Samedi soir, Laval a vibré au son de Sum 41 pour leur dernier passage en sol québécois, dans le cadre de leur ultime tournée, “Tour of the Setting Sum”. Une tournée d’adieu qui sent la sueur, la bière tiède et l’adolescence retrouvée.

Dès les premières notes de “Motivation”, la foule a répondu avec une énergie contagieuse, comme si elle avait 17 ans et une insouciance à toute épreuve. Les riffs incisifs de Dave Baksh, la batterie métronomique de Frank Zummo et, bien sûr, la voix charismatique de Deryck Whibley ont instantanément fait de la Place Bell un temple du punk-rock digne des plus belles années de MuchMusic.

Mais au-delà de la puissance sonore et des performances énergiques, ce concert avait une saveur particulière. Parce que Sum 41, ce n’est pas juste un groupe qui a vendu des millions d’albums. C’est un symbole. Un vestige d’une époque où le Canada exportait du punk comme d’autres envoient du sirop d’érable. De l’underground d’Ajax, Ontario, à la stratosphère du rock mondial, ils ont toujours porté leur identité avec fierté, et le public québécois leur a bien rendu. “Vous êtes la meilleure foule du monde”, a lâché Whibley, un classique du genre, mais difficile de ne pas le croire quand chaque refrain de “Still Waiting” est repris comme un hymne national officieux.

Les nostalgiques ont eu droit à tout : “Fat Lip“, “In Too Deep“, “The Hell Song“… Une setlist pensée pour faire plaisir aux fans, sans temps mort ni concessions. Même les morceaux récents, issus de leur double album final “Heaven :x: Hell”, ont trouvé leur place sans fausse note.

Un dernier salut, un dernier solo, une dernière marée de bras levés. Puis, contre toute attente, le groupe est revenu non pas une, mais deux fois, comme s’il ne voulait pas en finir. Les rappels ont offert aux fans un moment d’émotion pure, se concluant sur “So Long Goodbye“, avant un ultime baroud d’honneur avec “Linoleum“, la reprise de NOFX, un clin d’œil à un autre géant du punk qui a lui aussi fait ses adieux l’été dernier.

Puis les lumières se rallument. La fin d’une ère. Sum 41 tire sa révérence, mais l’émotion de cette soirée résonnera encore longtemps. Et c’est peut-être ça, au fond, la vraie immortalité.

Photographe et journaliste : Paul Blondé