitated. Le groupe de death metal polonais qui est actif depuis une vingtaine d’années a connu de nombreux changements de line-up et des moments très difficiles. Cela ne les a pourtant pas arrêtés, ils ont longuement parcouru les routes après la sortie de Blood Mantra en 2014. Les polonais sont de retour au Hellfest  (où ils n’avaient pas joué depuis 2010), pour notre plus grand bonheur, un petit mois avant la parution de leur nouvel album Anticult.
Eux non plus je ne les ai encore jamais vus, je peux vous dire que je me languis et me place à la barrière sans hésiter.

Il est 17h40 lorsque l’intro indus retentit, le quartet prend place devant l’immense backdrop sur lequel est écrit “Decapitated, from pain to strength”. Les mecs nous balancent d’entrée de jeu leur death metal bien brutal en pleine face avec The Blasphemous Psalm to the Dummy God Creation. Ça blaste sec, Mlody, présent depuis 2016 seulement, semble à l’aise, il envoie du lourd à la batterie! Vogg à la guitare et Hubert Wiecek à la basse headbanguent déjà comme des dingues pendant que le charismatique vocaliste Rafal Piotrowski arpente la scène hurlant dans son micro.

Le son n’est pas terrible, le jeu de light est assez minimaliste mais, même si le chanteur n’intervient que rarement pour communiquer, on sent vraiment que les musiciens sont ravis d’être là, ils se donnent à fond. Decapitated nous offre un show à son image: brut de décoffrage. Never, Day 69, Mother War… les compositions de Decapitated, à la fois techniques et déstructurées, se succèdent, du bon death brutal avec quelques plans groovy et d’autres plus indus qui apportent une touche de modernité.
Le chanteur est exalté, la foule l’est tout autant, il y a du mouvement dans la fosse et les slameurs défilent. Le frontman soulignera qu’il préfère ne pas trop parler pour pouvoir jouer un maximum, ce qui n’est pas pour nous déplaire. On se régale d’une petite dizaine de titres tous plus bourrins les uns que les autres, qui nous permettent de nous défouler et de nous déboîter la nuque. On apprécie la bonne humeur et le sourire du chanteur qui remerciera le public pour son chaleureux accueil.

Encore un très bon show en cette seconde journée de festival, nous n’aurions néanmoins pas craché sur un ou deux morceaux en exclu. Enfin, on ne va pas se plaindre quand même ! 

 


DRI (18:55-19:55 // Warzone)

Il faut encore se taper un sprint pour atteindre la Warzone (comme s’il ne faisait pas assez chaud comme ça! ) où va se produire l’un des groupes mythiques de crossover, j’ai nommé Dirty Rotten Imbeciles. Trente-cinq ans d’existence avec seulement sept albums studio, dont le dernier date de 1995, D.R.I ne se fait pas oublier pour autant, foulant des centaines de scènes. Ils font un retour plus marqué dans nos contrées depuis quelques années et un EP est sorti en 2016. Nous avions d’ailleurs eu la chance de les recevoir en terre albigeoise en 2015 à l’occasion de l’Xtreme Fest, même heure, même soleil de feu et une ambiance de fou qui donnaient alors un goût de reviens-y. C’est avec un certain plaisir que nous allons rejoindre les fans de punk-hardcore, thrash pour une bonne heure de fiesta.

En arrivant, j’aperçois les texans qui sont en train de jouer Who am I? Incontournable titre d’ouverture, les spectateurs sont déjà en action, ça tournicote dans le pit et on voit un nuage de poussière s’étendre jusqu’à la scène. Les morceaux vont défiler à vitesse grand V, les refrains éloquents tels que ceux de Violent Pacification ou encore Slumlord, sont repris en chœur par la foule exaltée. On appréciera la sympathie des musiciens, Kurt Bretch, le chanteur, ne lésine pas sur la communication. Ils ne manqueront pas de nous dire à quel point nous sommes chanceux d’avoir un festival comme le Hellfest, avant de nous balancer la parfaite et super thrashy Acid Rain ! On a qu’une envie c’est de sauter partout et de doubler la voix de Kurt en hurlant “Acid Rain !” à plein poumons. La chaleur n’empêche pas les festivaliers de bouger, c’est la folie dans le pit, ça pogotte, ça headbang et ça slam dans tous les sens. Les challengers ont du taff !

