À peine un an après leur dernier passage dans la métropole, la formation Ministry revient au MTelus pour célébrer ses deux premiers albums : With Sympathy et Twitch. Pour l’occasion, ils étaient accompagnés des groupes Die Krupps et My Life With The Thrill Kill Kult.
Die Krupps ne vient pas souvent de ce côté de l’océan et il faut reculer de quatorze ans pour leur dernier passage. Il est normal de voir beaucoup d’amateurs pour leur prestation qui s’entame avec l’enchainement des pièces Nazis Auf Speed et Der Amboss. Leur musique électronique au style industriel fait immédiatement penser à celle de Rammstein, en fait c’est l’inverse, car Die Krupps a vu le jour au début des années 80s. Les musiciens ne font pas dans la dentelle et exécutent leur prestation avec une précision chirurgicale qui donne la chair de poule à de nombreux moments. Plusieurs amateurs vont danser tout au long de leur prestation alors que d’autres vont hocher leur tête au rythme de leur musique. La pièce Fatherland rejoint rapidement les amateurs alors que Metal Machine Music et Robo Sapien vont tout simplement survolter les amateurs.  Le guitariste Dylan Smith et le chanteur Jürgen Engler sont toujours en déplacement et ils interagissent constamment avec la foule. Jürgen joue aussi de son énorme xylophone industriel qu’il va utiliser à profusion pendant To The Hilt. Leur excellente prestation va se terminer avec Bloodsuckers et il faudra maintenant espérer que le groupe ne va pas attendre aussi longtemps avant s’exécuter à nouveau dans la métropole.
C’est maintenant au tour du groupe My Life With The Thrill Kill Kult d’arriver sur scène et de combler les amateurs avec leur musique industrielle. Cette dernière s’apparente à celle de Ministry ou celle de Rob Zombie par moment, mais le chanteur Groovie Mann semble dans son monde et n’interagit pas vraiment avec les amateurs. L’enchainement des titres se fait rapidement et les amateurs au parterre dansent comme s’ils étaient dans un club et non dans un spectacle. Leur prestation a été appréciée par les amateurs, mais sans plus.
Les musiciens de la formation Ministry arrivent rapidement sur scène avec leurs vestons et chapeaux dignes des années disco et entament leur prestation avec Work For Love et les amateurs vont crier le refrain au grand plaisir des musiciens. Certains amateurs semblent complètement perdus lorsqu’ils entendent ce style plus commercial alors que d’autres amateurs n’en reviennent tout simplement pas qu’Al Jourgensen ait finalement décidé de célébrer ses deux premiers albums avec une tournée. Ces titres sont en fait joué pour la première fois depuis les tournées de ces albums et probablement plus jamais par la suite. Al est accompagné par deux jolies choristes tout au long de la soirée pour les refrains et les harmonies vocales. L’écran géant en fond de scène s’agence parfaitement avec chaque titre et nous pouvons voir que le guitariste Monte Pittman ajoute plus de punch à la musique sans la dénaturaliser. Cela est particulièrement marquant sur I’ll Do Anything For You. Monte et Cesar Soto (l’autre guitariste) sont très dynamique sur scène et nous pouvons aussi voir le bassiste Paul Barker avoir le plaisir d’une vie à côtoyer les choristes en fond de scène. Le titre Same Old Madness en est un autre qui fera danser les amateurs alors que quelqu’un essaie en vain de démarrer un moshpit. L’enchainement des titres We Believe et I’m Falling donne beaucoup d’élan à leur prestation, mais c’est avec Effigy (I’m Not An) que la foule va être la plus démonstrative et nous allons même voir quelques crowd surfers. Le groupe continu dans la même direction avec Revenge et (Everyday Is) Halloween (impossible de ne pas penser à I’m Your Venus de Bananarama pendant cette dernière). 
Le groupe revient pour un court rappel avec deux reprises, soit Ricky’s Hand (Fad Gadget) et Da Ya Think I’m Sexy? (Rod Stewart). J’imagine que les amateurs auraient aimé entendre deux autres titres originaux, mais je dois dire que ces reprises s’agençaient parfaitement avec les autres titres qu’ils ont joués.
La majorité des amateurs savaient à quoi s’attendre pour cette prestation, et ces derniers ne croyaient probablement pas qu’ils allaient voir cela un jour. Mais il était évident que quelques amateurs ne savaient pas trop quoi penser de leur expérience.
 
 
Journaliste: Albert Lamoureux
 
Photographe : Helene Dickey