On savoure chaque titre, il y en aura encore une dizaine avant la fin du set, de quoi se régaler de ces rythmiques bien punk et riffs dévastateurs old-school à souhait. Le guitariste Spike Cassidy et le bassiste Harald Oimoen sont, comme à l’accoutumée, à fond, et nous dévoilent leurs belles mimiques. Walter Ryan quant à lui est tout détendu, frappant ses fûts avec précision tout en mâchant son chewing gum.
Le show se termine avec Abduction suivie de The Five Year Plan, deux tueries qui dépotent en live, du blast et des cris, de quoi vous exciter encore un peu plus et finir en beauté.

Les membres de D.R.I n’ont pas perdu leur fougue d’antan, ils en ont dans le ventre et nous ont servi un set ultra énergique et généreux: carrément EXCELLENT !  A voir et à revoir.


Trust (18:55-19:55 // Main Stage 1)

Retour sur la Mainstage 1 où un monument du rock français nous attend : Trust ! Le groupe emmené par Bernie Bonvoisin et son magnifique bob coloré sur la tête, s’est reformé l’an dernier après un break de quelques années. Sachant qu’ils avaient annulé leur venue au Hellfest lors de leur dernière rupture, en 2011, on peut dire qu’ils sont ce soir très attendus. Bon ok, pas vraiment par moi en fait, vu que je ne connais comme beaucoup de monde que leur tube Antisocial… Du coup je découvre ce soir, et malheureusement ça ne prend pas : je m’ennuie très rapidement… Pourtant il n’y a rien de mauvais, les musiciens sont très bons, le guitariste tape d’excellents solos, le chanteur est à fond, que ce soit dans son rôle ou dans ses discours très engagés politiquement entre les chansons… mais ça ne passe pas vraiment, à part sur la dernière chanson (Antisocial, évidemment) qui va littéralement réveiller tous les gens qui comme moi, commençaient à s’endormir. Au final, ce fut certainement un excellent concert pour les connaisseurs, mais juste un moment sympa pour les autres.

 


Soilwork (19:40-20:40 // Altar)

C’est un style radicalement différent que nous retrouvons ensuite avec Soilwork, mon seul concert sous la Altar du festival. Le premier truc qui frappe, c’est évidemment le volume bien plus élevé que les autres scènes. Ici, pas question de faire sans ses bouchons d’oreilles… Surtout que Soilwork, c’est de la bonne grosse violence ! Les mecs envoient un metalcore bien bourrin, donc mieux vaut être prévenu avant. Alors d’habitude, ce genre de musique dépasse ma limite du supportable, mais grâce à des accalmies bien senties de temps en temps, j’arrive à apprécier leur musique. Je reste cependant assez loin de la scène, mais nul doute que ça a du pogoter très sévèrement devant !

 


Chelsea Wolfe (19:40-20:40 // Valley)

J’ai énormément écouté les albums Pain is Beauty et Abyss respectivement sortis en 2013 et 2015. J’aime beaucoup ce mélange subtil de metal, rock gothique, dark folk et musique qui fait la singularité de Chelsea Wolfe. J’avais loupé son concert à Toulouse il y a deux ans et souhaitais profiter de sa venue au Hellfest pour rattraper le tir. Cependant, lorsque l’on vient de se prendre une bonne dose de DRI sous un soleil de plomb, qu’on a dansé comme des dingues avec les copains, il est difficile de sortir de cet état d’excitation extrême. J’écoute deux titres de Chelsea Wolfe et n’arrive absolument pas à rentrer dans le show, si ses compositions à la fois sombre et planantes m’envoûtent réellement lorsque j’écoute sur cd, là je reste totalement de marbre…
A revoir en salle et dans un autre état d’esprit.

 


Alcest (20:45-21:45 // Temple)

 


Airbourne (21:05-22:15 // Main Stage 1)

Place à Airbourne maintenant sur la Mainstage 1, qui aurait en fait pu s’appeler le Joel O’Keeffe Show tellement le mec fait n’importe quoi sur scène. Cela va donc être encore un grand moment pour le public, un peu moins pour les gens de la sécurité qui doivent se demander ce qui les attend… En dehors des pitreries du chanteur, Airbourne est un groupe de hard rock australien qui aime beaucoup les gros amplis, on n’est donc pas surpris de voir le classique mur d’enceintes Marshall comme décoration d’arrière-scène. Après une intro sur Ready to Rock, c’est le méga tube Too Much, Too Young, Too Fast qui retentit et déchaîne l’énergie des festivaliers. Trois chansons plus tard, alors que le groupe entonne la chanson Girls In Black, un kangourou, ou plutôt un homme dans un kangourou, débarque sur scène et court partout… alors qu’il descend de la plateforme, le chanteur le suit et monte sur son dos, d’où il va se faire tranquillement un petit solo de guitare, avant que le kangourou sus-mentionné ne lui donne une bière qu’il ouvrira évidemment en la cassant sur sa tête. Un peu plus tard, il viendra d’ailleurs carrément avec sa glacière sur le devant de la plateforme, d’où il offrira des bières au public, préalablement ouvertes par son crâne bien sûr. Ce mec est fou. Mais ce n’est pas fini : sur la dernière chanson, Runnin’ Wild, même si cela lui avait déjà été interdit (c’est une habitude chez lui…), il va grimper en haut d’un des poteaux qui soutient la Mainstage, va jouer un peu de guitare en haut puis redescendre. Je sais je l’ai déjà dit mais ce mec est vraiment fou. Mais c’est du coup juste génial à voir en live !

 


Primus (21:50-22:50 // Valley)

Groupe culte né dans les années 80, Primus est connu pour son univers totalement décalé, même carrément barré ainsi que ses compositions démentielles alliant rock expérimental, funk, metal… Que l’on aime ou pas, il faut reconnaître qu’il y a du génie dans la musique de Primus. J’avoue que je n’ai jamais réussi à accrocher en dehors de quelques titres. Néanmoins, poussée par mes potes totalement fans, je décide d’aller voir ce que ça donne en live et ne pas mourir bête, d’autant plus que leur venue est exceptionnelle.

La Valley est blindée et je me dis déjà que je ne vais pas tenir pas très longtemps au milieu de cette foule compressée. La chouette intro Clown Dream de Danny Elfman retentit, les spectateurs acclament Larry Lalonde qui s’avance avec sa guitare Tim Alexander s’installe derrière sa batterie. Les cris redoublent à l’arrivée du maître bassiste Lee Claypool. Les cordes de sa basse vibrent et résonnent, nous reconnaissons les premiers accords de Those Damned Blue-Collar Tweeker. Le public est déjà bouillant, ça tape dans les mains, ça cri fort, ça bouge beaucoup et les slammeurs se multiplient. Des slams pendant Primus ? Il faudra m’expliquer !

Bref, je vais rester un dizaine de minutes avant de devoir escalader la barrière et sortir de cet enfer. Je pense que j’aurais pu aimer le show, convaincue que les titres prennent toute leur dimension en live et portée par les rythmiques bien groovy. Impossible de supporter cette folie humaine, il n’y a plus qu’à espérer les revoir dans de meilleures conditions.

 


Apocalyptica (22:20-23:20 // Main Stage 2)

Changement radical de style sur la Mainstage 2 avec les finlandais d’Apocalyptica et leurs violoncelles. En 2017, on fête les 20 ans de leur album Metallica by four Cellos, le programme est donc très simple ce soir : reprises de Metallica uniquement. On commence donc tranquillement avec Enter Sandman et Master Of Puppets, classiques parmi les classiques, joués uniquement par les 4 violoncelles. Cette phase d’accalmie est bienvenue sur le festival, mais 2 chansons sans batterie étant largement suffisantes, ils vont heureusement faire la suite du concert avec leur batteur Mikko Sirén. Plus le concert avance, et plus on est surpris par ce qu’arrivent à faire les musiciens avec leurs violoncelles : les solos de Kirk Hammet sont parfaitement retranscrits, la rapidité et la précision de leurs doigts sont juste hallucinants ! Et les sons qu’ils arrivent à produire avec leurs instruments sont bluffants : à des moments, on croirait vraiment entendre des guitares électriques… Après des grosses chansons comme One, For Whom The Bell Tolls ou Battery, le groupe quitte finalement la scène après la douceur de Nothing Else Matters, laissant derrière lui un public calmé, mais pas pour très longtemps…

 


Aerosmith (23:25-00:55 // Main Stage 1)

Il est déjà l’heure de la deuxième tête d’affiche du festival, et c’est encore un groupe mythique que nous a réservé le Hellfest aujourd’hui : Aerosmith, qui a choisi le festival comme seule date en France pour sa tournée d’adieu ! Autant le dire tout de suite, comme Deep Purple hier ou Trust ce jour, Aerosmith a beau être un groupe culte et un monument du rock’n’roll, je les connais finalement assez peu. Et là aussi, comme pour les autres, je vais très rapidement m’ennuyer. Encore une fois, ce n’est pas vraiment de la faute du groupe, ici aussi les mecs sont bons… mais ils sont juste vieux, et en fait je crois que c’est ça le problème. Pourtant ce n’est pas toujours le cas, j’avais par exemple bien pris mon pied sur Motörhead il y a 2 ans. Mais là je sais pas, c’est fade, sans réelle énergie, bref on s’ennuie. Même sur les chansons les plus connues, comme Dream On ou Walk This Way, jouées en rappel, je n’arrive pas à me mettre dedans… Pour preuve, je passe les trois quarts du concert assis, sans qu’aucun morceau ne me donne envie de me lever. Mais je vois bien que mon avis est minoritaire : autour de moi les gens bougent, dansent, chantent, secouent la tête… Au final, la majorité du public, je pense, a apprécié ce concert… moi je me suis juste ennuyé.


Opeth (00:00-01:00 // Altar)

Opeth…a-t-on besoin de présenter les suédois ? 27 ans d’existence, 12 albums , une évolution de leur style parfois critiquée mais surtout des compositions exceptionnelles, riches musicalement et émotionnellement. J’adore Opeth, vous l’aurez compris, quelques soient les époques, le groupe de death progressif à toujours réussi à me toucher et leur dernière galette Sorceress a bien évidemment tourné en boucle dans ma platine depuis sa sortie en 2016, une autre pépite à mon goût…

00h00, l’Altar est, comme en 2014, noire de monde pour accueillir Mikael Åkerfeldt et sa bande qui montent sur les planches, amorçant le set avec le sublime titre éponyme de leur dernier opus. Il ne se passera pas grand chose visuellement parlant, les lights passeront du rouge eu bleu, les musiciens sont plutôt statiques mais, quand on connaît Opeth, on sait à quoi s’attendre. Le groupe était programmé au Summer Breeze en 2015 et je n’avais pas du tout réussi à rentrer dans le show, probablement à cause de cette “froideur” doublée d’un espace beaucoup trop grand. Abrités sous l’Altar, plongés dans le noir, nous pouvons plus facilement nous imprégner de l’atmosphère, tendre l’oreille et savourer. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser porter par la musique pour vivre un moment musical beau, magique, unique… 

Ghost of Perdition, Cusp of Eternity, Heir Apparent… Bien que très différent, les titres s’enchaînent parfaitement, fluidement, ils s’infiltrent agréablement dans nos esgourdes. Techniquement, c’est carré, comme d’habitude. Les gars assurent, le son est plutôt bon, tous les instruments sont perceptibles. Le frontman vient ponctuer le show de son humour singulier, il plaisante de leur passage simultané avec Aerosmith sur la MainStage (on aurait d’ailleurs presque oublié qu’un si gros groupe était en train de se produire à quelques mètres de là). Les mimiques du claviériste qui semble se soucier de sa coiffure me font autant sourire que les blagues d’Åkerfeldt
Nous aurons le plaisir d’entendre la magnifique Era avant le “long” morceau de clôture : Deliverance.  Long certes, mais tellement bon, j’en ai des frissons.

Le chanteur remercie une dernière fois son public avant de s’éclipser. Une heure de show c’est bien oui mais quand on aime c’est vraiment trop court. Nous espérons forcément qu’Opeth sera bientôt de retour dans les salles pour nous servir un set de deux heures (au moins).
Leur musique évolue mais ne vieillit pas, tout comme les membres du groupe, c’est Mikael qui l’a dit !


Suicidal Tendencies (01:00-02:00 // Warzone)

Direction la Warzone maintenant où nous attend une expérience bien plus électrisante avec le punk hardcore des Suicidal Tendencies. Dès leur arrivée sur scène, les mecs annoncent la couleur : rythme ultra rapide, musiciens qui courent et sautent partout sur scène, ça déborde d’énergie et ça fait du bien ! Le public est clairement déjà acquis à leur cause et sont venus en masse les soutenir à coups de gros pogos devant la scène. Comme pour Tagada Jones la veille, il y a tellement de monde que je peine à m’approcher de la scène.

De You Can’t Bring Me Down à Subliminal, en passant par Cyco Vision, c’est un véritable best of de leur carrière que nous offre le groupe ce soir. Et c’est la chanson Pledge Your Allegiance qui sera choisie pour terminer le set avec un énorme envahissement de scène qui clôturera à merveille ce second jour de festival.

Article : Fanny Dudognon & Sylvain Ginestet

Photos : Antony Chardon